Chapitre 28

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Je l'entraîne à l'intérieur par la suite et l'invite à s'asseoir. Elle prend place à ma droite et je m'assois à mon tour.

L'atmosphère est lourde.

Une bouteille d’un vin rouge prestigieux de la cave de mon père ne provenant pas de nos vignobles a été ouverte pour le laisser respirer et posée sur la table. Je sers un verre généreux à Jacky puis fais de même avec le mien.

_ Portons un toast, proposé-je en levant mon verre. À une nouvelle vie à deux.

Elle rougit, dissimulant son visage derrière son vin. Je trouve son geste mignon. L'instant d'après, Erein entre suivie de quelques gardes avec des plateaux en mains contenant des bols de soupe et un sanglier grillé.

Elle s'est donnée tant de mal pour que le dîner soit parfait. Ça me touche. Ils disposent le tout rapidement sur la table et s'éclipsent aussi vite qu'ils sont venus.

_ Tu as le libre choix ! Va-y sers-toi.

_ Merci, mais je n'ai pas faim.

Je fronce les sourcils.

_ Ne commence pas.

_...

Je m'apprête à lui dire quelques mots quand soudainement mon portable sonne. La sonnerie fend l'air et interrompt le silence de la pièce. Je le sors de ma poche et réalise qu'il s'agit de mon père.

J'hésite mais après insistance, je décide de répondre.

_ Excuse-moi !

Dis-je à mon épouse en quittant la pièce.

Dès que je me trouve à une bonne distance, j'entame la conversation.

_ Papa ?

_ J'ai appris que la gendarmerie a entendu ta femme à Marseille.

Je hausse un sourcil.

_ C'était rapide.

_  C’est mon travail d’être au courant de tout ce qui les concerne.

_ Où veux-tu en venir ?

Il laisse courir le temps avant de me répondre.

_  Combien de temps l’ont-ils gardé ?

Je serre les mâchoires en répondant.

_  Quelques heures.

Il lâche un juron.

_  C’est très long.

_ Il y avait pas mal de paperasserie, expliqué-je en serrant ma main autour de mon verre par réflexe. Mon avocat a mis quelque temps à régler la situation.

_  Beaucoup de choses peuvent se passer en quelques heures.

_  Je comprends ton inquiétude…

Il m'interrompt sèchement :

_  J'ai besoin de l’enregistrement de l’interrogatoire, lance-t-il en baissant la tête. Tu sais pourquoi.

_  Ils l’ont effacé, annoncé-je en relâchant mes mâchoires. Mon informateur a déjà essayé de se le procurer.

_ Alors, tu ne peux pas lui faire confiance, rétorque t'il d’une voix prudente.

Ma colère jaillit en un instant.

_ Arrête papa !

Ma voix ne laisse rien percer de la violence qui bout en moi.

_ Je te fais confiance, ne me déçois pas.

Ses paroles sont lourdes de sens , le message est très clair.

*

Lorsque l'appel prend fin, je retourne à table. Elle est en train de picorer dans son assiette sans vraiment s'intéresser à son repas.

_ Pourquoi tu fais cette tête ?

_ Qui es-tu ?

Sa question est directe.

_ Ton époux !

_ Martin, je dois savoir avec qui je me suis engagée.

_ Pourquoi !? I mean.... qu'est-ce que ça va changer dans ta vie ?

_ J'ai le droit de le savoir après ce que tu m'as fait vivre.

J'esquisse un sourire.

_ Je m'appelle Martin Asare, je suis fils unique.

Je me tais sciemment. Elle attend la suite mais cela ne viendra pas. En tout cas, pas de moi et encore moi de manière volontaire.

_ Et ... ?

_ Mange !

Elle se lève brusquement manquant de renverser sa chaise au passage .

_ Qu'est-ce que tu fais ?

_ J'en ai ma claque, en quelques jours je suis passée d'une fille avec des rêves et un avenir à l'épouse d'un homme dangereux, recherché par la police et trempant sûrement dans des affaires louches.

_ Woww, il t'a fallu combien de temps pour mémoriser ce speech !?

_ Je t'emmerde Martin !

Elle roule des yeux.

_ Premier avertissement !

_ Martin, je n'ai pas peur de toi !

Je me lève et réduis la distance entre nous.

_ Eh bien tu le devrais !

M'exclamé-je en saisissant son menton avec vigueur.

Elle se tord de douleur.

_ Lâche-moi !

_ Pourquoi veux-tu toujours me pousser à bout ?

_ Martin, je t'ai demandé de me lâcher !

_ ...

Je sens la colère me pénétrer de tous les côtés.

_ Tu veux quoi au juste ? Que je sois une épouse sans personnalité ? Devant tout accepter sans poser de question ? Ça jamais !

Ses yeux brillent dangereusement. Au lieu de me pousser à bout ça m'excite. Sans réfléchir la seconde qui suit, je lâche son menton et renverse les couverts de la table pour m'occuper d'elle.

Elle tente de reculer mais je la soulève et la dépose sur la table.

_ Martin !

Lâche t'elle en émettant un cri.

_ ...

Je saisis une nappe de table et attache ses mains pour l'empêcher de bouger.

_ Je jure que si tu ne me détaches pas, je vais te faire vivre l'enfer sur terre quand tu le feras.

Elle est à bout et moi excité.

J'ôte ses vêtements et la plaque sur le ventre juste après.

_ Ne fais pas ça.

Elle est nue, le cul en l'air et les jambes écartées.

_ Tu vas me dire dès à présent qui est le boss !!!

Ma voix est imposante, froide et pleine de rage.

POURQUOI J'AI TUÉ MON MARI ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant