Chapitre 4

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Bien des heures plus tard, mon repas fut servi. Je n'avais pas faim du coup, je ne l'ai pas touché. Elle est revenue le récupérer comme elle l'avait laissé. Je ne voulais rien d'autre à part retrouver ma vie d'avant.

Avec l'estomac vide, je me suis endormie pour me réveiller le lendemain matin aux premières heures du jour. La couette était confortable, j'avais passé une bonne nuit mais je redoutais dès à présent cette journée.

Une demi heure plus tard, le bruit provenant du verrou de la porte s'est enclenché. J'ai fermé les yeux et fait semblant de dormir pour éviter toute forme de communication.

Des pas ont résonné sur le carrelage de la chambre ensuite des chuchotements ont retenti

_ Elle dort encore.

_ À son réveil, il faudra qu'elle s'apprête pour sa visite médicale.

_ Tu es sûr d'avoir fait le bon choix ?

_ Je l'espère.

[ Un silence s'est installé... ]

J'avais reconnu la voix du vieil homme. Celle de la femme par contre m'était inconnue. Ils semblaient bien s'entendre....

Quelques instants après ils ont quitté la pièce. J'ai ouvert les yeux d'un air hésitant. Définitivement cette journée allait être compliquée.

*
*

               ~ Quelques heures plus tard ~

      •• À l'hôpital

Après le petit déjeuner, il m'avait conduit dans une clinique privée pour effectuer les tests comme il me l'avait dit la veille. Un gynécologue m'a examiné, a inspecté mon vagin de manière précise. J'ai eu honte car jamais je ne m'étais déshabillée devant un homme. Il m'a obligé à écarter les jambes. Il a touché mon sexe pourtant je n'avais imaginé  vivre cela dans ma vie.

Cette humiliation a créé une entaille profonde dans mon coeur. Je me suis mise à détester  de plus en plus mes parents. Comment se sentiraient t'ils s'ils apprenaient ce qu'on m'a fait ?

J'ai étouffé mes larmes, ma douleur en me promettant de me sortir de ce gouffre un jour ou l'autre.

Plus tard quand il a terminé, le chauffeur m'a raccompagné à la résidence. On m'a enfermé dans ma chambre et j'y ai passé le restant de la journée. Je n'avais pas le droit de sortir, de me promener même dans la concession de peur que je pose un acte inapproprié.

C'était une véritable prison.

Autour de huit heures du soir, mon dîner fut servi. Je ne l'ai pas touché et lorsqu'elle est revenue pour récupérer les couverts, elle l'a remarqué et m'a fixé longuement sans broncher.

Quand elle est sortie, je me suis étalée sur le lit en me projetant dans mes pensées mais cela fut de courte durée car juste après, la porte s'est ouverte à nouveau.

Il est entré et s'est approché de moi.

_ Bonsoir Jacky !

_ ....

Il s'est assis près de moi la seconde qui suit...

_ Pourquoi refuses tu de manger ?

_ Je n'ai pas faim !

Dis-je sèchement.

_ Penses tu que c'est en agissant de la sorte que ta situation va s'améliorer !? Tu dois te mettre en tête qu'il n'y a plus rien à faire, que tu le veuilles ou non tu va te marier .

_ ....

_ Après avoir reçu les résultats de tes examens, j'ai décidé de raccourcir la date de la cérémonie.

_ Quoi ?!

Dis-je tout d'un coup en me levant brusquement.

_ Le mariage aura lieu la semaine prochaine. Tâche de bien t'alimenter et si tu persistes dans cette lancée, ta famille va écoper de tes bêtises.

Il venait de me menacer ?

_ Faîtes ce que vous voulez de ma famille, je m'en fou !

J'ai dit cela machinalement en le fixant droit dans les yeux sans une once de peur dans le regard.

_ Et ton frère aîné, John !

_ John ? Laissez-le en dehors de ça .

Hurlé-je en serrant les poings.

_ Fais ce qu'on te demande sans riposter et rien ne lui arrivera.

_ Soyez maudit !!!!

_ Je préfère que tu me détestes au lieu de m'aimer.

Dit-il en se levant pour se diriger vers la porte.

J'ai patienté quelques instants. Dès que la porte s'est refermée, j'ai poussé des cris de douleur . J'étais meurtrie, brisée et abattue. Ma vie n'avait plus de sens. À quel moment Dieu m'avait t'il abandonné ?

J'ai pleuré durant toute la nuit...

*

Le matin à mon réveil j'ai pris la résolution de faire profil bas. Un bras de fer n'allait pas être à mon avantage pour le moment. Il fallait que je gagne la confiance de cet homme et lorsqu'il s'y s'attendra le moins, je vais lui donner une morsure mortelle , mémorable qui fera parler de moi même après ma mort.

La décision ainsi prise, j'ai porté un masque pour camoufler mon ressenti et je me suis entraînée afin de devenir une personne impénétrable qui ne laissait pas transparaître ses émotions à tout bout de champs.

Au moment de prendre le petit-déjeuner, j'ai accueilli Andrea avec le sourire et je me suis montrée sous un nouveau jour.

_ Je sais que j'ai été un peu dure avec toi et je tiens à te présenter mes excuses sincères !

Elle m'a fixé d'un air béat avant de me répondre.

_ C'est tout oublié Mademoiselle. Vous avez tellement de chance, comme je vous envie !!!

Moi ? Avoir de la chance ? A-t-elle perdu la raison ?

Quelle femme se sentirait chanceuse d'être à ma place ?

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant