Chapitre 1

53 13 9
                                    

Le soleil commence à peine à percer l'horizon, mais je sens déjà la chaleur douce de ses rayons traverser la fenêtre de ma chambre. Tout juste sortie des bras de Morphée, je lève une main distraite à mon visage pour étouffer un bâillement sonore, encore enveloppée dans mes draps, savourant ce moment de quiétude avant que le tumulte de la journée ne commence. Il y a quelque chose de rassurant dans cette lumière dorée du matin, comme une promesse de tranquillité, même si je sais que mes journées sont rarement calmes... Allez, du nerf Inès !

Je me lève finalement, étirant mes membres engourdis, et me dirige vers la salle de bain. L'eau chaude de la douche coule sur ma peau, et je ferme les yeux un instant, laissant le bruit de l'eau m'envelopper. Ce moment de solitude est précieux, presque sacré. C'est dans ces instants de calme que je me prépare mentalement aux montagnes russes émotionnelles qui suivront. Plongée dans mes pensées, je pense à la journée qui m'attend, aux dossiers qui s'empilent sur mon bureau, aux clients dont les vies dépendent de mes compétences. Chaque jour est un nouveau défi, mais j'ai appris à apprécier cette pression. Elle me rappelle que je suis vivante, que j'ai un rôle à jouer dans ce monde.

Quelques minutes plus tard, je me poste alors devant ma garde-robe, fin prête à faire face au premier dilemme d'une longue journée. Je n'ai personnellement jamais accordé trop d'importance à mon apparence, préférant plutôt juger une personne à sa personnalité. Mais j'ai très vite appris que mon opinion n'était pas forcément partagée par tous...

Face à une femme sûre d'elle, et le montrant bien, un client a vite fait de se rétracter.

Au contraire, si celle-ci arbore un style vestimentaire plus timide, à l'image de son caractère, il tentera tout naturellement par tous les moyens de la persuader de son innocence, qu'elle soit vraie ou pas... Cela l'amènera donc à omettre des détails cruciaux sur son cas, empêchant ainsi l'avocate d'effectuer correctement son travail.

Après avoir finalement enfilé une robe sobre mais élégante, assortie d'un blazer court de la même couleur, je me dirige rapidement vers la cuisine pour me préparer un café. C'est un rituel auquel je ne déroge jamais et qui, au fil du temps, est même devenu vital !

Le parfum du café fraîchement moulu envahit l'air, apportant une touche de réconfort à ce matin encore silencieux. Perchée sur mon tabouret, une tasse fumante à la main, je jette un coup d'œil aux nouvelles locales et internationales sur mon téléphone, espérant y trouver une affaire intéressante. Les actualités sont souvent un mélange d'événements tragiques et de petites victoires humaines, un rappel constant de la complexité du monde dans lequel nous vivons. Aujourd'hui, je parcours rapidement du regard les articles sur la situation économique de la ville, quelques histoires sur la solidarité locale, ainsi qu'une nouvelle campagne de sensibilisation aux violences domestiques. Et au fur et à mesure de mes lectures, chaque histoire me rappelle pourquoi j'ai choisi ce métier : pour aider, défendre les droits des personnes, et pour chercher la vérité.

Je pense brièvement à appeler ma mère, qui habite encore à Aix-en-Provence, mais me ravise à la dernière minute. Je préfère lui parler en fin de journée, quand j'aurai le temps de lui accorder toute mon attention. Ces conversations sont toujours un mélange de tendresse et de conseils non sollicités, mais elles font partie de notre routine, et je n'échangerais cela pour rien au monde.

Une fois mon café terminé, je prends mon sac et quitte l'appartement. Les rues de Marseille commencent déjà à s'animer, et c'est toujours avec plaisir que j'observe les cafés qui ouvrent tout juste leurs portes et les premiers travailleurs matinaux qui se pressent vers les arrêts de bus.

J'aime ce moment : celui où la ville s'éveille, où tout semble possible, où la journée est encore pleine de promesses...

Noël derrière les barreauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant