From Hâte To Love

Chapitre 19: Accident

Luna

Zack est devant moi, se rapprochant dangereusement. Mes muscles, paralysés par la peur, ne réagissent pas. Sa main serre mon cou, m'obstruant la respiration. J'essaie de le repousser, de me libérer, mais chaque mouvement semble intensifier la pression sur ma trachée. Des taches noires commencent à obscurcir ma vue, et dans un dernier éclat de lucidité, je distingue son sourire cruel.

Soudain, je me redresse en sursaut, manquant de tomber du lit sur lequel j'étais allongée. Un gémissement de douleur échappe à mes lèvres alors que la lumière blanche de l'infirmerie m'aveugle. Chaque parcelle de mon corps est une source de souffrance, comme si un camion m'avait roulée dessus. Je retombe contre l'oreiller, fermant les yeux, cherchant à apaiser la douleur lancinante qui martèle ma tête.

-Comment te sens-tu ? demande une voix sur ma droite.

J'ouvre les yeux et tourne la tête vers l'infirmière qui se tient à mes côtés.

-Je vais bien, mentis-je, essayant de masquer l'angoisse qui me ronge. Juste un peu secouée, mais en pleine forme. Je me redresse et m'efforce de lui sourire, mais le désespoir me ronge. Je sais que je ne suis pas prête à rentrer chez moi.

La moue sceptique de l'infirmière me prouve qu'elle n'est pas dupe.

-Je ne pense pas que...

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et descends du lit. Mes pieds toucher le sol. Une vague de vertige me fait tanguer, la porte blanche devant moi se balance de gauche à droite. Tout semble devenir flou. Quand je me prépare à tomber, des bras s'enroulent autour de ma taille. Je me retrouve collée à un torse solide. Une odeur de pins et d'eau de parfum me titille les narines, et une voix grave résonne à mes oreilles.

-Je suis d'accord avec l'infirmière, petite lune. Tu n'es pas en état de rentrer seule chez toi.

-Alex ?! Que fais-tu ici ?

-C'est ton courageux chevalier chevauchant son fidèle destrier blanc.

-Génial, il ne manquait plus que ça.

En tentant de me dégager de son emprise, une nouvelle vague de douleur se propage dans ma colonne vertébrale, m'arrachant un grognement de douleur.

-Je vais très bien, protestai-je. Une bonne nuit de sommeil et tout sera comme neuf.

-Je ne pense pas, non, rétorque Alex, son expression sérieuse contrastant avec ma légèreté désespérée.

-Mademoiselle O'Donnell, intervient l'infirmière, vous devez faire une pause. Vous avez des côtes fêlées et une commotion, ce qui peut entraîner des nausées, des vertiges et des troubles de la mémoire.

-Des troubles de la mémoire ?!

-Oui. À cause de la force du choc, il est possible que vous oubliiez des détails ou que vous ayez plus de mal à retenir certaines choses.

-Pendant combien de temps ?

-Ça dépend. Il se pourrait que ça passe, mais ça pourrait aussi bien rester. Vous devrez prendre du repos.

-Je ne peux pas. Mes compétitions reprennent bientôt et je dois encore m'entraîner.

-Ce n'est pas une question, Mademoiselle O'Donnell ! Votre corps a besoin de repos.

-Mais je ne peux pas... C'est impossible...

-Tu n'as pas le choix, Luna. Si tu ne te reposes pas, ton corps finira par lâcher, et alors la durée de repos sera beaucoup plus longue. J'ai déjà prévenu Dominique que tu serais absente. Elle le comprend parfaitement. Elle veut que tu te reposes.

-Mais... Mais je ne peux...

-Oh, que si, tu peux faire une pause. Tu vas la faire. L'infirmière se tourne vers Alex. Sauriez-vous rester avec elle ou appeler quelqu'un pour qu'elle ne soit pas seule ? Cela peut être dangereux. Étant donné la gravité de sa commotion, il est préférable qu'elle ne soit pas seule pendant une petite semaine.

-Je vais m'occuper d'elle, ne vous inquiétez pas. Aller, petite lune, on y va.

-Je ne vais nulle part avec toi, Alex. Je tente de me redresser à nouveau, mais ses bras me maintiennent toujours contre son torse. Je vais appeler ma meilleure amie. Je suis sûre que je vais pouvoir m'arranger avec elle. Ne fais pas semblant de t'inquiéter pour moi, Alex. Je sais me débrouiller toute seule.

-Mais je t'en prie, arrange-toi avec Maëlle. Je suis sûr qu'elle serait tout à fait disposée à abandonner sa soirée avec Ben pour toi.

J'ouvre la bouche, la refermant aussitôt, sachant pertinemment qu'il a raison, mais que jamais je ne demanderai à Maëlle de sacrifier son temps avec son copain juste pour moi.

-Ce n'est pas grave. Je vais trouver quelqu'un d'autre. Je vais appeler ma mère. Je suis sûre qu'elle pourra venir me chercher. Ce mensonge brûle mes lèvres, sachant que ma mère n'en a rien à faire de moi, sauf quand il s'agit de récolter des médailles qui font briller son image.

Le souffle d'Alex effleure mon oreille.

-On sait tous les deux que ta mère ne viendra pas, elle est comme mon père. Nous ne sommes que des trophées pour eux. Je me trompe ? Maintenant, comptes-tu accepter mon aide, ou vais-je devoir te traîner de force ?

-Je me débrouille très bien toute seule, merci. Je lui échappe et avance tant bien que mal jusqu'à la porte.

-Tu es vraiment une putain de bornée. Les pas d'Alex résonnent sur le carrelage de l'infirmerie.

Avant que je ne réalise ce qui se passe, il passe une main dans le creux de mon dos, me soulevant facilement comme si je ne pesais rien. Je n'ai d'autre choix que d'enrouler mes bras autour de sa nuque pour ne pas tomber.

-Arrête de râler, petite lune. Je vais prendre soin de toi.

-C'est justement ce qui me fait peur, murmurai-je, ma rancœur envers lui croissant.