Les semaines s'enchaînèrent, et à mesure que le projet de littérature progressait, Matilda et Ethan se surprenaient à passer de plus en plus de temps ensemble, même en dehors du cadre scolaire. Ce qui avait commencé comme une corvée était devenu pour eux un moment attendu, une pause dans l'agitation de leurs vies respectives. Ils avaient trouvé, dans ces échanges, quelque chose d'inattendu, quelque chose qui les poussait à chercher la compagnie de l'autre.
Un après-midi, alors qu'ils venaient de terminer une session de travail particulièrement productive, Ethan leva les yeux de ses notes, une idée soudain en tête.
- Ça te dirait de venir avec moi pour une sortie photo ? demanda-t-il, les yeux brillants d'enthousiasme.
Matilda le regarda, un peu surprise.
- Une sortie photo ? répéta-t-elle, hésitante.
- Oui, répondit-il avec un sourire encourageant. Il y a ce parc pas très loin, le parc Riverview. La lumière au crépuscule y est juste parfaite. J'aimerais capturer ça, et je me disais que ce serait sympa que tu viennes avec moi.
Matilda réfléchit un instant. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps d'apprécier la photographie, et encore moins de se promener dans un parc simplement pour le plaisir. Cependant, l'idée d'accompagner Ethan, de voir ce monde à travers ses yeux, était étrangement séduisante.
- D'accord, accepta-t-elle finalement, un sourire timide aux lèvres. Je te suis.
Ils quittèrent le café et prirent la direction du parc Riverview. Le trajet se fit dans une agréable complicité, ponctué de discussions légères et de rires sincères. Arrivés au parc, la lumière dorée du soleil couchant baignait les arbres, créant une atmosphère presque magique. Ethan sortit son appareil photo et commença à capturer les jeux de lumière et d'ombre qui se dessinaient autour d'eux.
Matilda, elle, l'observait avec attention. Elle n'avait jamais vu Ethan aussi concentré. Ses gestes étaient précis, ses yeux fixés sur chaque détail, chaque nuance de couleur. C'était un Ethan différent de celui qu'elle connaissait en classe ou sur le terrain de basket. Il y avait dans ses mouvements une passion silencieuse, une dévotion presque artistique.
- Tu es vraiment doué, Ethan, murmura-t-elle, fascinée. On dirait que tu vois le monde d'une manière complètement différente.
Ethan baissa son appareil et tourna son regard vers elle, un sourire en coin.
- Merci, dit-il doucement. La photographie, c'est un peu comme la littérature, tu sais. C'est une façon de raconter des histoires, mais en images. Chaque cliché capture un moment, une émotion... quelque chose d'éphémère.
Matilda acquiesça, touchée par la profondeur de ses paroles. Elle s'approcha de lui, observant l'écran de l'appareil où les images du crépuscule s'affichaient une à une. Chaque photo racontait en effet une histoire, une scène fugace qui prenait vie sous l'objectif d'Ethan.
- Tu sais, commença-t-elle, hésitante. J'ai toujours pensé que tu étais seulement intéressé par le sport et... tu sais, les choses de ce genre. Mais il y a tellement plus en toi que je ne l'aurais imaginé.
Ethan haussa légèrement les épaules, un sourire modeste aux lèvres.
- Je suppose que c'est facile de juger les gens à partir de ce qu'on voit en surface. Mais toi aussi, tu m'as surpris, Matilda. Derrière tes airs sérieux, il y a une personne qui sait s'amuser, qui a des rêves, des doutes... et un rire que j'adore entendre, ajouta-t-il avec un clin d'œil.
Matilda rougit légèrement, baissant les yeux, mais le sourire qui se dessinait sur son visage révélait qu'elle appréciait le compliment.
Ils continuèrent de marcher dans le parc, Ethan capturant les dernières lueurs du jour pendant que Matilda l'accompagnait, plongeant peu à peu dans ce moment partagé. Ils discutaient de tout et de rien, leurs conversations passant des auteurs classiques à des sujets plus personnels. Ethan parla de ses aspirations en dehors du basket, de sa passion pour la photographie et de sa volonté de voir le monde sous d'autres angles. Matilda, quant à elle, se laissa aller à partager ses rêves pour l'avenir, ses ambitions universitaires, et même ses peurs les plus profondes.
Leur projet de littérature, qui touchait à sa fin, devenait presque un prétexte pour se retrouver. Un soir, après avoir terminé la dernière partie de leur travail, ils restèrent assis l'un à côté de l'autre, silencieux, l'air pensif. Ils savaient que quelque chose avait changé entre eux. Cette complicité, née d'une obligation partagée, était devenue une partie intégrante de leurs vies, quelque chose qu'ils n'étaient pas prêts à laisser disparaître.
Matilda brisa finalement le silence, sa voix douce mais incertaine.
- Ethan... Je suis vraiment contente qu'on ait eu ce projet à faire ensemble. Je... je ne m'attendais pas à ce que ça prenne cette tournure, mais... je suis heureuse de t'avoir connu.
Ethan tourna la tête vers elle, ses yeux plongés dans les siens, un sourire sincère sur les lèvres.
- Moi aussi, Matilda. Je ne pensais pas qu'on s'entendrait aussi bien, mais je suis vraiment content que ça se soit passé comme ça. Tu m'as fait voir les choses différemment... et pas seulement en littérature.
Ils restèrent là, à se regarder, et pendant une fraction de seconde, le monde sembla s'arrêter. Leurs regards se croisèrent, et dans cet échange silencieux, tout devenait possible. C'était un moment suspendu, chargé de promesses non dites, de sentiments qui n'attendaient qu'à être découverts.
Finalement, Ethan se leva doucement, rompant le charme mais non sans une certaine hésitation.
- On devrait y aller, dit-il à contrecœur. Il commence à se faire tard.
Matilda acquiesça, se levant à son tour. Ils rassemblèrent leurs affaires, marchant côte à côte vers la sortie du parc. Lorsqu'ils atteignirent le portail, Ethan s'arrêta un instant, se tournant vers elle.
- On se revoit demain ? demanda-t-il, une lueur d'espoir dans les yeux.
- Bien sûr, répondit Matilda, un sourire timide aux lèvres. J'ai hâte.
Ils se dirent au revoir, mais ce n'était qu'une formalité. Tous deux savaient que ce n'était que le début de quelque chose de plus grand, de plus profond. Une histoire qui, bien que commencée de manière inattendue, promettait de les emmener bien au-delà des murs de leur lycée.
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Whispers in the Hallways
RomanceMatilda Thompson savait que le lycée n'était qu'une étape, un passage obligé vers quelque chose de plus grand, de plus vrai. Pour l'instant, son monde était rempli de devoirs à rendre, de clubs à présider, et de regards furtifs échangés dans les cou...