Dunlap, Dunlap Joyce

Le Cauchemar de la Nuit

Joyce referma la porte de la chambre d'hôpital avec un soupir de soulagement. La journée avait été longue et épuisante, comme souvent. Chaque intervention en neurochirurgie était une bataille acharnée contre le temps, chaque seconde comptant pour sauver une vie.

« Bonne nuit ! À demain. » C'était devenu un rituel pour Joyce de saluer ainsi ses collègues avant de quitter l'hôpital. Ce soir-là, plus que jamais, elle avait hâte de retrouver la chaleur de son appartement et le confort de son lit. Elle accéléra le pas à travers les couloirs déserts, la lumière blafarde des néons se reflétant sur les murs blancs, accentuant la fatigue sur son visage.

Tous les soirs, elle empruntait le même chemin : couloir gauche, escalier droit, ascenseur n°38. En attendant l'ascenseur, elle vérifia son téléphone, se perdant dans les messages de sa famille et de ses amis. Tout semblait ordinaire — du moins, c'est ce qu'elle pensait. Mais cette nuit-là, le calme apparent allait se briser.

L'ascenseur arriva avec un grincement métallique, ses portes s'ouvrant dans un silence oppressant pour révéler une cabine vide, baignée d'une lumière froide. Joyce entra d'un pas sûr, appuyant sur le bouton pour le rez-de-chaussée. La porte se referma derrière elle avec un claquement sec, et l'ascenseur démarra dans un léger soubresaut.

Un frisson glacial parcourut son échine. Exténuée, elle sentait ses paupières devenir de plus en plus lourdes. Soudain, son téléphone retentit. Elle sursauta, la sonnerie brisant le silence oppressant de la cabine. Elle coupa la musique stridente, jetant un coup d'œil à l'écran. « Numéro inconnu. » Qui pouvait bien l'appeler à une heure si tardive ? Mais avant qu'elle puisse y réfléchir davantage, l'ascenseur atteignit le rez-de-chaussée.

Dès que les portes s'ouvrirent, Joyce quitta précipitamment l'ascenseur, pressant le pas vers la sortie. Bien qu'elle affichât un sourire et une prestance invraisemblable, elle ne pouvait ignorer le sentiment croissant d'un danger imminent, un pressentiment qui s'avéra bientôt fondé.

Joyce venait tout juste de franchir les portes de l'hôpital et prit une grande inspiration. La nuit était tombée sur Lyon, mais la ville vibrait encore d'une activité frénétique, contrastant avec le calme oppressant des couloirs hospitaliers. Elle sourit, soupira, et marcha en direction de l'est, là où se trouvait son appartement.

Elle n'avait fait qu'un kilomètre à peine lorsqu'un camion gris anthracite surgit brusquement, freinant en crissant juste devant elle. Deux hommes cagoulés en sortirent, armés et déterminés. Le cœur de Joyce battait à tout rompre alors qu'elle tentait de comprendre la situation. Ses instincts professionnels l'incitaient à évaluer la menace, mais la fatigue avait affaibli ses capacités de réaction.

Les hommes se précipitèrent vers elle, leurs mouvements rapides et coordonnés, chacun calculé avec précision. Joyce tenta de se défendre, mobilisant tout ce que son père, ancien militaire, lui avait appris, et utilisant les techniques d'arts martiaux enseignées par sa mère. Cependant, la fatigue et la surprise jouèrent contre elle. L'un des ravisseurs attrapa son bras, tandis que l'autre l'immobilisait en la plaquant contre le camion.

Elle se débattit avec toute l'énergie qui lui restait, mais ses efforts furent vains. Ses jambes semblaient molles, et sa vision se brouillait sous l'effet du stress et de l'épuisement. L'un des hommes sortit une seringue, et avant qu'elle ne puisse réagir, un liquide froid pénétra dans ses veines. Joyce sentit son corps se relâcher malgré elle, sa vision se brouillant jusqu'à ce que l'obscurité totale l'enveloppe.

Le bourdonnement sourd d'une ventilation était la première chose que Joyce entendit lorsqu'elle reprit conscience. Ses paupières étaient lourdes, et il lui fallut un effort considérable pour les ouvrir. La lumière était tamisée, et la pièce où elle se trouvait avait une odeur légèrement antiseptique. Chaque mouvement de son corps semblait être ralenti, comme si elle émergeait d'un rêve profond et troublant.