20 Janvier 1942

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L'homme au coeur de fer

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[Flashbak -Automne 1941, Pologne à Sobibor]

Une juive anonyme

<< -Schnell ! cria un soldat, arme à la main.

Le vent soufflait avec une force divine, et la pluie s'abattait sur nous avec une rigueur implacable. Nous descendions des convois, nos corps amaigris par les épreuves. Certains parmi nous versaient des larmes, d'autres baissaient humblement les yeux, mais tous tremblaient de peur devant l'inconnu. L'atmosphère était lourde, chargée de désespoir et de crainte, chaque goutte de pluie semblant porter le poids de notre souffrance.

Au loin, les chiens hurlaient avec une fureur déchaînée, leurs crocs scintillant sous la pluis. Leurs aboiements résonnaient comme des cris de guerre, emplissant l'air d'une menace palpable.

Devant nous, plusieurs petits bâtiments se dressaient, leurs silhouettes sombres se découpant contre le ciel orageux. Un fil électrique, chargé d'une énergie sinistre, entourait ces structures, crépitant de temps à autre comme pour rappeler sa présence dangereuse. Moi, témoin de cette scène, je ressentais la terreur qui émanait de chaque aboiement et de chaque éclat de lumière. L'atmosphère était empreinte d'une tension palpable, chaque souffle de vent semblait murmurer des présages sombres.

-Avancez ! Les dames à droite, les messieurs à gauche ! poursuivit-il avec véhémence.

Nous nous exécutâmes tous immédiatement, sans dire un mot, sauf moi. L'officier Müller, remarquant mon immobilité, s'avança d'un pas lent, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres. Je restais là, immobile, le fixant droit dans les yeux, défiant son regard perçant. Je savais ce qui m'attendait, mais peu importait. Mon cœur était empli d'une détermination inébranlable, refusant de céder à la peur malgré la tension grandissante.

Un coup de crosse me frappa en mon ventre, me faisant choir lourdement, rencontrant le sol froid et humide. Je me pliai en quatre, gémissant de douleur, crachant du sang. Je la sentait se répandre en tous mes membres. Mon corps frêle et vêtu de haillons tremblait sous l'impact, et mes mains, couvertes de cicatrices, s'agrippaient désespérément à la terre boueuse. Je levai les yeux vers lui, un homme imposant aux vêtements somptueux, le méprisant de toute mon âme, car il incarnait l'injustice et la cruauté de ce monde.

-Ici, vils jüdisch, tu apprendras où est ta place, cracha-t-il avec mépris. Herr Guenther, veuillez la ramasser et la conduire à l'infirmerie.

- Ya Herr Kommandant, répondit-il en un salut >>.

Face à ces paroles, il ne put s'empêcher de ricaner, connaissant parfaitement mon destin. Quant à moi, je fus traînée au sol, sentant mon sang se répandre. Je vis, avec une douleur croissante, la terre se teinter de ma propre blessure, tandis que mes yeux, empreints de désespoir, cherchaient en vain un signe de pitié dans son regard.

Un tourment insoutenable m'attendait, et je le savais.

Alors je m'écriai... de désespoir, de rage, de tristesse...

Mon âme, telle une mer déchaînée, clamait mille souffrances face à ce qui m'attendait, face à notre soumission. Les cieux eux-mêmes semblaient pleurer, et la terre, en écho, gémissait sous le poids de notre destin.

Généticien Primordiaux - Le Dernier Projet Où les histoires vivent. Découvrez maintenant