Un Refuge dans la Tempête

Chapitre 7 : Les Ombres du Passé

     La journée avançait, avec le soleil maintenant haut dans le ciel, baignant le paysage dévasté dans une lumière crue. Mikasa et Levi progressaient à travers les plaines dénudées, gardant toujours un œil vigilant sur leur environnement. Chaque mouvement suspect dans les herbes, chaque bruit lointain les mettait en alerte. Malgré la fatigue qui pesait sur leurs corps, ils ne pouvaient se permettre de relâcher leur attention. Le danger était omniprésent au-delà des Murs.

      Le silence entre eux était devenu presque naturel, ponctué seulement par le bruit de leurs pas sur le sol sec et les rares échanges de mots concernant leur itinéraire ou les dangers potentiels. Levi était concentré, ses sens aiguisés, mais aussi son esprit clairvoyant, anticipant chaque mouvement, chaque décision.

     Mikasa, de son côté, avançait machinalement, ses pensées dérivant souvent vers ses souvenirs. La proximité de Levi la réconfortait, mais elle ne pouvait empêcher les souvenirs de refaire surface, surtout dans ces moments où le silence les entourait.

     Leur marche les mena vers un petit bois, le genre d'endroit qui, autrefois, aurait été paisible et agréable. Les arbres offraient un semblant de répit contre le soleil brûlant, leurs branches formant un toit naturel. 

     Alors qu'ils progressaient à travers la végétation, Mikasa remarqua quelque chose à travers les arbres. Une silhouette, quelque chose de familier, attirait son regard. Elle plissa les yeux, tentant de discerner ce que c'était. 

     À mesure qu'ils se rapprochaient, les contours d'une maison en bois se dessinaient entre les troncs. Une maison isolée, partiellement envahie par la végétation. Les souvenirs se bousculèrent dans l'esprit de Mikasa, frappant avec une intensité qu'elle n'avait pas ressentie depuis longtemps.

      C'était impossible. Pourtant, la forme, les proportions... tout semblait correspondre. Plus ils avançaient, plus la ressemblance devenait évidente. Son cœur se mit à battre plus vite, comme si une main invisible l'avait soudainement serré.

Levi, remarquant que Mikasa ralentissait, tourna la tête vers elle. 

     — Mikasa, qu'est-ce qui ne va pas ? 

     Elle ne répondit pas immédiatement, fixant la maison avec une intensité qui ne laissait aucun doute sur son état. 

     Lorsqu'ils arrivèrent enfin à proximité de la bâtisse, Mikasa s'arrêta net. Elle sentait ses jambes fléchir sous elle, comme si elles ne pouvaient plus supporter son poids. Les souvenirs la submergeaient, déferlant comme une vague incontrôlable. Chaque détail de la maison la frappait de plein fouet, chaque grain de bois, chaque pierre de l'allée. C'était bien la maison de son enfance.

     Les larmes montèrent à ses yeux sans qu'elle puisse les retenir. Elle se tenait là, figée, ses yeux grands ouverts et emplis de tristesse. Cette maison, qui autrefois avait été un refuge de bonheur et de sécurité, n'était maintenant qu'une coquille vide, hantée par les souvenirs de ce qui avait été. C'est ici que ses parents avaient été tués. Ici que son enfance avait pris fin dans un bain de sang.

     Une larme solitaire coula le long de sa joue, suivie rapidement par une autre. Elle n'avait pas pleuré depuis si longtemps, pas même en affrontant les pires horreurs. Mais cette maison, cet endroit précis, avait ravivé une douleur qu'elle croyait avoir enfouie profondément en elle.

     Levi s'était arrêté à ses côtés, sentant le changement radical dans son comportement. Il ne prononça pas un mot, comprenant que quelque chose d'intense se déroulait dans l'esprit de Mikasa. Il n'était pas homme à offrir des mots de réconfort, mais il savait quand il fallait simplement être présent. C'était l'une de ces situations où la présence silencieuse valait plus que toutes les paroles.