Une Histoire de Pirate [TERMINER]

𝐕𝐈 - 𝐋𝐞𝐬 𝐏𝐢𝐫𝐚𝐭𝐞𝐬

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Victoria sort de la cabine en se cramponnant au bois du bateau. Voilà seulement une nuit qu'ils ont quitté le repaire de Destinée, que la mer leur en fait voir de toutes les couleurs. Les premiers rayons du soleil sont à peine sortis que l'équipage entier est déjà sur le pont. La mer est agitée en ce début de journée. Aucune tempête ou autre à l'horizon pourtant. C'est comme si la mer voulait leur faire passer un message, aller rendre visite à Shaïla n'est pas une bonne idée. Demandez à Elizabeth, elle pense sûrement cela à l'heure actuelle.

— Amurez les voiles ! Le vent vient du sud ! Laissons-nous porter !

Victoria lève le regard. Le Capitaine se tient devant la barre du bateau, ses cheveux blonds au vent. Il a délaissé son tricorne, faute du vent. Les matelots s'affairent autour de la Princesse. Elle monte les marches qui la séparent encore de la dunette. Elle se tient à tout ce qu'elle peut, replaçant sans arrêt certaines de ses mèches blondes. Berry ne lui adresse pas un regard, bien trop occupé à donner des ordres à tout-va. Victoria regarde autour d'elle, mais aucune trace de Nick.

— Capitaine !

La Princesse et le Capitaine Moore tournent la tête avec une synchronisation effrayante. Nick se tient au pied des escaliers.

— Un orage.

— Où ? Lance-t-il.

— Bâbord mon Capitaine.

Berry râle, ça ne l'arrange pas vraiment. Cet orage se dirige vers eux et vers leur cap.

— Changement de plan ! On met à la cape ! Attachez tout ce que vous pouvez ! Dépêchez-vous ! On va le laisser passer !

Nick retourne sur ses pas aussi vite qu'il est arrivé. Victoria ne comprend rien de ce qui se passe et de ce qui est dit. Que veut dire "On met à la cape" ? Ou encore "Amurer les voiles" ? Elle n'a pas le temps de savoir que son corps tombe à la renverse. Elle se retrouve au sol près de la barre du navire. Le vent souffle de plus en plus. Les vagues de plus en plus grosses font tanguer le bateau. Et la pluie commence à se mêler à la fête.

— Princesse ! Hurle le Capitaine.

Victoria lève la tête vers lui. Il ne la regarde pas. Des gouttes de pluie ruissellent sur son visage.

— Mettez-vous à l'abri ! Je ne souhaite pas qu'il vous arrive malheur.

La Princesse le regarde, les sourcils haussés. Berry se soucie de l'état de Victoria ? Voyant qu'elle n'a pas bougé, il l'a redressé en pestant et plante son regard dans celui de diamant de la Princesse. La pluie tombe de plus en plus fort sur leur corps et les bruits d'éclair perforant le ciel se font entendre.

— Nous sommes en pleine mer sous un orage ! Ce n'était pas une question ! Allez dans votre cabine et restez-y !

Voyant le regard de Berry, elle hoche la tête. L'éclair venant d'éclater dans son dos lui fait prendre conscience de la gravité de la situation. Elle se dirige aussi vite qu'elle le peut dans sa cabine. Elle entend le Capitaine crier des mots qui lui sont encore inconnus pendant qu'il manie la barre comme elle ne l'avait jamais encore vu faire. Elle s'enferme dans sa cabine. Elle n'a pas le temps d'atteindre le lit qu'elle tombe à genoux. Le sol à ses pieds est de moins en moins stable. Elle voit par les fenêtres la mer agitée. Elle reste au sol et s'accroche à l'une des colonnes en bois de la cabine en fermant les yeux de toutes ses forces. Va-t-elle mourir comme cela ? Elle ne le souhaite certainement pas.