Gabriel & Jordan - Une romance politique et interdite [Fanfiction]

Chapitre 3 - Pas de pitié (Jordan)

Jubiler n'est pas un terme assez fort pour parler de mon degré d'excitation avec la bombe que je tiens entre les mains.  Cette vidéo est une pépite que je veux utiliser avec soin. Marine la regarde, assise sur son canapé, écarquillant les yeux sur certains passages. Elle penche même la tête pour d'autres...

Je n'aurais jamais cru que Macron soit du genre à donner des ordres, j'ai franchement toujours pensé qu'il était un passif obéissant, c'est clairement sa femme qui porte la culotte après tout...et pourtant. C'est bien lui qui indique à Gabriel de tout bien avaler et l'autre qui le fait. Dans ma tête repasse la scène, alors que les yeux rougis du Ministre observent amoureusement l'homme qui en profite. Je sens mon sexe palpiter, durcir un instant dans mon pantalon et se calmer quand le rictus de Marine rencontre mon regard entendu.

Debout devant la fenêtre de son appartement parisien, je délaisse la contemplation de la ville pour me rapprocher et m'installer dans le fauteuil blanc près de son sofa. Elle est venue passer quelques jours ici pour me soutenir et faire le point. J'ai toujours eu pour elle une certaine admiration, une forme d'obéissance docile, elle a un charisme qui m'impacte, c'est du respect. Je la trouve belle, je la trouve vibrante, c'est une femme qui a de la poigne et pour cela, je suis son dévoué élève.

– C'est de l'or en barre, je lui ai déjà envoyé un message pour qu'on en parle.

– Parfait...tu apprends vite Jordan. Il n'a pas pu savourer sa victoire du débat.

Qu'elle utilise le mot victoire me file une aigreur à l'estomac, un instant, je me trahis, un peu honteux. Je ne peux rien lui cacher, Marine m'a façonné et elle fait déjà ce petit bruit de bouche pour que j'arrête de me morfondre.

– C'est bon, nous savions que tu ne sortirais pas victorieux. C'était un de tes premiers débats, l'important c'est d'évoluer. Cela plaît aux électeurs.

Je hoche la tête, bien entendu je crois en ce qu'elle me dit, elle a des années d'expériences et d'échecs, de réussites et de tentatives. Un jour, nous dominerons le pays et nous pourrons redonner aux français tout le pouvoir qu'ils méritent, avec la fierté nationale en prime et sans soumission woke, européenne et j'en passe!

– Il va falloir que tu le pousses à réagir, son silence...il doit chercher comment réagir. Il ne faut pas lui laisser le temps de trouver une solution.

Elle réfléchit à voix haute, je reprends mon téléphone et je zieute l'écran qui affiche la béatitude de l'homme politique. Je note qu'il y a chez Gabriel une abnégation passive de soumis, s'il eut été une femme, j'aurais adoré voir ça chez lui. Cela aurait même pu me donner envie de le dresser, mais un homme...

Persuadé de mon dégoût,  j'arrête ma contemplation et reporte mon attention sur la blonde.

– Tu penses que je dois le harceler ?

– J'en suis certaine, moralement il ne tiendra pas le choc, c'est un faiblard et vu comment il bouffe du regard  le président, il est fou amoureux... Il va probablement tout faire pour protéger son cher et tendre Manu.

Attrapant le verre d'alcool sur la table basse, je trempe mes lèvres en y réfléchissant. Cela ne me dérange pas du tout d'agir ainsi, d'utiliser une telle faiblesse pour parvenir à mes fins, je souris même à l'idée. Marine fait de même, nos esprits tournent en boucle, intérieurement, je me sens puissant et inarrêtable.

– Et s'il ne cède pas, je balance quelques morceaux bien cadré de la vidéo...pour lui faire comprendre que je ne joue pas.

J'adore voir la fierté dans le regard de ma mentor, ses yeux luisent, elle hoche la tête et tend son verre dans ma direction pour trinquer. Desserrant un peu ma cravate, je fais tinter le cristal et m'enfile encore un peu de breuvage avant de reprendre mon portable.

Jordan :

Tu ne réponds pas :/
Je n'aime pas trop qu'on me laisse un vu...

– Pas de pitié...

Mon murmure est une pure satisfaction, je vais pratiquer un art pour lequel je suis très, voire trop bon: l'intimidation.