Chapître 17

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Le programme de la journée était une excursion dans les montagnes voisines de la ville. Isabel nous avait préparé des sandwichs à tous les quatre en tenant compte de nos préférences alimentaires. Après nous avoir accompagné au lycée, Isabel nous souhaita du courage pour la marche et s'éloigna, me laissant en compagnie de Nicolas, Romain et Niels.

– Franchement, les gars, vous la trouvez pas genre un peu conne la meuf quand-même, nous demanda Romain.

– Haha c'est clair, abonda Nicolas dans son sens.

Je choisis d'ignorer la remarque tant je la trouvais stupide.

Je n'avais adressé la parole à Niels que très peu dans la matinée. Je n'étais plus en colère contre lui, j'étais triste. Mais je refusais qu'il puisse le voir ou le sentir. Aussi, n'étant pas certain de pouvoir cacher mes émotions comme je le souhaitais, je décidais de conserver le silence.
Une foule de lycéens s'amassait dans la cour du lycée. Je cherchais Félix du regard. J'espérais qu'il se montre rapidement et me sorte de ce bourbier. Par chance, il fît son apparition quelques minutes plus tard.

– Yo les gars, nous salua-t-il, alors comment ça se passe ? Elle est sympa votre famille ?

Félix était accompagné de Pierre, Gauthier et Paulin. Nous échangeâmes un moment sur nos premières impressions du voyage. Nous décrivîmes nos hôtes. Puis Gauthier en fît de même.
Leur famille était composée de cinq membres, tous plus perchés les uns que les autres. La mère était prof de yoga, et le père, herboriste. Ils avaient ensemble trois enfants auxquels ils faisaient l'école à la maison. La mère leur avait, la veille, proposé une séance d'éveil aux énergies telluriques. L'exercice avait été de s'accoler à un arbre ou une plante, et de chercher à entrer en « connexion » avec elle.

Le père, quant à lui, avait pour projet de changer de régime alimentaire. Il souhaitait se nourrir exclusivement de prana, « l'énergie vitale » de toute chose, produite par le soleil. Il passait, tous ses après-midi, allongé dans le jardin, à aspirer dans une sorte de petite flûte permettant de capter le prana.

Nous riions aux larmes. Félix avait le chic pour tomber sur les pires cas dans ses circonstances.

Les professeurs nous réunirent pour nous expliquer les étapes de la journée. Nous devions prendre le bus jusqu'au pied de la montagne. Nous commencerions la randonnée depuis ce point. L'objectif était simple. Il s'agissait de rejoindre un point d'eau en plein cœur de la montagne. Nous pourrions, sur place pique-niquer, nous détendre, jouer, prendre des photos, puis nous repartirions dans le sens inverse. Le bus viendrait à nouveau nous chercher pour nous ramener au lycée. Il était prévu une petite soirée entre lycéens. Nous pourrions faire la connaissance de camarades espagnoles.


Je m'assis, de nouveau, à côté de Félix dans le car. Je voyais à son visage qu'une question lui brûlait les lèvres. Son expression m'amusait beaucoup.

– Tu voulais me dire quelque chose, fis-je amusé.

– Ouais, répondit-il, sérieux, mais je veux que tu me promettes que tu me diras la vérité.

– Woah, si deep d'un seul coup.

– Promets-le-moi, insista-t-il.

Je hochai la tête. Je sentais que la question qui allait venir ne me plairait pas forcément.

– Est-ce qu'il se passe quelque chose entre Niels et toi, chuchota-t-il.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je n'avais pas anticipé cette question. J'étais pris de court. Mon cerveau ne coopérait plus. Il avait être difficile de mentir.

Y a-t-il mieux dans la vie que d'embrasser des garçons ? [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant