La pluie battante contre la baie vitrée de mon salon et les feuilles cuivrées virevoltant dans le vent annoncent officiellement les prémices de l'automne.
Il est 21h. J'ai pris une douche, enfilé un boxer et un t-shirt qui me semble être trop serré au niveau des bras puis je me suis enfin confortablement assis dans mon canapé. Je ne perds pas ma masse musculaire même si le temps me manque parfois pour aller à la salle de sport. J'ai toujours été plutôt sportif, avec Aaron, on a pratiqué différentes activités depuis notre enfance, boxe, football, karaté, musculation ... On n'a pas vraiment eu le choix car notre père voulait qu'on soit "forts".
Je ne regrette pas vraiment ces moments car ce sont les seuls où j'avais le sentiment de créer un lien avec mon frère bien que notre père ne cessait de nous comparer, « qui est le meilleur? toi ou ton frère? »
Je sais pertinemment que mon père a toujours préféré Aaron. Moi, j'étais trop sensible, pas assez combattif selon ses dires. Et pourtant, je lui ai toujours tenu tête, c'est peut-être ça qu'il ne supportait pas.
Je culpabilise quand même de ne pas trouver un instant pour aller chez mes parents ne serait-ce que pour voir ma mère mais aussi ma petite sœur. Ça fait des semaines que je n'ai pas de nouvelles d'Elisa bien qu'elle soit elle aussi très occupée depuis sa rentrée en première année de médecine.
J'allume la télévision. Rien de bien intéressant à regarder. Je l'éteins.
Je me lève puis me dirige vers ma chambre. Je m'allonge dans mon lit en soupirant. Mes pensées ne portent qu'un seul prénom: Neva. J'attrape mon téléphone et je lui écris:
Bonsoir Neva, est-ce que je peux vous appeler maintenant ?
J'espère qu'elle ne me trouve pas trop insistant car elle n'a pas répondu à mon message précédent. Peut-être qu'elle est occupée ? C'est vrai que je ne connais pas encore grand-chose sur elle.
Quelques minutes plus tard, je reçois enfin un oui. Est-ce que je suis trop pressant ? Elle me fait de l'effet mais je ne l'aide pas pour cette raison, je veux aussi boucler cette enquête au plus vite et secourir Dalia. Je l'appelle et après quelques tonalités elle décroche.
– Bonsoir Laël.
Je ne sais pas pourquoi mais j'adore quand elle prononce mon prénom.
– Bonsoir Neva, ça va ?
– Oui et vous ? Je suppose que vous m'appelez pour savoir ce qu'il s'est passé avec Dalia...
– Je vais bien merci. Oui, effectivement, avez-vous réussi à la faire parler ?
– J'aurais aimé vous dire que oui mais j'ai lamentablement échoué. Elle n'a rien voulu dire... d'autant plus qu'Alaric Stein est venu la chercher à l'hôpital.
– Alaric Stein ? Vous lui avez parlé ?
– Non, en fait, je suis allée chercher à boire pour Dalia et quand je suis revenue, elle était déjà partie.
– Ah merde, euh pardon. Neva, sachez que vous avez fait de votre mieux et je pense que vous ne pouviez rien faire de plus. Vous ne pouvez pas la forcer à parler ni à porter plainte.
– Je sais, bien que j'ai tout de même culpabilisé toute la journée à cause de ça. Il va certainement lui refaire du mal...
– C'est probable mais dans tous les cas, vous n'êtes pas responsable de ce qu'il pourrait se passer. De toute façon, je vais convoquer Alaric Stein dès demain pour l'interroger. Je ne vais pas en rester là même si je dois enquêter hors procédure.
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Quand le coeur balance...
RomansaNeva a connu le pire mais n'a jamais abandonné son rêve : devenir avocate. Déterminée, elle se destine à lutter contre les violences faites aux femmes. Son dessein mettra sur son chemin, Dalia, une femme blessée, que Neva tentera de convaincre par t...