Une promesse

05.Confessions

Théa

À l'heure où mes camarades sont en cours, moi je viens tout juste de terminer ma nuit. Il est mercredi, les rayons du soleil traversent ma fenêtre et illuminent ma chambre d'une lueur quelque peu agressante pour cette heure, je dois dire.

Il est neuf heures douze pétante et après avoir traîné une bonne vingtaine de minutes sur mon téléphone à regarder les différentes storys, je décide enfin de sortir de mon lit. Je sens d'ici la bonne odeur du petit déjeuner que ma mère aime tant préparer.

Avant qu'il ne soit trop tard, je débarque dans la cuisine pour casser la croûte. Forcément ma mère me persécute avec son humeur joviale dès le matin, elle est en télétravail aujourd'hui, ça doit être pour cela qu'elle est de si bonne humeur.

Depuis que ce concept existe et s'est développer, ma mère préfère nettement travailler à la maison que de se rendre au bureau tous les matins. Elle dit que de cette façon, quand nous ne sommes pas en cours elle passe plus de temps avec ses enfants.

Enfin elle passait plus de temps avec ses enfants. Maintenant elle passe plus de temps avec son enfant.

- Coucou ma chérie, bien dormi ?

- Oui ça va. Il reste du bacon ?

- Oui juste ici, tu peux le prendre. Et j'ai fait toaster du pain aussi, sers-toi.

- Merci.

Après mettre servi comme indiqué, je m'apprête à repartir en trombe dans ma chambre pour déguster tout ça devant ma télévision. Malheureusement ma mère me devance.

- Oh, Théa ?

- Oui ? dis-je en me retournant face à elle.

- Tu... tu ne veux pas petit-déjeuner avec moi ? Il faudrait qu'on discute.

C'est demandé si innocemment que je ne peux pas refuser.

Depuis le décès de mon frère, c'est vrai que j'essaye à tout prix d'éviter mes parents pour ne pas parler de sujets sensibles. Mais après tout on ne peut pas éviter l'inévitable, seulement le repousser, encore et encore.

Et c'est ce que je faisais, constamment. Mais bon, je pense que je peux faire l'effort de répondre à quelques-unes de ses questions.

Je m'installe alors sur la chaise qui se trouve en face d'elle. Elle a l'air si heureuse que j'ai acceptée, rien que l'expression de son visage en cet instant pourrait me déclencher un sourire, même en ces temps durs.

- Tu ne m'as pas parlé du rendez-vous que tu as eu vendredi dernier avec Maria. Ça s'est bien passé ?

- Heu oui, je suppose.

- Je comprends tout à fait si tu ne me parle pas de ce qu'a était dit entre vous, c'est le secret médical. Mais j'aimerais juste savoir si ça t'a aidé... peut-être ?

- Eh bien je ne sais pas trop à vrai dire. Sur le coup c'était vraiment dur de s'ouvrir, je ne dis pas que je l'ai fait, mais en tout cas j'ai essayé. Peut-être qu'en parler a un peu briser la glace qui se forme en moi à chaque fois que l'on me parle de ce sujet. On verra ça dans les prochains jours.

Je lui renvoie un sourire comme mot de fin. Pas question de lui parler du carnet qu'a mis en place Madame Couse.

D'ailleurs il faudrait peut-être que je m'attarde sur celui-ci... je trouve toujours que c'est une idée farfelue et je ne vois pas en quoi écrire sur du papier va m'aider, mais bon.