L'ami de ma sœur {ᴏʙᴀɴᴀɪ x ᴍᴀʟᴇᴏᴄ}

II. Hôpital

Après une nuit blanche à se demander ce qui avait pu se passer il reçut enfin un appel, mais des urgences. 

Le garçon raccrocha immédiatement son téléphone portable. Une voix féminine sortit du combiné.

- Bonjour. Vous êtes bien le frère de Mitsuri Kanroji, Henkan Kanroji?

- C'est moi. Que se passe-t-il? Qu'est-il arrivé à ma sœur?

La voix de Henkan était cassé, témoignant sa peur. Il se faisait les pires scénario, imaginant que Mitsuri était dans le coma, voir pire morte. La femme au téléphone essaya d'être la plus douce possible.

- Monsieur Kanroji, je suis madame Tamayo, une chirurgienne de l'hôpital sud de Tokyo. Je vous appelle personnellement car votre sœur a été retrouvée renversée dans la nuit. Sa colonne vertébrale a été touché alors nous avons été dans l'obligation de l'opérer. Son pronostic vital n'est plus engagé mais elle risque d'avoir des séquelles. 

L'étudiant ne répondit rien, sous le choc. La vérité était dur à avaler, bien qu'elle soit infiniment moins pire que ce qu'il avait imaginé.

- Serait-il possible que vous veniez pour que nous en parlions en face à face?

- Pouvez me rappeler votre hôpital?

- Je travaille dans l'hôpital du quartier sud de Tokyo.

- J'arrive ...

Henkan raccrocha et téléphona au secrétariat de son université pour les prévenir de son absence, expliquant qu'il devait se rendre aux urgences pour raison familiale. Il prit ses affaires et monta dans le premier bus.

Il arriva au lieu attendu près  d'une heure après l'appel. L'endroit était angoissant, une odeur de mort et de maladie y régnait. Ca le mettait mal à l'aise alors il alla le plus vite possible à l'accueil pour demander la chambre de la Kanroji.

- Bonjour, je cherche la chambre de Mitsuri Kanroji.

- Bonjour, elle se trouve dans la chambre 108. Secteur 2 sur votre droite. Pour arriver au secteur 2 il suffit de suivre les flèches rouges.

- Merci beaucoup. Bonne journée.

- Je vous en pris.

Le garçon suivit les flèches rouges comme on lui avait dit et se trouva devant une porte notée 108. Il toqua délicatement et entra dans la chambre. Mitsuri était dans un lit aux draps blancs, elle ne semblait pas dans un très bon état mais s'efforçait de sourire comme à son habitude. Elle voulait montrer à son grand frère que tout allait bien.

- Henkan tu es là !

Elle ouvrit grand ses bras pour pouvoir câliner son frère mais une grimace apparut sur son visage. Une vive douleur lui avait traversé la colonne vertébrale. Son frère la rallongea, prenant soin de caler son dos avec un coussin.

Une personne se racla la gorge pour montrer sa présence. Deux personnes se trouvaient dans un coin de la pièce. Le Kanroji ne les avait pas remarqué, trop heureux de voir sa sœur en vie. La première personne était une femme aux cheveux noirs tressées en chignon, à la peau pâle et au parfum envoutant. La seconde se tenait derrière la femme, bloc note à la main. Il portait la même blouse et avait de courts cheveux blancs au reflets verts clairs.

- Monsieur Kanroji, je suis dame Tamayo, celle qui vous avez eu au téléphone ce matin.

Henkan pencha son buste vers l'avant, signe de gratitude.

- Merci d'avoir sauvé ma sœur ! Je ne sais pas ce que je ferai sans elle.

- Je ne fais que mon travail. Concernant mademoiselle Kanroji, elle est pour l'instant paralysée. Il lui sera possible de remarcher un jour mais cela lui demandera énormément d'efforts et de soutien de votre part. Il faudra aussi que vous installiez un lit médicalisé dans votre appartement pour quand elle pourra rentrer chez vous.

- Dans combien de temps ?

- Environ un mois.

- Pensez-vous vraiment que j'arriverai à m'occuper d'elle ?

Mitsuri tenta de se relever sans succès. Un mélange de mélancolie et de frustration se lisait sur son visage. Elle voulait rétorquer à son frère qu'il était une bonne personne et qu'il devait arrêter de se rabaisser mais la chirurgienne répondit avant elle.

- Vous semblez être mature et votre sœur n'est pas non plus complètement handicapée. Elle saura faire beaucoup de choses seule avec de l'entraînement. Vous ne serez là quand soutien, en béquille. De plus, une infirmière devra régulièrement venir chez vous pour vérifier que tout va bien et pour la rééducation si le centre est trop difficile d'accès depuis votre appartement.

- Et connaissons-nous la personne responsable de l'accident ?

- Malheureusement non, elle a fait un délie de fuite. C'est aussi pour cela que nous avons appris que bien plus tard pour l'accident.

Henkan était vraiment attristé par la situation, voir sa sœur dans ce lit d'hôpital était « étrange » à ses yeux. C'était plus souvent l'inverse. Il avait toujours connu sa petite sœur forte.

Tamayo et son assistant sortirent de la chambre, laissant au frère et à la sœur tout le loisir de discuter avant que le garçon ne doive partir. Quand Henkan était sur le point de sortir, Mitsuri l'interpella.

- J'ai prévenu un ami avant que tu n'arrives pour mon accident. Il connais notre adresse et il m'a dit qu'il passerait dans la semaine pour t'aider.

- D'accord. Repose toi bien Mitsu.

Le Kanroji lui lança un sourire doux-amer avant de sortir de l'hôpital. Il essayerait de revenir voir sa petite sœur dans la semaine mais avec son emploi du temps ça risquait de se montrer difficile.

Un mois lui paraissait long mais il priait pour qu'il n'y ait pas de complication et que Mitsuri pourra rapidement marcher normalement. Elle était forte mais son côté pessimiste ressortait pour lui dire que ça n'irait pas pour sa sœur chérie.

Une semaine passa, puis une seconde. Il avait réussi à rendre visite à Mitsuri trois fois, lui demander de ses nouvelles et lui en donner.

C'était maintenant le samedi midi. On toqua à la porte de l'appartement Kanroji. Henkan se leva et regarda dans le judas de qui pouvait il bien s'agir. Sur le seuil se trouvait un séduisant jeune homme à peine plus jeune que lui. Il était habillé de noir et blanc, portait un masque et avait des yeux vairons capables de lire au plus profond de l'âme des gens.

L'aîné Kanroji n'était pas indifférent à son charme mais rien de plus. Il se souvient que sa sœur l'avait prévenu que son ami qui allait venir avait des yeux vairons. Ce n'était pas quelque chose de courant alors il le reconnu assez vite. Il ouvra prudemment la porte, c'était plus fort que lui. 

- Bonjour ...

- Bonjour. Je suis bien chez les Kanroji ?

- Ou ... oui. Vous êtes l'ami de ma sœur Mitsuri je suppose.

- Tout à fait. Je m'appelle Obanai Iguro. Enchanté ... ?

Le garçon aux yeux vairons tandis une main vers son interlocuteur, main qu'il empoigna.

- Henkan. Tu peux m'appeler par mon prénom et me tutoyer.

- Très bien. Tu peux aussi me tutoyer.

Sur la fin de ce premier échange, le garçon aux yeux verts laissa entrer l'ami de sa sœur.