Bipbip bipbip bipbip
Mon réveil sonne et je l'éteins au plus vite, ne supportant pas son bruit strident dès le matin.
En levant la tête, mon regard se pose sur la date d'aujourd'hui.
Premier septembre.
On est le premier septembre.
Je me lève en sursaut et me dépêche de m'habiller. Hier soir, j'ai totalement oublié de préparer mes affaires pour aujourd'hui.
Qu'est-ce que je peux mettre pour ce premier jour ? Comment s'habillent les jeunes de mon âge ? Y a-t-il une tenue à la mode en ce moment ?
Mon cerveau est en feu, la panique monte trop rapidement à mon goût.
Je m'assois sur mon lit, la tête entre les mains, tentant de réguler mon rythme cardiaque. Je ne veux pas partir en crise de panique. Pas aujourd'hui. Pas maintenant.
Des bruits de pas dans l'escalier...
J'aimerais pouvoir bouger, j'aimerais pouvoir essuyer les larmes qui coulent sur mon visage, mais mes muscles refusent de bouger. Mon cerveau ne veut pas envoyer d'ordres.
Ne veut pas ou ne peut pas ?
Mon cœur bat à toute allure, beaucoup trop fort. Je tremblent tellement fort qu'on pourrait croire que je grelotte.
Je me sens oppressée. Quelque chose qui m'empêche de respirer. Je suffoque. Des points noirs se mettent à danser devant mes yeux. Non, je ne peux pas m'évanouir. Je n'ai pas le droit. Pas juste avant l'école.
Je m'allonge sur le dos dans mon lit, prise de vertige. J'ai peur, je me sens mal. Lors de mes crises de panique, j'ai toujours eu peur que ma mère me prenne pour une folle et m'envoie à l'hôpital. Mon père, lui, sait gérer mes crises. Il parvient toujours à me calmer, plus ou moins rapidement.
— Lessy ? Tout va bien ?
Mon père est devant la porte de ma chambre.
Je rigole intérieurement. Parfois, mes parents oublient que je ne leur donnerai pas de réponse aux questions comme ça.
Il ouvre la porte de la chambre, et me voyant allongée, tenant mon tee-shirt et respirant trop fort. Il ressort alors et je l'entends murmurer quelque chose à ma mère. Il revient quelques secondes plus tard avec un gant d'eau froide.
Il me le passe sur le visage et la nuque pour faire cesser mes bouffées de chaleur.
— Lapinou...
Un des surnoms qui me sont restés et que j'apprécie dans des moments comme celui-ci. Un surnom qui me permet de me sentir aimée par ma famille.
— Tout ira bien, je te le promets. Je ne peux pas te dire de ne pas avoir peur, d'être détendue, parce que, je le sais, c'est impossible. Aller dans une nouvelle école dont tu ne connais personne, tu ne connais rien, c'est dur. Mais tu as l'avantage de connaître Nathan qui sera là pour toi. Il t'aidera et tu pourras compter sur lui. Allez Lapinou, habille-toi, prépare-toi et viens manger. Puis, je t'emmènerai à pied à l'école. D'accord ?
Je hoche la tête, peu convaincue, mais moins peureuse qu'avant.
Ça peut paraître bizarre qu'à seize ans un parent m'accompagne encore à l'école, mais j'ai besoin d'être rassurée. Et j'ai surtout besoin de ma famille.
Peu à peu, ma crise s'en va, me laissant désespérée et peu sûre de moi. Et si ça se passait à l'école ? Comment je ferais ?
Je me relève et mon père attend que j'arrive à me tenir debout sans chavirer avant de me laisser m'habiller.

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La faute au silence / EN REECRITURE \
Teen FictionCe n'est pas ma faute si je n'ai pas réussi à m'exprimer. Il m'a toujours empêché de parler, me contraignant à rester muette malgré moi. Je suis Lessy Martin, une adolescente de quatorze ans, aussi normale que je peux l'être, joyeuse, qui aime vivr...