Chapître 16

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Nous arrivâmes à destination vers 17h. Le trajet avait été long, et la fatigue se lisait sur la plupart des figures. Félix ronflait à côté de moi. Moi, au contraire, j'avais été éveillé pendant tout le reste du voyage. Je n'avais pas pu fermer l'œil à nouveau. J'avais repensé à cette phrase de Niels. J'ai une copine. J'avais ressassé chacun des moments passés ensemble. Je ne comprenais pas. Comment peut-il avoir une copine après ce que nous avons vécu ? Rien dans son comportement avec moi n'avait présagé l'annonce d'une telle nouvelle. J'étais en colère contre lui. J'avais le sentiment d'avoir été utilisé. J'étais frustré aussi. Utilisé peut-être mais à quel fin ?

Le chauffeur arrêta le moteur, et tous les endormis se réveillèrent en douceur. Les uns s'étiraient, les autres baillaient à profusion.

Nous sortîmes du bus, et nous regroupâmes en cercle sur le parking. Il était prévu que nous fassions une courte visite de la ville avant de rencontrer nos familles d'accueil respectives. Ouf ! Je ne vais pas devoir passer du temps avec Niels tout de suite.

La ville était située en bord de mer. Nous longeâmes le bord de côté. Des habitations se trouvaient tout le long. Chacune offrait une vue imprenable sur le large. Nous eûmes droit à un petit historique de la ville. Monsieur Lemaire, prof d'espagnol, nous expliquait, passionné, que la ville avait d'abord été un village montagnard. Elle avait, d'abord, été un village un peu plus enfoncé dans les terres, puis s'était étendue jusqu'au littoral. Elle avait alors profité de sa situation géographique stratégique pour développer son commerce et s'agrandir. La ville avait, donc, autrefois été un port de commerce. Aujourd'hui, la côte était bordée de petits commerces touristiques et de plages de plaisance.

Nous rejoignîmes, ensuite, la vieille ville par une rue au dénivelé important. La fatigue du voyage ainsi que la chaleur extérieure rendait l'exercice difficile pour la plupart d'entre nous. Nous arrivâmes sur une grande place faite de pavés, entourées de nombreux bâtiments anciens, construits à partir de fluorite jaune. Le vieux centre avait réussi à maintenir son activité économique nous expliquait Monsieur Lemaire. Ainsi, la place comme les rues adjacentes arboraient quantité de petits commerces type épiceries, poissonneries quincailleries, etc. Les restaurants, cafés et bars ne manquaient pas non plus.

Nous flânâmes dans à travers les rues quelques petites heures durant, abreuvés des connaissances du prof d'espagnol sur le lieu.

Nous nous rendîmes, enfin, dans notre lycée d'accueil, situé lui aussi dans le centre-ville. Nous traversâmes un grand bâtiment, et atteignîmes une grande cour. Là nous attendaient de nombreuses personnes, le sourire aux lèvres.

Nous fûmes appelés par classe et ordre alphabétique.


Notre famille d'accueil était un couple sexagénaire. Une petite dame brune, trapue, aux cheveux courts, Isabel, vint nous serrer immédiatement dans ses bras. Son mari, Alberto paraissait plus réservé, mais tout aussi sympathique. C'était un grand monsieur, tout fin au teint pâle et aux lunettes rondes. Il nous serra la main, et nous souhaita la bienvenue comme sa femme.


Isabel et Alberto habitaient une maison située dans le centre-ville. Nous devions marcher une quinzaine de minutes pour rejoindre celle-ci.

Sur le trajet, le froid entre Niels et moi était toujours bien présent. Je l'évitais comme la peste et lui semblait en faire de même. J'étais, franchement, énervée de son annonce de plus tôt dans la journée, et n'avais toujours pas digéré la nouvelle.

Y a-t-il mieux dans la vie que d'embrasser des garçons ? [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant