2 • 𝐀𝐠𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧

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. . ⇢ [𝑆𝑐𝑦𝑙𝑙𝑖𝑎] ˎˊ˗ ꒰  :👠: ꒱
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Alors que je marche tranquillement, un homme surgit de nulle part, courant à toute allure. Il me bouscule violemment, son épaule heurtant mon bras avec force. L'impact est si soudain que mon café, que je tenais fermement, se renverse en grande partie sur mon chemisier. Je regarde, horrifiée, les gouttes sombres tacher le tissu clair, le liquide se répandant en une éclaboussure désordonnée. Par chance, le café a refroidi, sinon j'aurais eu à subir une brûlure en plus de la tache disgracieuse qui marque désormais ma tenue.

— Mais putain de merde tu ne peux pas faire attention !

Je me fige un instant, furieuse, sentant l'agacement monter en moi. L'homme continue sa course sans même se retourner, indifférent au désordre qu'il vient de provoquer. J'essaie de calmer ma respiration, mais je ne peux m'empêcher de lancer un regard noir dans la direction où il a disparu. La matinée commence à peine, et déjà, je me retrouve avec ce contretemps inattendu, tâchée et un peu secouée, le reste de mon café tiède maintenant à moitié vide dans ma main. Connard ! Après on ose encore me demander pourquoi je déteste cette espèce.

Je franchis la porte d'entrée et, comme à mon habitude, je ne prends pas la peine de dire bonjour à qui que ce soit. Après tout, ce n'est pas ces collègues qui me mettent du pain sur la table. Certains pourraient dire que c'est un comportement froid, mais à vrai dire, je m'en fiche. Ils passent leur temps à parler dans mon dos, chuchotant entre eux comme si je n'entendais pas leurs petites remarques.

Leurs regards envieux, leurs sourires faux, tout indique qu'ils sont jaloux. C'est évident, je ne vois pas d'autre explication à leur attitude. Alors, pourquoi devrais-je faire semblant d'être amicale avec eux ?

Sans perdre de temps, je me dirige directement vers les toilettes. Je dois nettoyer la tache de café qui me dérange encore, une marque sombre sur mon chemisier qui ne doit pas rester là. Une fois devant le miroir, j'essaie de faire disparaître le plus possible la tache, frottant avec soin pour minimiser les dégâts. Après quelques minutes, je sors des toilettes et me dirige rapidement vers mon poste de travail. Je ne veux pas leur donner plus de raisons de parler.

Je m'installe à mon bureau, entourée de dossiers éparpillés sur mon bureau, tous destinés à Monsieur Marvellous. C'est moi qui me charge de les trier, de les organiser et de les préparer avant de les lui transmettre. J'apprécie ce travail ; il me permet de me sentir utile et de maintenir un certain rythme tout au long de la journée. Le fait que ce ne soit pas trop compliqué me convient parfaitement.

Je n'ai que peu de contacts avec Monsieur Marvellous, ce qui me convient aussi. La plupart du temps, je ne l'interagis avec lui que pour lui remettre les dossiers finis. Cette distance est idéale pour moi. Je n'ai pas vraiment envie de m'impliquer davantage avec lui. Sa personnalité, je la trouve trop calme et presque monotone. Il est le genre d'homme qui reste dans son coin, lisse et sans surprise. Cela ne m'intéresse pas du tout, et je préfère largement rester concentrée sur mon travail sans avoir à engager des conversations inutiles avec lui.

Lorsque j'ai terminé ma journée de travail, je me dirige vers le supermarché pour faire quelques courses pour ma mère. Elle est dans une situation difficile depuis que mon père est parti en emportant tout ce qu'elle possédait, la laissant dans le besoin. La colère me monte rien que d'y penser, et si je le voyais, je suis certaine que je pourrais perdre mon calme.

Dans le magasin, je choisis des produits variés, remplissant mon caddie sans vraiment prêter attention aux prix. Peu importe combien cela me coûte ; mon seul objectif est de la voir sourire. Je prends des produits qui, je le sais, lui feront plaisir : ses douceurs préférées, des ingrédients pour ses plats favoris, et quelques petites surprises pour lui remonter le moral.

Je passe à la caisse, mon caddie débordant de provisions. En attendant, je réfléchis à la manière dont je pourrai lui apporter tout cela et lui faire sentir qu'elle mérite bien plus que ce qu'elle a actuellement. Chaque article que j'achète est un geste pour alléger un peu sa charge, pour lui montrer qu'elle n'est pas seule dans cette épreuve.

Je me tiens devant la porte de l'appartement de ma mère et appuie sur la sonnette. Quelques instants plus tard, elle vient m'ouvrir, un sourire chaleureux sur le visage. Dès qu'elle me voit, elle m'enlace avec tendresse. J'aime ces moments d'affection, ces retrouvailles pleines de chaleur, mais j'ai choisi de prendre un appartement ailleurs. Il est plus près de mon travail et me permet de gagner du temps le matin, pour commencer ma journée sans précipitation.

— Ça va, maman ?

— Oui, et toi, ma chérie ?

— Ça va bien. Regarde ce que je t'ai apporté. J'ai acheté plein de choses pour que tu puisses préparer de bons petits plats.

Elle regarde les sacs que je pose sur le sol, un mélange de produits qu'elle adore.

— Merci beaucoup, mais tu n'aurais pas dû. Tu sais bien que je ne peux pas te rendre la pareille.

— Bien sûr que si. Et puis, c'est moi qui te rends la monnaie de ta pièce pour tout ce que tu as fait pour moi pendant toutes ces années. Allez, viens, je vais t'aider à tout déballer.

Nous commençons à ranger les courses ensemble. Nous déballons les sacs et organisons les produits dans la cuisine, en plaçant les légumes dans le réfrigérateur et les conserves dans les placards. Ensuite, je l'aide à préparer un plat chaud et réconfortant. Nous choisissons de faire un ragoût savoureux, un classique qui emplit la maison d'une odeur apaisante.

Je coupe les légumes en morceaux tandis qu'elle s'occupe de la viande et des épices. Nous travaillons en harmonie, chaque geste rythmé par des conversations légères et des éclats de rire. Elle a besoin de moi, et je me rends compte que j'ai aussi besoin d'elle. Cette relation de soutien mutuel est essentielle, surtout dans un monde où les obstacles semblent omniprésents.

Pour moi, elle est la seule personne en qui je trouve encore une véritable affection, un amour sincère et sans condition. Dans ce monde qui semble souvent hostile, où les défis se dressent à chaque coin de rue, elle reste une source inépuisable de réconfort et de chaleur.

Nous terminons notre soirée en toute tranquillité. Pendant que ma mère s'endort paisiblement sur le canapé, je me décide à rentrer chez moi, car je ne veux pas risquer d'être en retard pour le travail demain. Il fait nuit noire lorsque je sors, mais la pénombre ne me fait pas peur. Je marche d'un pas résolu, le bruit de mes talons claquant sur le trottoir résonnant dans le silence de la nuit.

Soudain, j'entends une voix masculine m'interpeller :

— Eh poupette.

Je tourne la tête et vois un homme que je connais à peine, accompagné d'un autre individu. L'un d'eux tient un couteau, une lueur menaçante dans ses yeux. Je garde mes distances, essayant de rester calme malgré la situation qui se détériore rapidement. L'homme, affichant un sourire pervers, s'avance vers moi et lance :

— Je vais te manger toute crue.

Son intention est claire et je comprends qu'il est dangereux. Sans perdre de temps, je saisis le couteau de sa main, le retournant contre lui avec rapidité. Je lui enfonce la lame dans la cuisse, une mesure nécessaire pour me protéger. Il pousse un cri de douleur et recule, tandis que je profite de la confusion pour m'échapper.

Je rentre en hâte chez moi, jetant mes chaussures dès que je franchis la porte. Je me laisse tomber sur mon lit douillet, le cœur battant encore à toute allure. Je n'aime pas que l'on me manque de respect, et je suis soulagée d'être enfin en sécurité.

Sedúceme si puedesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant