Chapitre BONUS :

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Je me regardai dans la glace, essayant désespérément de lisser le tissu de ma robe noire qui me collait à la peau. On pouvait déceler mes formes, ce qui m'avait toujours mise mal à l'aise. Je me tournai vers Matthéo et le regardai avec inquiétude.

"Ça va ? Je suis pas trop... tu vois ? Je suis présentable ?"

"Tu es magnifique, Ana."

"Tu es sûr ? Peut-être que je devrais changer de tenue... Oui, je vais faire ça. Oh, et ma coiffure... Oh mon Dieu, on va être en retard... Excuse-moi ! Je te promets... je vais me dépêcher... je vais juste-"

Je fus coupée par les lèvres de Matthéo se pressant contre les miennes pour me faire taire. Je relâchai la tension que je ne savais pas que j'avais et me laissai fondre dans son étreinte. Quand il s'écarta, il murmura dans mon oreille :

"Tu es belle, princesse. Tu es magnifique dans cette robe. N'en doute pas."

Je souris, légèrement rassurée.

"Bon, on y va ? On doit être à l'heure." Ricana-t-il en me prenant la main et en m'entraînant en dehors de la chambre d'hôtel.

Je hochai la tête et nous sortîmes dans le couloir. En passant devant les chambres de mes amis, je me demandai pour la énième fois pourquoi Matthéo avait insisté pour aller au restaurant juste avec moi. Quand je l'observai du coin de l'oeil, je remarquai deux choses : il était super bien habillé pour un simple dîner et il paraissait à la fois content et nerveux. Je n'y prêtai pas attention et me concentrai sur la soirée qui allait suivre. 

Une fois dehors, la brise tiède de la saison souffla sur nos visages. Nous marchâmes dans les rues éclairées par les lampadaires, le silence se faisant non pas pesant mais plutôt apaisant. Le seul bruit que nous pouvions percevoir était celui de mes talons tapant sur le sol dur du trottoir et le moteur des quelques voitures qui passaient. 

Quelques heures plus tard, nous allâmes dans le 'Tour Eiffel Garden' après avoir mangé de bons plats français que je n'avais pas goûté depuis un sacré bout de temps. Le bras autour de mon épaule, Matthéo me guida vers la grande tour de fer tout en discutant de tout et de rien. La nuit était très agréable et les lumières dansaient devant nos yeux. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi beau. Nous nous arrêtâmes sur la place de Gustave Eiffel juste en face de sa création. 

"Wow..." Fis-je en ne quittant pas des yeux cette beauté qui représentait la France dans toute sa splendeur.

"Comme tu dis..." Murmura-t-il.

Je me tournai vers lui pour voir ce même regard subjugué posé sur moi.

"La vue est par là, idiot..." Dis-je en détournant les yeux et en rougissant.

Il rit et me regarda encore.

"Tu sais, je me demande un peu plus chaque jour, comment j'ai pu être aussi chanceux ?"

Je souris et m'avançai pour coller mes lèvres contre les siennes. Pendant quelques instants, j'oubliai où j'étais et le monde s'évapora autour de moi. Je le sentis qui frissonnait contre moi et ris avant de m'écarter et de ruiner ses cheveux en passant ma main dedans. 

"Je peux te poser une question ?" Me demanda-t-il, soudain nerveux.

"Bien sûr, vas-y ?" 

"Cap ou pas cap ?"

"Quoi ?" Jubilai-je, ne m'y attendant pas.

"Cap ou pas cap ?" Répéta-t-il, en ricanant.

"Cap ?"

"De courir jusqu'au pied de la Tour Eiffel avant moi ??" 

"Je suis plus rapide !" M'écriai-je et commençai à foncer.

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant