Chapitre 0 - Épisode 2: Amour, beauté et illusion

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Épisode 2: Amour, beauté et illusion

Comment vous dire que je n’imaginais pas que mes retrouvailles avec mon ami d’enfance se passeraient dans un tel contexte serait un euphémisme ? Non seulement Twinkle est encore plus chaotique que dans mes souvenirs mais en plus, nous sommes accompagnés de Tamako et de Satsu qui sont pas mal dans leur genre. Entre Twinkle et Tamako qui s’invectivaient dans tous les dialectes qu’ils connaissaient, Satsu qui s’esclaffait face à leurs gamineries s’il n’était pas lui-même en train de rajouter de l’huile sur le feu et Kieran qui semblait démuni face à leurs enfantillages; autant dire que ce n’est point une sinécure. Mais bon, qui suis-je pour me plaindre ? Je peux être pareil si l’on me chauffe. Seulement, je sais au moins me tenir...fin parfois. Bref, là n’est pas le sujet.

Nous marchâmes vers une salle se trouvant près du parc. En voulant ouvrir ladite porte, on remarquait qu’elle était fermée de l’intérieur. La plaquette qui se trouvait au-dessus de la porte montrait l’inscription "Gymnase". En y repensant, c’est vraiment étrange...

- "On dirait qu’on ne va pas pouvoir rentrer dans cette salle même si je tente de la forcer. Elle est bloquée de l’intérieur...", lâchai-je en soupirant.

- "Peut-être que nous aurons besoin d’y retourner plus tard", ajoute Kieran en s’approchant de moi.

Aussi bizarre que ce soit, il semblerait que l’on ne puisse rien faire d’autre pour l’instant. Sans compter que nous n’étions que deux à prendre les choses au sérieux, notre efficacité d’exploration en était grandement réduite. Je commençais à remettre en question mon choix de partenaires, me demandant si je n’étais pas mieux seul ou alors simplement avec Kieran.

Au moment où je commençais à me sentir hésitant quant à tout ce qui nous arrive, je ne vis pas la personne qui arrivait à ma gauche au croisement derrière le gymnase. Comme un con, je me la pris en pleine face, me faisant tomber au sol.

- {Chienne de vie, pourquoi dois-je toujours attirer sur moi ce genre de malchance ?}, grommellai-je mentalement.

- "Tu ne peux pas faire attention où tu marches, espèce de-", commençai-je sur un ton irrité.

Je vis alors une main tendue devant moi, m’invitant à me relever.

- "Je suis désolé, mon cher. Accepte donc ma main tendue pour me faire pardonner de t’avoir poussé", s’excuse une voix féminine, douce et apaisante.

Ces simples mots suffirent à faire taire la colère qui bouillonnait en moi, exacerbée par ce mini-incident et l’ambiance chaotique du groupe. Je pris la main de la jeune femme et me relevait, me rendant compte que sa poigne était plus forte que l’impression dont je m’en faisais. En relevant la tête, je pouvais voir le visage de ma sauveuse, étant à mille lieux de l’image mentale qui apparût dans mes pensées naïves.

La jeune femme avait la peau claire mais néanmoins douce et à la stature un peu rondelette. Sa tête était bien coiffée d’une longue et soyeuse chevelure bleutée comme l’océan, aux iris pourpres et assortis à ses formes potelées. Sa beauté était sans égale. Elle transpirait une certaine coquetterie authentique à ce qu’elle nous montrait de sa personnalité. Quelques vilaines et venimeuses langues bien pendues pourraient se montrer grossières et insultantes envers son apparence. Selon moi, cette jeune femme dégageait une fraîcheur capable de faire taire n’importe quel stéréotype à son égard.

Un grand sourire était dessiné sur son visage rond, légèrement couvert par l’ombrelle qu’elle portait avec toute la délicatesse d’une princesse. Si nous étions dans un manga shojo, ce serait le moment de voir des pétales de sakura, voltigeant sous le joug de la brise printanière. Fin, je ne vais pas vous narrer toute la scène, vous êtes capables de l’imaginer vous-même, non ? Bref, elle me regardait d’un air maternel, inquiète de mon état, pensant peut-être que j’ai pu me blesser suite à ma petite chute.

Oris Chronicles - Until Death Do Us ApartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant