Chapitre 3 : Mémoire d'Akao : La forêt d'Orman

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Notes de l'auteur : La vérité se dissimule souvent à ceux qui ne la cherchent pas, mais elle se révèle à ceux qui la poursuivent avec ardeur.

Deux semaines s'étaient écoulées, depuis la dernière visite de Gaste. Ce soir-là, je rentrais de ma journée de chasse, excité et pressé d'annoncer la grande nouvelle à mon oncle.

— Tonton ! Lançai-je dès la porte franchie. C'est enfin tombé sur mon équipe. Demain nous chassons les Kurt !

Ces loups aux pattes allongées, avaient une agilité redoutable leur permettant de bondir sur plusieurs mètres pour surprendre leurs proies. Pour la première fois, je n'allais pas les traquer par simple devoir de chasseur. Ils allaient être ma porte de sortie.

— Demain ?!

— Oui et avec le Kompaso, je pourrais me rendre facilement à la cité de Jase. Il ne me restera plus qu'à trouver la bibliothèque pour choper des informations sur Ankakusu.

— Je ne m'attendais pas que tu partes si tôt...

Mon oncle semblait peiné lorsqu'il réalisa que je partais le lendemain. Il donnait l'impression de croire qu'on ne se reverrait peut-être plus.

— Je vais amener Ankakusu ici et le tuer. Et une fois que tout le monde aura vu qu'il n'est pas immortel, les doyens seront bien obligés de revenir sur leur décision d'avoir banni mes parents. Je n'aurai plus qu'à les chercher et à les ramener ici.

J'avais dit ces phrases avec une confiance absolue pour rassurer mon oncle, mais sûrement pour me convaincre aussi.

— J'attendrai ce jour avec impatience. Et à ce moment-là, tu pourras probablement admirer mon tout nouveau bras.

— Compte sur Gaste pour t'en faire un beau tout neuf. Tu seras même capable de reprendre la chasse, qui sait.

— On verra ça. Allez, file à la douche et fais-toi beau, je t'invite chez Yemekao.

— Génial !

Yemekao était l'un des meilleurs cuisiniers du clan. Il n'aimait pas particulièrement notre présence au sein de son restaurant, vu que cela faisait fuir pas mal de ses clients. Malgré tout, il n'était pas en mesure de refuser d'offrir ses services à son cousin d'enfance.

Lors de cette soirée, je profitai de tonton Amdjao tout en savourant chacun des nombreux plats que j'avais commandés pour me remplir la panse, conscient que mes repas suivants seraient sans doute bien moins délicieux.

Le lendemain matin, je descendis au pied de la montagne pour me rendre au troisième avant-poste. Sur le chemin, j'avais pris le soin de dévisager les quelques passants avec un large sourire mesquin. Celui-ci exprimait le message suivant : bientôt, vous allez voir.

— Bonjour Akao, tu es particulièrement matinal aujourd'hui, fit remarquer Tifoa en me voyant arriver.

Tifoa, les cheveux courts bruns, munie de sa tenue de cheffe d'équipe, eût le regard surpris de me voir arriver de bonne heure. C'était la première fois que je discernais de l'étonnement sur son visage. Et c'était agréable à voir, ça changeait de ses airs souvent impassibles.

— Faut croire que même les Atesimi peuvent tomber du lit, répondis-je en plaisantant.

Elle me fixa un instant puis reporta son attention sur le registre des rapports de chasse de la veille, une lueur curieuse dans ses yeux rougeoyants. Je me sentais étrangement observé, comme si elle sondait quelque chose à travers mon sourire. Puis, d'une voix douce mais ferme, elle déclara :

— Peu importe ce que disent les autres, tes flammes ont récemment atteint le niveau doré et rien que pour cela, ils te doivent le respect.

— Ah bon ?

À la Recherche d'une LégendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant