La Passion d'un Coeur || Ryomen Sukuna

1 - Un dernier battement

J'étais une fille banale. J'avais fini mes études, j'étais en cursus dans une école d'art où je ne me plaisais pas et je travaillais à côté dans un café pour pouvoir vivre dans un petit appartement que j'arrivais à peine à payer avec ma paye.

Ma vie était... ennuyante. D'après ma psychiatre, j'étais en dépression et insomniaque. J'avais le droit à la tonne de médicaments quotidiennement juste à cause de ça, alors qu'honnêtement, je m'en fichais.

Je ne savais même pas pourquoi je continuais à vivre. J'aurais dû mourir il y'a bien longtemps, mais j'avais survécu. Pourquoi au final ? Pour vivre cette vie déplaisante et insignifiante.

J'étais sûre de peindre des chefs-d'œuvre. Loin de moi l'idée d'être arrogante, mais c'était beau ce que je faisais. On me complimentait sur le fait que mes peintures pourraient aller facilement dans un musée, mais mon professeur me disait que ce n'était pas ce qu'il recherchait dans l'art et que je n'irais jamais loin avec ça.

Je continuais sur ma lancée, ça ne me plaisait pas mais je m'en fichais. J'avais toujours le droit à des mauvaises notes. Peut-être que mon professeur était une horrible merde, ou peut-être qu'il trouvait sincèrement que je ne devrais pas continuer avec ce genre de peinture.

Si ça se trouve, plus personne ne recherchait ça.

C'était des peintures comme les autres en soi. Des portraits, ce que je voyais, ce qui venait de mon imagination, avec de quoi rendre le tout assez beau pour ébahir les personnes qui regardaient mes œuvres.

C'était ma passion, peut-être même un don car j'ai toujours été naturellement doué pour la peinture et le dessin.

C'était la seule chose que j'avais.

— Ça te dit un date ce soir ? Me demanda Yato en souriant.

— Tu pourrais être un peu plus galant dans ta demande. Soupirai- je calmement. Tu sais que j'aime pas les dates, en plus de ça.

— Appelles ça comme tu veux, c'est pas obligé d'être un date mais juste un rendez-vous entre potes.

— Dis ça dès le départ alors...

J'avais un ami, Yato. On passait du temps ensemble, il était sociable et quasiment ami avec tout le monde dans l'université. En plus de ça, il était beau. Je ne pouvais pas mentir là-dessus, tout le monde le disait et ce n'était pas pour rien.

Il était dans la même classe que moi, naturellement, on s'est rapproché lors d'un projet qu'on avait à faire ensemble. Depuis, on sortait de temps en temps ensemble de le vendredi soir.

Un restaurant, un cinéma, une simple promenade au bord du lac... Tant qu'on passait du temps ensemble, ça nous allait. Yato appelait ça des dates, moi j'appelais ça de simples sorties entre amis.

Qu'importe ce que c'était, du moment que ça pouvait me sortir de mes études et de mes heures à rester enfermé dans ma chambre à ne rien faire.

— Tu sais, ta dernière œuvre était incroyable. Me complimenta Yato en souriant. Tu méritais pas le huit que Monsieur Isama t'a donné.

— Il m'a donné un huit, je trouve déjà ça admirable. Dis-je de manière nonchalante en haussant les épaules. Habituellement, j'ai le droit à un six et il me dit que je ne le méritais pas.

— Je pense que tu devrais le signaler, tu sais ? C'est pas normal qu'il te donne ce genre de notes.

— J'ai pas envie de m'attarder là-dessus.

Yato était prêt à me supporter, comme d'autres, si je finissais par aller voir le directeur pour signaler notre professeur. Beaucoup trouvaient ses notes injustes, mais je n'en avais qu'à faire, je cherchais déjà un travail pour arrêter l'école d'art de toute façon.