Chapitre 1 : La rencontre et la révélation POV Aria 1

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Le hurlement lointain d'un loup me réveilla en sursaut. Je me redressai dans mon lit, le cœur battant, les cheveux collés à mon front par une fine pellicule de sueur. Encore ce rêve. Toujours le même depuis des semaines : une forêt sombre, la lune pleine et argentée, et ces yeux dorés qui me fixaient depuis les ombres.

Je jetai un coup d'œil à mon réveil. 3h47 du matin. Avec un soupir, je repoussai mes couvertures et me levai. Autant commencer la journée, je savais que je ne me rendormirais pas.

Mon petit appartement était silencieux, à l'exception du ronronnement sourd du réfrigérateur et du tic-tac de l'horloge murale. Je me dirigeai vers la cuisine, mes pieds nus faisant craquer le vieux parquet. Une tasse de thé, voilà ce qu'il me fallait.

Pendant que l'eau chauffait, je m'appuyai contre le plan de travail et regardai par la fenêtre. La ville dormait encore, les lampadaires projetant une lueur orangée sur les rues désertes. Au loin, les contours sombres de la forêt se découpaient contre le ciel étoilé. Je frissonnai. Depuis quand la vue de ces arbres me mettait-elle mal à l'aise ?

Le sifflement de la bouilloire me tira de mes pensées. Je préparai mon thé machinalement, laissant l'arôme familier de la camomille m'envelopper. Tasse en main, je retournai dans ma chambre et m'installai sur le petit balcon. L'air frais du petit matin me caressa le visage, apaisant un peu la tension qui s'était installée dans mes épaules.

Je bus mon thé à petites gorgées, observant le ciel qui commençait à s'éclaircir. Une nouvelle journée commençait à Silverpine, la petite ville où j'avais grandi et où je travaillais maintenant comme vétérinaire. Une vie simple, prévisible. Du moins, c'est ce que je croyais jusqu'à récemment.

Tout avait changé il y a trois semaines, le jour où j'avais rencontré Zane Silverback.

Je fermai les yeux, revivant ce moment. C'était une journée comme les autres à la clinique vétérinaire. J'étais en train de terminer une consultation de routine avec M. Peterson et son vieux labrador, Max, quand la porte d'entrée s'était ouverte brusquement.

- "J'ai besoin d'aide," avait grondé une voix grave et autoritaire.

Je m'étais retournée pour voir l'homme le plus impressionnant que j'aie jamais rencontré. Grand, musclé, avec des cheveux noirs en bataille et des yeux d'un doré si intense qu'ils semblaient presque briller. Mais ce qui m'avait frappée le plus, c'était l'aura de puissance qui émanait de lui. Et dans ses bras...

- "Un loup ?" J'avais à peine murmuré, incrédule.

En effet, l'homme tenait contre lui ce qui ressemblait à un énorme loup gris, visiblement blessé. Du sang tachait son pelage argenté.

- "S'il vous plaît," avait-il dit, ses yeux dorés plongés dans les miens. "Il a besoin de soins urgents."

Je n'avais pas réfléchi. Quelque chose dans sa voix, dans son regard, m'avait poussée à agir immédiatement.

- "Par ici," avais-je dit, guidant l'homme vers la salle d'examen.

Les minutes qui suivirent furent un tourbillon d'activité. J'examinai rapidement le loup - qui se révéla être une louve - constatant une profonde entaille sur son flanc. Pendant que je nettoyais et suturais la plaie, l'homme restait à côté, ses yeux ne quittant jamais l'animal.

- "Que s'est-il passé ?" demandai-je tout en travaillant.

- "Un... accident de chasse," répondit-il après une brève hésitation. "Elle a été prise au piège."

Je hochai la tête, me concentrant sur mes gestes. Quelque chose me disait qu'il ne me disait pas toute la vérité, mais ce n'était pas le moment d'insister.

Les Hurlements de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant