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Épisode 2 — Daniella

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Épisode 2 — Daniella

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La seule chose que je veux quand mon corps passe la porte de la maison, c'est retrouver ma chambre et m'enfoncer dans mes draps. Le trajet s'est déroulé dans un silence lourd de reproches, mon père n'a pas décroché un mot et je me suis contenté de regarder par la vitre, incapable de me tourner vers lui.

Je monte précipitamment les escaliers sans prendre la peine de retirer mes chaussures et mon blouson. La colère coule dans mes veines, ajoutée à de la frustration, j'ai une boule dans la gorge qui ne veut pas me quitter. Tout ce que je retiens de cette soirée aussi sinistre que mouvementée, c'est que mon père me cache quelque chose.

Lorsque je passe la porte de ma chambre, je ferme à clé et laisse mon corps s'anéantir sur le lit. Mes pensées sont vides. J'ai besoin de sommeil, mais le besoin de contacter Béatrice est plus fort que la fatigue. Il est minuit puissé et mon doigt hésite à sélectionner son contact sur mon téléphone. Le travail a débuté tôt pour elle ce matin, le risque qu'elle soit déjà couchée me reste en tête, mais je désire plus que tout me confier à elle, et avant même que je ne puisse continuer à peser le pour et le contre, mon doigt appuie sur son nom et une première sonnerie retentit. Dans l'attente, nerveuse, je mords l'ongle de mon pouce en fixant l'écran.

Elle décroche à la quatrième sonnerie :

     — Danie ?

Sa voix endormie me fait comprendre que mes doutes étaient réels. Je commence immédiatement à culpabiliser de l'avoir réveillée. Je reste silencieuse.

     — Est-ce que ça va, chou ?

Des petits bruits de frottement se font entendre derrière elle. J'imagine qu'elle s'est redressée contre sa tête de lit, confuse. Il y a un petit silence avant que je ne lui réponde :

     — Il s'est passé... un truc bizarre.

Je mords ma lèvre.

     — Comment ça, un truc bizarre ? s'inquiète t-elle. Tu me fait peur, là. Où est-ce que tu es ?

Ma culpabilité s'accroît en entendant l'agitation dans sa voix. Je passe une main dans mes cheveux court pour repousser les mèches brunes qui me tombent sur les yeux. Pendant une seconde, je regrette mon appel. Je me sens comme une pauvre petite fille qui a besoin d'être rassurée, et comme toujours, c'est ma meilleure amie qui en fait les frais.

Étant la seule présence féminine dans ma vie, j'ai tendance à avoir besoin d'elle comme je pourrais avoir besoin d'une mère. Béatrice ne me l'a jamais reprochée, et au contraire, elle a toujours su garder son rôle tout en m'apportant les choses dont je manquais. Si ma mère avait été là, ma meilleure amie aurait certainement plus de tranquilité.

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