Chapitre 1

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Comment aurais je pu prévoir que ma vie allait tourner au désastre ?

Pas le genre de désastre qui ressemble à être à la bourre et louper son bus, non, le genre de désastre qui bouleverse votre vie à tout jamais.

Voilà comment commencerait mon autobiographie si jamais j'étais impliquée dans un trafic qui aurait dégénéré ou bien une histoire terrible de meurtre comme ceux dont les chaîne criminelles parlent à la télévision. J'avoue ne pas vraiment savoir pourquoi je m'imagine cela, durant mon cours d'histoire sur le siècle des lumières, sûrement parce que le prof est plus ennuyant qui robot monotone et détraqué.

Si mes amies étaient dans ma classe, j'aurais un minimum de distraction pour ne pas penser sans cesse à des histoires morbides. Mais je n'ai malheureusement pas eu la possibilité de choisir quoi que ce soit dans ma scolarité, cela inclut les options et les choix d'établissement.

- Hey, Ophélie ! chuchote Valentin Stewart, le cancre de la classe ; enfin si cancre signifie également : avoir 19 de moyenne mais j'en doute.

Etant donné que c'est la première fois du cours que je parviens à sortir de mes pensées, je relève la tête de mon cahier pleins de dessins et l'entièreté de mon attention se porte sur mon camarade assis en face de moi.

Valentin lance soudainement son stylo à travers la classe, ce dernier va atterrir en plein dans l'une des vitres de la classe dans un bruit aigu. Je hausse un sourcil, incrédule face à son comportement habituellement impulsif.

Notre professeur s'arrête donc de faire son cour et durant ce lapse de temps, Valentin en profite pour glisser quelque chose dans ma trousse.

- Monsieur Stewart, sortez de ma classe sans discuter. Ordonne l'enseignant d'une voix lasse en fixant le garçon turbulent qui arbore un sourire effronté.

Dans un élan d'assurance, Valentin se dirige vers la porte, son sac à la main et avant de sortir définitivement de la salle, il se tourne vers moi et effectue un rapide clin d'œil pour ensuite s'éclipser en vitesse.

Alors que le cours reprenait son rythme d'une lenteur maladive, je passe ma main à l'intérieur de ma trousse et attrape le petit papier de la part de Valentin. En le dépliant je perçois un croquis simple représentant...notre prof d'histoire. J'esquisse un sourire discret en détaillant le portrait parodique, égayant ma matinée remplie de nuages d'ennuis. 

La brusque sonnerie du lycée retentie dans l'établissement tout entier, signalant la récréation que j'attendais avec une impatience non-dissimulée.

Mes affaires étant déjà ramassées, je n'avais qu'à balancer mon sac sur mes épaules et attraper ma veste pour ne plus ressentir cette monotonie qui pèse actuellement dans l'air. Mais je n'ai visiblement pas le chance de ressentir ce petit bonheur puisque qu'une voix m'interpelle :

- Ophélie ? demande une voix féminine, la légèreté de son timbre me donne l'impression que cette journée sera simple et appréciable.

Je prends sur moi et avec un grand sourire, me tourne vers la jeune fille de mon âge qui se tient derrière moi. Son sublime teint mat est parfaitement accordé avec ses cheveux ébènes et les boutons de sa chemise sont coordonnés avec la couleur de ses yeux émeraudes. Jade Pesson.

- J'ai voulu donner ma candidature de déléguée à nos professeurs principaux mais ils m'ont appris que cette année, ils n'avaient pas le temps d'organiser des élections. Je t'ai entendue dire que tu souhaitais être déléguée de la classe, la semaine dernière alors je voulais savoir si tu étais au courant.

Je suis littéralement prise de court. Comment ça pas d'élections ?!

- Alors là, je n'en sais rien du tout ! c'est d'ailleurs très étrange comme décision, mais il devait sûrement y avoir une raison. Modérais-je d'un ton calme, pesant le poids de chaque mot qui traverse la parcelle de mes lèvres.

- Il y aura des délégués ou non, tu penses ?

Qu'est-ce que j'en sais, franchement ?!

- On verra ça ce midi pendant la vie de classe, surtout. Répliquais-je dans un haussement de sourcils avant de lui tourner le dos pour profiter de la pause matinale.

*****

Mes pieds trainent à toute vitesse dans les couloirs, à la recherche de Millie et Rose, mes deux meilleurs amies. Les étudiants se bousculent nonchalamment en sortant de leur classe de cours. J'échappe tout juste à la vague de terminales bruyants, et en passant devant les toilettes deux voix familières s'en échappent.

- J'aurais dû lui dire d'aller se faire voir ! Non, mieux ! on aurait dû lui balancer des œufs pourris en plein sur sa vielle coupe casquette !

- Je ne vois pas comment on aurait pu, Rose, tu possèdes des œufs pourris dans ton sac peut-être ?

- Malheureusement non !

- Salut les filles ! m'exclamais-je en entrant sans prévenir dans le coin où celles-ci discutaient.

- Ophélie ! s'écrièrent mes deux amies en cœurs en me sautant dans les bras.

Je prends le temps de savourer cet instant de calme avec elles avant de d'entamer une nouvelle discussion :

- De qui vous étiez en train de parler ?

Rose croisa les bras, énervée en se remémorant le sujet précèdent qui l'avait mis dans tous ses états.

- Thibault et ses propos sexistes comme d'habitude ! m'expliqua Millie en allumant son téléphone portable pour checker ses messages.

Cet individu est en forte perte de neurones depuis que nous le connaissons, c'est-à-dire, depuis la 4ème. Et il a fallu que les filles se retrouvent dans la classe de ce dégénéré mental.

Je lève les yeux au ciel :

- Je vois très bien.

Un ange passe, au moins le temps d'une longue minute sans interactions.

- Et toi, alors ? C'était bien les cours ? s'enquit Rose, sa voix enjouée est de retour pour mon plus grand bien.

- Oh, pas très glorieux mais Valentin s'est fait virer de cours encore une fois. Relatais-je, moi-même désintéressée de ce dont je raconte.

Millie éclate de rire, son téléphone toujours en main.

- Pas étonnant, dis-donc !

Je souris à mon tour mais c'est déjà l'heure de retourner dans l'enfer qu'est la scolarité. Alors je salue rapidement les filles pour filer dans une nouvelle salle de cours, j'ai nommé, les mathématiques !

A suivre...

Game not Over (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant