May
La rue grouillait de vie, un flot continu de couleurs et de mouvements animant chaque recoin. Les passants déambulaient avec nonchalance, s'arrêtant ici et là pour admirer une vitrine, discuter avec un marchand ou simplement se perdre dans la beauté environnante. Les canaux scintillaient sous la lumière éclatante du soleil, des gondoles glissant lentement sur l'eau, portées par des mains expertes. Venise, en cette période de l'année, dégageait une splendeur incomparable. L'air, chargé de chaleur, semblait vibrer au rythme de la ville, mais loin d'être accablant, il ajoutait une dimension sensuelle à l'atmosphère.
La ville entière était une fête pour les sens. L'arôme des plats traditionnels se mêlait aux rires et aux discussions animées qui remplissaient les ruelles étroites. Chaque coin de rue offrait une nouvelle surprise, un nouveau plat à découvrir, une nouvelle mélodie à savourer. La gastronomie italienne, avec ses saveurs riches et généreuses, semblait capturer l'essence même du pays : un mélange parfait de simplicité et de passion. Les habitants, toujours chaleureux et accueillants, ajoutaient à ce tableau une touche d'humanité et de convivialité qui rendait chaque interaction spéciale.
L'Italie, en particulier Venise, représentait pour moi un havre de charme et de bienveillance. La météo, douce et ensoleillée, invitait à la flânerie, à la découverte des merveilles cachées de la ville. Les fêtes locales, avec leurs costumes flamboyants et leurs traditions séculaires, apportaient une touche de magie à cette ville déjà enchanteresse. Tout ici semblait parfaitement orchestré pour créer une harmonie unique, un équilibre délicat entre histoire et modernité, entre tradition et innovation. Voilà pourquoi j'aimais l'Italie : pour cette capacité qu'elle avait à enchanter, à captiver, à faire rêver.
Une femme passa devant moi, poussant docilement une poussette. Ses yeux brillaient d'un amour tendre et inébranlable pour le bébé endormi qu'elle couvait d'un regard attentif. Une vague de nostalgie me submergea, et mon cœur se serra douloureusement. C'était si simple, si naturel, de voir une mère chérir son enfant. Mais pour moi, ces moments de douceur semblaient impossibles, impossibles à atteindre dans ma réalité actuelle. Je savais que je devais passer à autre chose, que c'était nécessaire pour mon propre bien, pour son bien, et pour l'avenir que nous devions tous construire.
- Bella...
Antonio m'attrapa doucement par la main, son contact réchauffant mes doigts glacés. Il avait vu mon blocage, il avait compris que j'étais perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires. Sa présence était un ancrage précieux, même si, en cet instant, il était impuissant à dissiper mes tourments.
Je lui adressai un regard rassurant, tentant de masquer l'intensité de mon émoi. Ensemble, nous traversâmes la rue, et je m'arrêtai brusquement devant un petit salon de tatouage. Une idée folle, presque comme une révélation, traversa mon esprit. La décision était prise, et elle se manifestait sous la forme d'un besoin urgent et irrépressible.
- Je dois me faire tatouer, dis-je d'une voix décidée.
- Pardon ?
- Je vais me faire tatouer, insistai-je en me dirigeant vers l'entrée, sans me laisser influencer par ses doutes.
Antonio tenta de m'arrêter, mais le feu dans mes yeux était suffisamment fort pour qu'il comprenne qu'il ne pouvait rien faire pour me faire changer d'avis. J'avais toujours été impulsive, parfois à l'excès, et ce n'était pas aujourd'hui que je m'allais reculer. Je poussai la porte vitrée du salon, et mis un pied à l'intérieur.
Le salon était modeste, mais il dégageait une atmosphère accueillante malgré son apparence un peu vétuste. Les murs étaient ornés de diverses œuvres d'art, allant des dessins aux photos de tatouages réalisés. La décoration était simple mais bien agencée, avec un souci du détail qui me mit immédiatement à l'aise. C'était un lieu qui respirait l'authenticité et la passion pour l'art du tatouage.
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The Heart Has Its Reasons
Teen Fiction15 lettres. C'est le nombre qu'elle s'est fixé. 15 lettres, pour tout oublier, pour tout recommencer, pour tout laisser, pour tout...aimer. May et Cole étaient inséparables au lycée, liés par une promesse audacieuse : si, à 25 ans, ils étaient toujo...