J-8

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Pdv Djilsi:

Ce matin, pour des raisons plus immenses que d'autres, j'ai eu envie de pleurer. En me levant seul, dans mon lit cette fois, sans lui.

J'aurais pas cru qu'il me manquerais si vite.

Me réveiller contre lui, le regarder dormir tendrement, apprendre à lui faire des crêpes en suivant des tutos, aller acheter le pain et lui prendre un bouquet de fleur en passant, c'était devenu mon quotidien. Il était devenu mon quotidien.

Je pense que si je le détestais avant, c'était parce que j'avais peur. Peur de ce que je pouvais ressentir en sa présence. Puis je l'avais aimé, il m'avais appris à l'aimer. J'avais jamais autant aimé quelqu'un de ma vie, honnêtement je pense que j'aurais pu faire n'importe quoi pour lui. 

Jusqu'à lui confier mon cœur. Jusqu'à ce qu'il le brise sous mes yeux.

Il était revenu comme une fleur le matin même, trop tôt. J'étais épuisé d'une nuit que j'avais passé à pleurer, j'étais pas prêt à lui faire face de sitôt. Il avait fait une de ses blagues nulles, qui, si en temps normal me faisaient rire, m'avaient juste donné envie de le frapper. C'est d'ailleurs ce que j'avais fait la minute d'après.

Je sais pas ce qui m'a pris, j'étais aveuglé par la colère. Le voir devant mon palier alors que quelques heures avant il venait de briser ma confiance, le voir énervé contre moi alors que j'étais le seul en droit d'être énervé, l'entendre prononcer ses mots, c'était la goutte de trop. J'ai craqué, le coup est partit tout seul. J'ai regretté la seconde d'après, mais j'ai pas eu le temps de m'excuser qu'il me poussait en arrière. C'était sûrement mérité, et j'aurais sûrement du arrêter. Mais j'ai continué, il a continué, on a continué à se rendre les coups.

Et maintenant j'étais toujours en colère, voir encore plus. Je savais qu'une rupture pouvais apporter de la tristesse, mais je ne pensais pas que ça pouvais apporter autant de haine. Une colère dévastatrice qui me donnait envie de brûler la terre entière.  

Nicolas avait insisté pour qu'on se voit, surtout qu'on avait un tournage l'après midi même. J'avais l'impression d'être revenu un mois en arrière, quand ma copine m'avait quitté. Mais cette fois c'était pire. Parce que cette fois je l'aimais vraiment. Je l'aimais tellement. Tellement que ça me détruisait.

J'avais l'impression d'être maudit par cupidon, ou j'sais pas quoi.

J'avais donc rejoint Nicolas au café en dessous de chez moi, avec un mal de tête pas possible. L'esprit sûrement embrouillé par un trop plein de regrets et de haine.

Nicolas avait du s'apercevoir de mon état d'esprit lorsqu'il me vit arriver tirant la gueule. Il me demanda d'ailleurs:

- Woah mec ça va? Il t'es arrivé quoi au visage?

Ah oui merde les bleus c'est vrai, j'avais oublié. Je souffla:

- Maxime. 

Rien que prononcer son nom me donnait envie de vomir.

- Maxime?? C'est lui qui t'as fait ça?

- Oui. Maintenant je t'en supplie parle moi de tout sauf de ça, j'ai besoin de me changer les idées.

Il s'assis à une des tables du café et bégaya:

- Euh ok.. Bah par exemple je sais pas, je voulais aller me faire un tatouage mais j'ai pas encore choisi quel motif, tu pourrais m'aider?

Tatouage. Always. Quel mensonge.. Je me pris la tête entre les mains et marmonna:

- Nan c'est pas un bon sujet de conversation ça, par pitié trouve autre chose.

30 jours pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant