CHAPITRE QUINZE

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Pdv L

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Pdv L.T
♪ Louis Tomlinson — Two Of Us ♪

Je rentre chez moi, la porte à peine fermée derrière moi que déjà, j’entends des pas précipités venant du salon. Mes parents, Johanna et Steven, apparaissent dans l’entrée, leurs visages inquiets et anxieux. Ma mère est la première à parler, évidemment.

« Louis ! Tu aurais dû être là il y a une heure, on s'inquiétait. »

« Tu étais avec qui ? Qu’est-ce que vous avez fait ? » enchaîne mon père, sa voix plus calme mais tout aussi insistante.

Je prends une grande respiration. Mon corps me hurle de soupirer, de m’exaspérer, mais je m’en empêche. Je sais que ça ne ferait qu’empirer les choses. Alors, je réponds, sans trop réfléchir, les mots glissant de mes lèvres comme un automatisme.

« J’étais chez Zayn, le copain de Liam, avec Niall et Harry. Comme d’habitude. »

Ma mère fronce les sourcils, comme si elle essayait de déceler un mensonge dans mes paroles, mais elle ne dit rien. Mon père, lui, croise les bras, attendant plus de détails.

« Je n'ai pas bu, » j'ajoute, anticipant leur prochaine question. « On a juste joué à des jeux de société. »

Ils se détendent légèrement, leurs épaules s’abaissant comme si un poids venait de leur être retiré. Mon père hoche la tête en signe d’approbation, et je tourne les talons pour monter les escaliers, espérant que la conversation s’arrête là. Mais évidemment, ça ne peut jamais être aussi simple.

« Ça serait bien qu’on puisse rencontrer tes deux autres amis, un de ces jours, » lance ma mère en me suivant. « On voit souvent Liam, mais on ne connaît pas vraiment Niall et Harry. »

Je comprends ce qu’elle sous-entend. Ils veulent s’assurer qu’ils sont "comme Liam", qu’ils sont des influences positives dans ma vie, qu’ils ne vont pas m’entraîner dans des situations... inconfortables. Comme si Liam était le gage de sécurité ultime.

« Vous les verrez bien, » dis-je en haussant les épaules. « J’ai un devoir avec Harry, de toute façon. »

Ma mère semble satisfaite, mais mon père ajoute à la volée.

« N’oublie pas de prendre ton traitement, Louis. »

Je hoche la tête sans me retourner, montant rapidement les dernières marches jusqu’à ma chambre. Mes parents me souhaitent une bonne nuit, et je leur renvoie un vague « bonne nuit », avant de fermer la porte derrière moi. Le chapeau mexicain que Niall m'a forcé à porter atterrit sur mon bureau. Je me laisse tomber sur le bord de mon lit, sentant une pression familière s’appuyer sur ma poitrine.

Ça m’étouffe.

Ils ne le font pas exprès. Je sais qu’ils essaient juste d’être de bons parents, de s’impliquer. Le psychiatre m’a bien répété que leurs réactions étaient normales. Mais ça ne rend pas la situation moins oppressante. À chaque fois que je rentre à la maison, c’est la même chose. Le même bombardement de questions. Les mêmes regards scrutateurs, comme s’ils s’attendaient à ce que je fasse une bêtise à tout moment.

Je jette un coup d’œil à la table de nuit où repose ma boîte de médicaments. Je sais que je devrais les prendre. Ils m’aident à garder le contrôle, à ne pas laisser mes émotions prendre le dessus. Mais dernièrement, même avec ce contrôle, il y a quelque chose qui ne va pas. Je ressens trop de choses. Trop d'émotions, trop de sensations qui semblent s’amplifier au fil des jours. Comme ce que je ressens avec Harry.

Je me redresse, ouvre la boîte, prends le comprimé entre mes doigts... et, sans réfléchir, je le jette dans la poubelle. Une grimace traverse mon visage. Je ressens déjà trop, et ces médicaments ne m’aident pas à comprendre ce qui se passe vraiment. Mes sensations s’embrouillent, se confondent. Je n’arrive plus à comprendre pourquoi j’agis comme je le fais avec Harry. Pourquoi je ressens ce mélange d’inquiétude et de curiosité, ce besoin de me rapprocher de lui, de sentir sa présence. Et pourquoi, parfois, je sens qu’il s’éloigne à cause de ça.

Je m’allonge finalement sur mon lit, le regard perdu au plafond. Mon estomac est noué à chaque fois que je rentre chez moi. Et maintenant, il l’est aussi avec Harry. Je n’aime pas ça.

Je jette un dernier regard à la poubelle, là où repose le comprimé, avant de fermer les yeux et de me glisser sous les draps. Les questions continuent de tourner dans ma tête, mais je suis trop fatigué pour y répondre. Trop épuisé pour continuer à me battre contre mes propres sentiments.

***

Le lendemain matin, je me traîne jusqu’au lycée, un poids étrange sur mes épaules. Je me sens bizarre, comme si quelque chose dans mon corps ne tournait pas rond. J’ai l’impression que le sol m’aspire doucement, et chaque pas me demande un effort supplémentaire. Pourtant, je ne dis rien. Je fais comme si tout allait bien. J’ai pas envie de me faire bombarder de questions. Pas encore.

La matinée passe tranquillement. Les rires dans les couloirs, les cours qui défilent, la cantine où je retrouve Niall, Liam et Harry pour manger ensemble. Quelques regards se posent sur le suçon béant que j’ai encore sur le cou, mais je les ignore. Je me concentre sur autre chose, sur le bruit ambiant, sur les discussions qui tournent autour de moi. Tout est normal, ou du moins, je fais en sorte que ça le soit.

Mais à mesure que la journée avance, ce sentiment bizarre s’amplifie. C’est à la fin des cours que je commence vraiment à me sentir mal. J’essaie de me ventiler le visage, espérant que ça passe, mais ça ne fait qu'empirer. Une sensation de vertige me prend à la gorge, et je dois m’accrocher à mon bureau pour ne pas perdre pied.

Quand je relève les yeux, je croise le regard d’Harry, qui est assis à quelques rangs de moi. Il fronce les sourcils, clairement inquiet. Liam aussi me regarde, perplexe, mais je détourne rapidement le regard, préférant fixer mon cahier. J’ai pas envie de répondre à leurs questions, pas envie de m’expliquer. Ça va passer. Ça doit passer.

En sortant du lycée, je marche rapidement vers la sortie, espérant pouvoir rentrer chez moi sans encombre. Mais évidemment, Liam me rattrape. Il pose une main sur mon épaule, et je sens son regard inquiet peser sur moi.

« Louis, ça va ? T’as l’air… bizarre, » me demande-t-il doucement.

Je lui lance un regard froid, presque sans le vouloir.

« Ça va, » je lâche sèchement, surpris par le ton de ma propre voix.

Autant que lui, apparemment. Son expression change, il est surpris, et je vois Harry s’approcher à son tour, surpris.

Je me mords l’intérieur de la joue, sentant la culpabilité monter. Ils ne méritent pas ça. C’est pas leur faute si je me sens comme ça.

« Désolé, » je finis par dire en baissant la tête. « Je suis juste fatigué de la soirée d’hier. »

Je peux voir qu’ils hésitent encore, surtout Harry. Son regard est perçant, comme s’il essayait de lire en moi. Mais je ne leur laisse pas le temps d’insister.

« Je vais rentrer seul, à demain. »

Avant qu’ils puissent protester, je prends de l’avance, marchant à grands pas loin du lycée. J’entends leurs voix derrière moi, mais je ne me retourne pas. J’ai juste besoin d’air. D’espace. Il y a trop de bruit dans ma tête, trop de sensations qui s'emmêlent. Et cette fatigue... cette fatigue qui me cloue au sol, qui fait que chaque pas me semble plus difficile que le précédent.

Quand je suis enfin seul, loin du regard des autres, je m’arrête un instant pour respirer. Je ferme les yeux et laisse l’air frais de l’après-midi remplir mes poumons. Mais malgré tout, la sensation étrange ne part pas. C’est comme si quelque chose bouillait à l’intérieur de moi, quelque chose que je n’arrive pas à comprendre, encore moins à contrôler. Comme un retour vers l'obscurité.

L'ALPHA ET SON CALCULATEUR {L.S}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant