Partie 2 - Chapitre 6

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La semaine avait filé à une vitesse hallucinante. Du week-end dernier à celui ci je n'avais rien vu venir. J'avais fini mon emménagement chez Elio qui traînait depuis trop longtemps et même s'il ne s'agissait que de quelques détails, décorations et autres bibelots, ça m'avait fait un bien fou d'admirer une chambre complètement à mon image. Pour la première fois depuis longtemps j'avais pris plaisir à m'apprêter. Nous étions dimanche, même s'il faisait froid un joli soleil planait au dessus de la capitale et ça m'avait beaucoup motivé à quitter mon nid. J'étais sortie de l'appartement en prenant soin de bien refermer à clé derrière moi et j'avais pris le temps d'inspecter mon reflet dans le miroir du hall d'entrée de l'immeuble. Mes joues rosées faisaient ressortir mes yeux et pour une fois j'avais pris la peine de tracer le contour de mes lèvres au crayon ce qui les sublimais. J'étais jolie, je ne le disais pas souvent mais aujourd'hui je le pensais sincèrement. C'est donc remplie de joie et de la meilleure des humeurs que j'avais commencé ma balade qui n'avait pour objectif que de me mener à un lieu bien précis. Je n'avais pas prévu mon convive de ma venue, espérant que le code de chez lui n'avait pas changé et qu'il n'était pas sorti de son côté. Pour m'enlever cette boule de stresse qui m'avait creusé l'estomac j'avais monté le son de la musique qui résonnait dans mon casque.

Les rues étaient bondées, les touristes admiraient les bâtiments haussmannien, tout comme moi. Je m'étais arrêté un instant face à un fleuriste, admirant la beauté de ses créations puis j'avais repris ma marche, les mains fourrées dans les poches de mon trench pour les protéger du vent frais qui frappait mon visage. J'avais également pris du temps pour jeter un coup d'œil aux vitrines de quelques boutiques jusqu'à ce qu'une robe attire vivement mon attention. Je ne saurais dire si la coupe ou la couleur pourraient m'aller, en voyant le prix je m'étais de toute façon éloignée, presque déçue de cette trouvaille qui n'avait pas aboutie. Arrivée en bas de l'immeuble qui m'intéressait j'avais soufflé un bon coup. Première étape, le code. Il n'avait pas changé. Un signal sonore m'avait incité à pousser la porte et j'avais pu enfin profiter d'une température agréable. J'avais jeté un coup d'œil à chaque détail du hall qui me rappelait bon nombre de joyeux souvenirs mais également de souvenirs plus désastreux. J'avais emprunté l'ascenseur et en arrivant dans le couloir j'avais été prise d'un fort sentiment de nostalgie. J'avais l'impression de ne pas être venue depuis une éternité, ça n'était pas le cas, ça faisait longtemps mais pas tant que ça. Pourtant, mon cœur s'était serré en voyant les moulures au plafond et la porte en bois massif à quelques mètres de moi.

J'avais pincé mes lèvres, jeté un coup d'œil derrière moi en me demandant si je ne devais pas fuir mais étant si proche du but j'avais simplement traîné des pieds et sonné sans réfléchir. Ce fut les secondes les plus longues de ma vie, le silence était étourdissant mais lorsque la poignée s'était baissée j'avais pu respirer un bon coup, en profitant pour me donner du courage. La porte s'était ouverte sur un jeune homme étonné, son visage parlait pour lui, lui qui était si expressif. Ça m'avait fait sourire et il s'était décalé pour me laisser entrer. Comme à mon habitude j'avais retiré mes chaussures puis mon manteau avait fini sur le dossier d'une chaise haute de la cuisine.

-Je ne m'attendais pas à te voir, m'avait dit Kylian.

-Tu t'attendais à quoi ?

-À ce que tu ne me donnes plus jamais de nouvelles, que tu disparaisses.

Ça m'avait évidemment effleuré l'esprit durant cette semaine. Le retrouver ou le perdre à jamais ? Le cœur avait pris le pas sur la raison et maintenant j'étais là, dans sa cuisine, à me demander si j'avais fait le bon choix mais à mes yeux, j'en étais sure, il était le bon choix.

-Il faut croire que je ne disparaîtrais jamais, avais-je alors répondu simplement.

Il avait souris à l'entente de ces mots et s'était approché lentement, comme s'il craignait que je recule ou que je l'envoie bouler. Je l'avais assez fait par le passé mais aujourd'hui je n'étais pas là pour le détester mais pour enfin me permettre de l'aimer. Je croyais en lui, en nous, une meilleure version de nous, moins chaotique qu'auparavant. Nous étions grands, nous en étions capable si chacun faisait des efforts, j'y croyais.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 30 ⏰

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KylianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant