Chapitre 1

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Le soleil projetait ses rayons dorés sur le domaine des Greenwood, révélant la splendeur de ses jardins parfaitement entretenus. Chaque matin, le domaine s'éveillait sous cette lumière éclatante, transformant les allées de gravier en rivières scintillantes et faisant briller les fenêtres immenses comme des miroirs. Les roses écarlates, emblèmes de la famille Greenwood, se dressaient fièrement le long des murs du manoir, leurs pétales riches en couleur et en parfum offrant un contraste saisissant avec le vert intense des buissons taillés avec une précision presque militaire. Le manoir, une imposante bâtisse de pierre grise aux tourelles élancées, dominait le paysage, symbolisant le pouvoir et l'ancienneté de la famille.

Le bruissement des feuilles, le clapotis de l'eau des fontaines et le chant lointain des oiseaux composaient une mélodie naturelle qui semblait exister depuis toujours, imperturbable et régulière, à l'image des Greenwood eux-mêmes. De jeunes servantes, vêtues de simples robes grises, parcouraient les jardins avec diligence, cueillant les premières fleurs du matin pour les disposer dans des vases en cristal à l'intérieur du manoir. Elles parlaient à voix basse, leurs murmures se mêlant au bruit des balais qui caressaient doucement les dalles de pierre.

À l'intérieur, la lumière du matin pénétrait à travers les hautes fenêtres, jetant des taches lumineuses sur les sols de marbre immaculé. Les murs du manoir étaient couverts de tapisseries racontant l'histoire de la famille : scènes de batailles épiques, mariages somptueux et banquets fastueux, tout témoignait de l'opulence et du prestige des Greenwood.

C'est dans ce cadre majestueux qu'évoluait Ella Greenwood, une petite fille d'à peine huit ans. Elle se mouvait avec grâce dans les longs couloirs marbrés, son pas léger à peine audible sur le sol poli. Ses cheveux noirs, longs et ondulés, cascadaient en boucles jusqu'au milieu de son dos, brillants comme l'ébène sous la lumière matinale. Ella était une enfant curieuse, dotée d'une vivacité d'esprit qui surprenait souvent les adultes. Rien n'échappait à son regard attentif, que ce soit la moindre imperfection dans un tableau ou un sourire en coin échangé entre deux domestiques.

Ce matin-là, elle s'était échappée de la salle des leçons pour explorer une fois de plus les recoins du manoir, cherchant un nouvel endroit où se cacher ou peut-être un vieux livre poussiéreux à dénicher dans une bibliothèque oubliée. Sa robe, d'un blanc éclatant, était bordée de dentelle, et elle semblait flotter autour d'elle tandis qu'elle se faufilait d'une pièce à l'autre.

« Ella, tiens-toi droite ! » s'écria une voix sèche derrière elle. C'était Madame Ivy, la gouvernante en chef, une femme à la silhouette austère, toujours vêtue de noir, dont les yeux perçants semblaient tout voir. Madame Ivy était une figure imposante pour tous les enfants Greenwood ; elle veillait à ce que chaque héritier soit élevé avec les manières appropriées et un sens aigu de la discipline.

Ella, prise sur le fait, se redressa instinctivement, ses épaules s'alignant en une posture impeccable. Elle tourna son visage vers Madame Ivy, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres roses. « Je le fais déjà, Madame Ivy ! » répondit-elle avec une note de défi innocent dans la voix. Ses yeux marron en forme d'amande pétillaient de malice tandis qu'elle cherchait à percer la carapace rigide de la gouvernante.

Madame Ivy plissa les yeux, mais une lueur d'amusement passa furtivement sur son visage sévère. Elle connaissait bien le caractère d'Ella, cette petite fille qui, malgré son respect apparent pour les règles, affichait un esprit libre et une volonté de fer. « Il faut toujours se tenir droite, Ella, non pas parce que je te le dis, mais parce que c'est ce qu'une jeune dame doit faire, » répliqua-t-elle, avant de lui tourner le dos et de continuer son inspection du manoir.

Sous ses dehors de petite fille obéissante, Ella était déjà consciente des attentes qui pesaient sur elle. Elle avait observé son père, le duc de Greenwood, régner sur leurs domaines avec autorité. Le duc, un homme grand et imposant, avec une chevelure grisonnante et des yeux d'acier, était une figure de respect et de crainte. Lorsqu'il traversait les couloirs du manoir, les domestiques s'inclinaient profondément, et même les invités les plus prestigieux s'effaçaient pour le laisser passer.

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