épisode cent-vingt-trois

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GINNY

Assise devant un jus de fraise, j'écoute Alexy déverser sa peine.

– ... Il a trouvé un numéro de téléphone. Dans le dossier d'État Civil nous concernant.

– Et tu-Vous avez appelé ? je demande.

– Non, Armin veut tout arrêter, son arrestation l'a un peu refroidi je crois.

Tu m'étonnes.

– ... Comme s'il s'était enfin rendu compte que tout ça n'est pas qu'un jeu.

Alexy prend une grande inspiration et reprend :

– Mais moi je veux savoir.

Ah.

– Tu veux continuer les recherches ? je demande, surprise.

– Oui, je crois. Le problème, c'est que j'ai peur de ce que je pourrais découvrir. Parce qu'à mon avis, si nos parents nous ont abandonnés à la naissance, c'est pour une bonne raison et je ne suis pas sûr de vouloir la connaitre, cette raison.

– Poses-toi les bonnes questions, je lui conseille. Qu'est-ce que tu pourrais avoir peur de découvrir ? Et puis, est-ce que tu arriverais à continuer comme si Armin n'avait jamais trouvé ce numéro ? Ça sera sûrement douloureux sur le moment, peut-être même que la douleur continuera pendant quelque temps mais au final, est-ce qu'au fond de toi, tu veux ces réponses ?

Il médite mes paroles un bon moment et je m'étonne d'être d'aussi bon conseils.

C'est alors que l'expression d'Alexy change du tout au tout.

– Qu'est-ce que tu fais là toi ?

Je me tourne et découvre Armin et Octavia en pleine discussion. Bien sûr, la remarque d'Alexy les coupe immédiatement dans leur discussion et Armin réplique d'un air contri :

– On passait dans le coin, pourquoi ? On dérange ?

– Ouais, ça se voit pas ?! Je croyais t'avoir dit que je voulais être un peu seul, t'as pas compris ?

– Du calme Alex, qu'est-ce qu'il te prends ? s'exclame Armin.

– Faut toujours que tu mettes le nez dans ce qui te regarde pas, c'est dingue !

J'échange un regard avec ma meilleure amie, aucune de nous ne se sentant à sa place.

– Tu vas te calmer, oui ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

– Qu'est-ce que tu as fait de mal ? Tu te moques de moi ? A part faire souffrir toute notre famille en remuant le passé pour ta petite satisfaction personnelle ?

– Pourquoi il faut toujours que tu dramatises tout ?!

Le malaise.

– Ginny, dis-lui toi, qu'il est allé trop loin ! s'exclame Alexy. Apparemment quand c'est moi il veut pas l'entendre !

Oh là, me mêlez pas à vos histoires !

– Je suis sûr que les filles pensent aussi que tu exagères complètement Alex, j'ai pas raison ?

Les jumeaux se tournent vers nous, attendant visiblement qu'on prenne parti pour l'un d'eux. Pour ma part, je reste silencieuse, ne sachant comment réagir. Octavia traduit :

– C'est vos affaires, laissez-nous en dehors de ça !

– Génial ! s'écrit Alexy. Merci beaucoup pour votre aide les filles !

– Bravo, vous l'encouragez à continuer son cinéma ! s'écrit à son tour Armin. Bon, j'en ai marre de supporter vos reproches.

D'un même geste, les jumeaux font volte-face et disparaissent chacun d'un côté, nous laissant penaudes avec ma meilleure amie.

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant