J'avais encore attendu une journée, une journée de plus à me préparer mentalement à ce que j'allais faire. J'avais repensé aux mots de Soren, son mépris et sa haine envers moi, c'était limite si l'idée de le laisser dans cette pièce ne m'avait pas traversé l'esprit. Mais je devais le faire, en finir avec tout ça, qu'il s'en aille de ma vie, que je devienne définitivement une adulte et que mon géniteur ne soit plus en état de nuire. Celui qui m'avait élevé devait être rentré depuis plusieurs minutes mais il n'était toujours pas sorti de son foutu garage, j'étais sur le canapé à attendre d'avoir le courage d'aller prendre les photos.
Je me trouvais pathétique et horrible d'espérer avoir des photos assez convaincantes, les policiers seraient peut être plus intéressé par mes photos si on voyait mon géniteur entrain de faire du mal à Soren. Mais malgré tout le mépris du brun je ne voulais absolument pas qu'il lui fasse encore plus de mal. Il ne fallait pas que j'attende encore plus longtemps. Je me levais du canapé et arrivai devant la porte du garage. Après quelques secondes de réflexion je l'ouvris enfin le plus discrètement possible et entrai. Comme je l'avais prévu le meuble n'était plus à sa place.
——
Soren
Cela faisait maintenant deux semaines. Quatorze jours, quatorze nuits, enfermées dans cette pièce suffocante. Les murs suintaient l'humidité et le silence. Le froid de la pierre s'était insinué dans mes os, mais je restai immobile, figé comme une statue dans un coin de la pièce. Mes yeux, fixés sur un point invisible au mur, ne trahissaient aucune émotion, aucune pensée. j'étais affamé, certes, épuisé aussi, mais jamais je ne le montrerai. Jamais.
C'était la première fois que l'homme ne venait pas pendant autant de temps. J'avais fini par croire qu'il ne reviendrait plus, deux jours sans qu'il ne vienne une seule fois. Il était ma seule façon de survivre et même si j'avais abandonné je ne comptais pas mourir de soif. J'attendais qu'il revienne avec impatience. Je commençai à devenir fou, je n'avais pas bu et mangé depuis plus de 24h. C'était peut être comme ça que tout allait se finir, je ne pensais pas finir ma vie comme ça. Je commençai presque à regretter d'avoir obéi à mon kidnappeur, je n'aurais pas dû repousser rose, j'aurais pu simplement lui expliquer la situation, je ne serais peut être pas mort de soif si j'avais envisagé les choses comme ça.
Mais maintenant rose ne venait plus, elle avait repris le cours de sa vie normalement comme je lui avais ordonné de le faire. Je n'avais plus aucune force, je ne savais même plus si je voulais avoir de la force à ce moment même. Une bouteille apparue dans mon champs de vision soudainement et je relevais la tête.
Il était enfin là, après deux jours il était revenu pour me donner à boire et à manger. Il avait eu pitié de moi. Un sandwich était dans sa main et il le posa rapidement à côté de la bouteille d'eau. Il se baissa à ma hauteur doucement, je commençais à le connaître et il n'avait pas l'air en colère. Il était même très calme.
-je vois que ma fille ne vient vraiment plus te voir, tu as une sale gueule, bravo. Il avait vraiment attendu tout ce temps pour être sûr que sa fille n'était pas revenu ? J'en avais vraiment marre de sa façon de penser à la con. Ce n'était pas si compliqué que ça tu vois. Je maintins son regard, comment pouvait-il penser que tout ça avait été facile, on se faisait confiance mutuellement, elle était ma seule chance ce m'en sortir et la seule personne à qui je pouvais parler et il pensait que ça avait été facile ? Mange avant que je ne change d'avis. Dit il soudainement d'un ton froid, mais qu'est ce que j'en avais à foutre de manger et de boire si je n'avais plus aucune chance de sortir ?
-non. Je n'avais pas réfléchi à ce que j'avais dit. Je n'avais pas réagi aux conséquences de la faim et de la soif. J'avais attendu avec impatience qu'il vienne me donner de l'eau et maintenant je n'en voulais plus.
VOUS LISEZ
The captive heart
RomansIl ne savait pas pourquoi on l'avait enlevé. Elle ne savait pas qu'un jeune homme était séquestré en ce moment même. Pourquoi avait-on chamboulé leur vie autant ?