Chapitre 1

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PDV : Amy

— Dépêche-toi, ma puce, Hayden est venu te chercher pour aller en cours. Il ne faut pas que vous soyez en retard.

— Oui, maman, je me dépêche.

Ma mère, toujours attentive aux moindres détails, me tendit une petite boîte soigneusement emballée.

— Tiens, donne ça à Hayden pour le goûter.

— D'accord, maman.

Je savais que ce geste n'était pas anodin. Depuis que la grand-mère d'Hayden était tombée malade, ma mère prenait soin de lui comme s'il était un membre de la famille. C'était sa manière à elle de lui montrer qu'il n'était pas seul dans cette épreuve, qu'on veillait sur lui.

— Allez, file, et ne sois pas en retard pour le dîner.

— Oui, oui.

Je sortis de la maison et retrouvai Hayden devant l'entrée, adossé à la clôture, les mains dans les poches. Dès qu'il me vit, un sourire apparut sur son visage.

— Tiens, ma mère t'a préparé ça pour le goûter.

Il prit la boîte, surpris.

— Waww, ça a l'air trop bon, mais fallait pas...

Je secouai la tête, touchée par sa réaction.

— Arrête, tu sais que ça nous fait plaisir de t'aider. Et puis, ta mamie doit se reposer à l'hôpital, elle ne peut pas s'occuper de toi comme avant.

Hayden baissa les yeux, comme pour cacher ce qu'il ressentait. Sa grand-mère était tout pour lui, et la voir ainsi affaiblie le blessait plus qu'il ne voulait l'admettre.

— Oui, c'est pour ça que je me débrouille...

Je connaissais Hayden par cœur, et son sourire forcé ne me trompait pas. Il essayait de faire bonne figure, de montrer qu'il était fort, mais je savais que c'était dur pour lui. Très dur.

— Pas besoin de faire semblant avec moi. Je sais que c'est difficile pour toi.

Il redressa la tête, tentant de garder une façade inébranlable.

— Pas du tout !

Je lui lançai un regard amusé, décidée à alléger l'atmosphère.

— Très bien, Mr. Hulk, le plus fort.

Il sourit malgré lui, mais se reprit vite, feignant de bouder.

— Hahaha, très drôle.

Je savais que je l'avais touché au bon endroit, que derrière cette façade de bravoure se cachait un garçon qui avait besoin d'être rassuré.

— Oh allez, ne commence pas à bouder ! Bon, dépêche-toi, je n'ai pas envie d'arriver en retard.

Hayden éclata de rire, un son que je n'entendais plus aussi souvent ces derniers temps.

— C'est pas moi qui prends du temps à sortir de chez moi chaque matin.

La journée de cours avait commencé comme toutes les autres. On s'installe à nos places habituelles, écoutant d'une oreille distraite les professeurs déverser leur savoir. Les premières heures passent entre les maths, où les équations semblent danser sur le tableau, et l'histoire, où les récits du passé peinent à capter notre attention. On attend tous avec impatience la pause de midi, le moment où on peut enfin sortir des salles étouffantes et retrouver un peu de liberté.

À la cantine, les discussions tournent autour des devoirs, des dernières vidéos virales et des jeux auxquels on a joué la veille. Les rires fusent, les blagues volent bas, et malgré le bruit incessant, c'est le seul moment où on se sent vraiment vivants. L'après-midi s'étire avec ses matières plus légères, le sport pour certains, les arts plastiques pour d'autres. Une journée de collégien ordinaire, sans grandes surprises ni moments marquants.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant