Chapitre 19

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_ Je ne comptais pas le faire, explique-t-il en enduisant son sexe d’huile. Pas cette nuit.

Je comprends sa menace, mais trop tard. Je sens ce qu’il a l’intention de faire quand il positionne l’extrémité de son sexe contre le mauvais orifice et le pénètre d’un coup du bassin.

Mon hurlement rebondit contre les murs. Ma première réaction est de ramper loin de lui, mais il enfonce ses doigts dans mes hanches et me maintient en place.

_ Détends-toi, m’ordonne-t-il en respirant bruyamment. Ça me permettra de m’insérer plus facilement.

Je me tourne en arrière et attrape son poignet, sans vraiment savoir si je suis en train de le repousser ou de continuer.

_ Je ne peux pas.

_ Tu peux le faire et tu vas le faire. Tu vas accepter toute ma longueur dans ton petit cul serré.

Comme pour prouver qu’il a raison, il pousse un peu plus profond. C’est trop douloureux.

_ Tu vas me déchirer.

_ Non, répond-il en passant ses mains sur mes flancs pour saisir mes seins. Suis mes mouvements.

J’ai le souffle coupé quand il se met à bouger. Il est trop épais, trop long.

_ Je ne veux rien faire pour toi !

_ Ce n’est pas pour moi. Moi, je m’éclate déjà. C’est uniquement pour toi.

Il donne un coup de bassin qui me fait pousser un petit cri.

_ Caresse-toi, m’ordonne-t-il en enfonçant son sexe encore plus. Ça t’aidera.

Il ne peut pas le savoir. Il ne ressent pas ce que je suis en train de ressentir. Une partie de moi ne veut pas que les choses soient plus faciles pour moi. Je veux me souvenir de sa cruauté et de son insensibilité, qu’il me prouve carrément.

Comme je n’obéis pas, il lâche un de mes seins et glisse une main autour de ma taille et entre mes jambes. À ce niveau-là, il apprend vite, il sait exactement comment me toucher pour déclencher mon plaisir. Je ressens des sensations contradictoires. J’ai l’impression qu’il va me déchirer alors que l’orgasme se propage lentement et contracte mon sexe.

Ces sensations me submergent et s’amplifient quand il écarte ma fente et y plonge un doigt. C’en est trop. Je suis à deux doigts de jouir.

Il reprend ma hanche tout en agitant son doigt. Mes muscles intimes se referment autour de l’intrus. Mon plaisir grandit. Ce n’est pas que je ne sens plus la gêne, mais elle se mélange aux brumes de mon désir. Elle est absorbée par l’explosion insupportable du plaisir qui me dévaste comme une bombe.

Ça arrive avec autant de vitesse que de violence et en un instant, je me retrouve sans forces. Seule la poigne de Martin sur mes hanches me tient à genoux.
Dès que mes muscles abandonnent et que mon corps se ramollit, il s’insère entièrement en moi. Je n’ai pas besoin de regarder pour le savoir.

Je le sens.

Les coups de son bas-ventre contre mes fesses sont presque impossibles à supporter, mais je n’ai ni l’énergie ni l’envie que ça s’arrête. Je ne peux que prendre sa longueur, à moitié effondrée, à moitié haletante sous ses coups de boutoir dont le rythme me submerge. Je suis baissée et ne peux pas me relever, pas quand un plaisir beaucoup plus sombre et plus profond ravage mon corps qu’il a meurtri, et je me serre autour de son sexe.

Il gémit et jure avant de redoubler d’ardeur.

Je perds toute notion de temps ou de lieu. Le plaisir surgit à nouveau, mais différemment cette fois-ci. Beaucoup trop violent. Je sursaute quand quelque chose touche mon clitoris hypersensible. Je pense qu’il s’agit de sa main. Je m’en fiche. Je n’arrive pas à me concentrer. Je ne peux pas bouger. Je ne peux plus distinguer une sensation d’une autre.

Tout est plaisir.

Tout est douleur.

_ Merde, lâche-t-il d’une voix étouffée en claquant son bas-ventre contre mes fesses avant de s’immobiliser.

De la chaleur m’envahit. Suivie d’une brûlure, un instant après.

_ Merde, Jacky.

Encore une injure, qui est destinée à moi ou à lui-même, je ne sais pas très bien.
Il se penche au-dessus de moi et me suit quand il me permet enfin de m’effondrer sur le matelas.

_ Bon sang, comme tu es serrée, déclare-t-il en se relevant sur les coudes pour m’embrasser dans le cou. Le spectacle de ton anus avalant mon sexe et de ces marques rouges qui strient tes fesses m’a fait perdre la tête.

Il plaque son torse dans mon dos, recouvrant mon corps du sien, puis il me mordille l’épaule.

_ Reste là.

Même si je le voulais, je ne pourrais pas bouger.

Il se soulève et se retire. La brûlure se propage.

Le matelas s’enfonce puis la douleur disparaît. Du coin de l’œil, je le vois qui remet ses vêtements en ordre avant de se diriger vers la salle de bain.

Je m’enfonce un peu plus dans le matelas, le laissant absorber mon poids. Quand j’étais petite, je suis tombée de vélo en descendant une colline à toute vitesse. Je n’oublierai jamais la sensation que j’ai éprouvé quand j’étais allongée par terre. Je ne pouvais pas bouger. Je ressentais la douleur, mais je me sentais plus paralysée que je ne souffrais.

C’est la même chose. Et je sais par expérience que lorsque mes membres retrouveront leur mobilité, je me sentirai encore plus mal. L’adrénaline endort l’intensité. Ce sont les égratignures et les brûlures qui durent.

Il revient avec un gant de toilette humide et me nettoie minutieusement. Dans mon état semi-conscient, je me rends compte que l’unique conséquence pour lui après notre relation sexuelle, c’est le plaisir.

J’imagine que c’est un des avantages d’être un homme.

Je le regarde entre mes cils quand il pose le gant de toilette sur la table de nuit et se déshabille, laissant ses vêtements en tas par terre. Une fois nu, il s’allonge près de moi. Il écarte les cheveux de mon visage et m’embrasse tendrement sur les lèvres.

_ Tu veux un antalgique ? De l’eau ?

Je ferme les yeux. Je ne veux rien de sa part.

___ Viens par là, m’invite-t-il en m’attirant vers lui.

Il retire la serviette sous moi et ramène la couette sur nous.

Nous sommes allongés face à face, son souffle caressant mes lèvres. Je n’ouvre pas les yeux de peur de pleurer. Je ne pensais pas qu’il pouvait me détruire plus qu’il ne l’avait déjà fait. Chaque instant qui passe décuple la haine que je ressens pour lui.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant