épisode cent-quarante

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OCTAVIA

– Et si au final on ressemble à tous ces couples hyper clichés ? je m'exclame en faisant les cent pas. Je sais qu'on a vécu des trucs que beaucoup n'ont pas vécu, que notre relation est forte et que je suis à peu près persuadée de t'aimer jusqu'à mon lit de mort mais... Mais si ça suffisait pas ? Et si en fait on était exactement comme ces autres couples qui se promettent de continuer leur histoire comme si 2 000 miles ne les séparaient pas ? Soyons honnête, ça pourra pas marcher ! L'un de nous va forcément finir par louper l'appel de l'autre, puis on s'engueulera à ce sujet et un jour, l'un de nous sera dans le mal et fera une connerie du genre coucher avec quelqu'un d'autre et alors iel débarquera dans la ville de l'autre qui sera hyper content de le voir jusqu'à ce qu'iel réalise ce qu'il se passe. On se disputera, on se dira des choses horribles, on se jettera peut-être même des trucs à la figure et ensuite on se réconciliera mais ce ne sera plus pareil parce qu'on n'arrivera plus à avoir confiance en l'autre et alors... POURQUOI EST-CE QUE TU PANIQUES PAS ?!

– Je n'ai pas besoin de paniquer, répond Nathaniel. Tu le fais pour nous deux.

Je me laisse tomber sur l'un des canapé du carré VIP de l'aéroport de Seattle et cache mon visage dans les mains.

– C'est une mauvaise idée, je reprends. Ça ne marchera pas. Je ferais mieux de rentrer et-

– Maintenant tu vas m'écouter.

Nath s'accroupit pour me faire face et retire mes mains de mon visage pour les prendre dans les siennes.

– Je t'aime, commence-t-il. Je t'aime et ce ne sont pas 2 000 miles qui changeront quoi que ce soit. Mais tu as raison, notre histoire risque d'être mise à rude épreuve. Et tu as raison, peut-être que cela ne fonctionnera pas. Mais peut-être que si. Une chose est sûre, si on ne le tente pas, on ne le saura jamais.

L'idée de le laisser ici me comprime le cœur. Je sens tout mon être se tordre de douleur à l'idée que je vais passer les deux prochaines années, si ce n'est plus, loin de lui.

– Si les choses tournent mal, que c'est trop douloureux pour l'un de nous, alors on avisera à ce moment. S'il le faut, on mettra un terme à notre relation et alors on verra ce qu'il se passera. Peut-être que quand tu reviendras on pourra reprendre où on s'est arrêté, peut-être que c'est moi qui partirai. Mais là, nos chemins se séparent, un moment seulement, parce que crois-moi Octavia, il est hors de question que je te laisse faire ta vie sans moi à tes côtés.

Je laisse échapper un sanglot avant de passer mes bras autour de ses épaules.

– LES PASSAGERS DU VOL NUMÉRO 364988 À DESTINATION DE NEW YORK SONT ATTENDUS EN SALLE D'EMBARQUEMENT.

Je plonge mon nez dans le cou de Nathaniel et ferme les yeux, m'accrochant à lui comme si ma propre vie en dépendait. Et à cet instant, c'est exactement l'impression que j'ai.

New York a toujours été mon plus grand rêve, un rêve que je ne me suis jamais autorisée à rêver avant aujourd'hui. Mais je ne pensais pas que pour réaliser ce rêve, je devrais laisser un morceau de mon âme à Seattle.

– O' ?

Je lève les yeux vers mon père, attendant patiemment contre la porte.

– Faut qu'on y aille sinon on va louper notre vol.

Je n'essaie pas de retenir mes larmes, de toute façon j'en serais incapable. Je dépose un baiser dans le cou de Nath avant de lui rendre sa liberté. Son regard d'ambre est brillant et je me doute qu'il essaie de masquer la peine qu'il ressent à l'idée de me voir partir. Il dépose un chaste baiser sur mes lèvres, puis un deuxième, et sa main trouve ma mâchoire pour m'emporter dans un baiser vertigineux.

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant