A 21 heures, ma rencontre. Celle d'une jeune fille et de l'animal roux. De loin, nos regards se croisent, la peur s'installe et le mystère émerge.
Nous restons immobiles, la peur dans les yeux, enveloppés par le silence. Le bruit des feuilles dansantes avec le vent se fait entendre. Tout au long de cette rencontre, nous restons face à face, et malgré la distance, nous nous sentons proches. Il a peur de moi, et j'ai peur de nous.
J'aimerais tant être comme lui, pouvoir voyager seule, être libre et simplement vivre. Je ressens une connexion : nous partageons le même air, nous aimons la même forêt. Mais je suis humaine et lui un renard — Un ange selon moi, un démon pour les autres.—
J'ai l'impression de m'échapper avec lui, c'est ainsi que je veux être, en dehors du monde que je connais, que je hais. Nous ne sommes pas si différents : il n'aimerait pas être enfermé, et moi, j'essaie de m'échapper. À sa vue, mon instinct se réveille, c'est comme si j'étais endormie et qu'il était ma sonnerie. Je me mire en la bête, j'essaie de me voir en elle. J'ai l'impression de me rapprocher de mon rêve.
Je suis contrainte de repartir, alors je m'éloigne, lui adressant un dernier sourire. Une lueur d'espoir naît en moi.
Quelques jours après, je reviens. Je revois de loin le renard, celui de 21 heures. Mais une surprise l'accompagne : des petits ! Je me retrouve extasiée face à la beauté du monde. De loin, le renard me fixe, ses petits aussi, certains par intrigue, d'autres par peur. Que la nature est belle ! Elle m'émerveille.
Je sens la douce odeur du soleil sur ma peau, elle est entrain de partir, et le renard aussi.
