Chapitre ~ 1

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-Te noies pas.

         Pas quand tu peux encore nager.-

tw : drogue.



Le mur était aussi blanc qu'une première neige d'hiver, c'est dingue. Le seul reflet de couleur visible sur cette pièce était les fines lignes du carrelage qui m'avait l'air plus froid que le givre en lui-même, si ce n'est plus. Le stylo de la psy qui n'arrêtait pas de cliquer ne faisait qu'apparaitre mon point fixe dessus. Malgré les talons vacillants de ma tante qui accentuaient bien le bruit contre le carrelage, juste pour me rendre encore plus folle, je présume. Ou bien pour exprimer son impatience suite au discours constant de la psy depuis des mois.

– Aina, vous m'écoutez ?

Et ce vouvoiement qui sonnait aussi faux que les « ça va » de ma tante commençait à me tendre. Mais en sentant le regard persistant de mon côté gauche, j'estimais que je n'avais que le choix de répondre.

– Oui, j'écoute.

Mon ton raisonnait faussement, mais ça m'était égal. Depuis le temps qu'elle subissait mon mécontentement, elle a du prendre ça pour habitude. Même si les regards de ma tutrice me foudroyer à des kilomètres.. Quand j'y repense, le plafond est légèrement grisâtre en fait.

-bien. Le compte rendu étant terminé, je vous souhaite une excellente soirée.

Son sourire nié m'avait l'air sincère. Ou peut-être c'est ce que je m'efforçais de croire. Dans n'importe quel cas, ça reste une personne passagère. J'ai beau me le répéter, mais j'espère toujours une once de sincérité au fond des gens. C'est cuistre d'être fantaisiste dans le monde d'aujourd'hui.

Sur ces mots, les talons bruyants de tout à l'heure se ruèrent vers la sortie, sans déposer un regard sur moi pour vérifier que je suis la cause de tout ce bruit résonnant dans la pièce. Au final, je me retrouvais presque à courir derrière elle comme un chien. Violent, hein ? J'ai compris que le dialogue n'était pas accessible quand elle a augmenté la radio à fond dans sa voiture. Du vieux rock. C'était bien la seule chose qu'elle et moi avions en commun, ceci dit. Hors mis la même expression de dégoût et le gout prononcé pour le rock, elle et moi étions comme deux miroirs opposés. Il aurait été d'un rouge si sombre... Presque envoutant. Tendis que le mien serait assez clair. Comme la couleur d'une bulle de savon. Un mélange de bleu, jaune et rose. Quelques picotements vert et violet sur les côtés. Une légère allure de diamant transparent au final. Il dégagerait une aura sensible et langoureuse. Une aura inoffensive. Je dirais même aussi fine qu'une plume. Les éclairages dehors étaient déjà allumés ? Ça annonçait le début d'automne, Malory disait. Pour eux, c'est plutôt la fin d'été, la mélancolie restante et de nouveau une odeur de bougie parfumée dans toute la maison. Elle les adore, ces bougies-là. Contrairement au chat qui se refuge au seul endroit où l'odeur ne passe pas. Ma chambre.

– Je ne mange pas à la maison ce soir.

Ça change. Ça m'arrange. Je n'aurais pas à forcer le dialogue à table pour ne pas assumer mes journées longues et barbantes – c'est ça de prix. La question du « ou » n'a même pas à penser. Elle me remballerait avant que j'ai le temps de finir la question, de toute évidence. Les lampadaires envahissaient ou obstruaient ma vue. Je ne sais pas encore. Du moins, je ne voyais que ça avant que mon téléphone sonne. Le court regard de ma tante m'a fait comprendre de le mettre en silencieux. C'était Mallory.

— Hey Blanche* ! Soirée entre filles ce soir ?

Coucou Lory* ! Chez toi ?-

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 02 ⏰

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