10.𝐍𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝é𝐩𝐚𝐫𝐭⎮𝐏𝐚𝐫𝐤𝐞𝐫

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On se retrouve pour le rendez-vous de Parker et Ève... le premier.

Bonne lecture mes amours
(N'oubliez pas la petite étoile)

...

Parker
Premier rendez-vous, 22h

Il existe des moments dans la vie où le temps semble s'arrêter. Tu ne sais pas pourquoi, ni comment le faire à nouveau tourner mais tu ne fais rien. Car finalement, ça te dépasse.

Ça dépasse tout entendement.

Dans ces laps de temps, il peut se passer plein de choses et en même temps, rien du tout. Ce sera à toi d'en décider parce que tu n'auras jamais la même vision que les autres.

Ma bulle temporelle à moi, c'est le jour où je l'ai vu à cette soirée. Elle était seule, trop bourrée pour se rendre compte de ce qu'elle faisait mais au moins, elle souriait. Et c'est tout ce dont j'avais besoin ce jour-là.

Ta vie peut changer grâce au parfait inconnu. En un claquement de doigt. C'est aussi dans ces moments que tu te rends compte que les moments importants pour toi ne signifient parfois rien pour les autres.

Pourtant, ce soir, quand mes yeux s'arrêtent sur la brune à mes côtés, j'ai l'intime conviction que ce sera sa soirée. Celle qui changera son point de vue.

Elle finira par me remercier.

— Il est hors de question que je pose un pied là dedans !

Ou peut-être pas finalement.

— Ève, attends ! lui couré-je après. Je te promets que c'est safe.

Au même moment, alors que ça n'arrive presque jamais, un pneu éclate devant nous. Ses épaules se crispent quand ma main se pose sur son poignet.

— Une partie de bowling, c'est safe, ricane-t-elle. Pas un putain de circuit.

Ses yeux bleus rencontrent le sol. Soit elle ne daigne même pas me regarder, soit elle a trop honte de le faire.

Je déteste les deux options.

Mon attention se reporte devant nous. Nos amis attendent sagement alors que nous venons d'arriver devant le grillage. Perséphone semble déconnectée de toute réalité mais surtout de Ace qui tente de lui parler.

— Pourquoi tu réagis comme ça ?

— Regarde-moi, Parker ! Est-ce que j'ai une gueule à me rendre à des courses illicites...

Les pommettes légèrement maquillées, je ne sais pas si ce sont elles que je dois regarder mais je ne fais que ça. Ses yeux de biche ont l'air inquiet, comme un mouton qu'on aurait jeté au milieu des loups.

Ses doigts pointent sa jupe en cuir comme pour m'indiquer ce qui cloche. Pourtant, quand je la regarde, je n'aurai jamais misé sur sa tenue. Dans ce genre d'endroit, les filles ont l'habitude de montrer les parties de leur corps. Elles sont plutôt à l'aise avec ça.

Voilà le problème.

— Personne ne fait attention à toi, je lui assure.

Je brise notre distance d'un pas avant de poser ma main sur son bras. Elle me semble plus petite qu'en général, parce que pour la première fois, elle ne me regarde pas fièrement dans les yeux.

Mon index se glisse sous son menton mais ce n'est pas Ève qui se tient devant moi. Mais plus une enfant de cinq ans qui a peur de ne pas être au bon endroit.

𝙃𝙊𝙋𝙀𝙇𝙀𝙎𝙎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant