Je m'éveille soudainement, les yeux grands ouverts, réalisant que je me suis assoupie sur le lit. La chambre est plongée dans une pénombre apaisante, le silence seulement troublé par le tic-tac régulier d'une horloge que je n'avais pas remarqué plus tôt. Mon esprit s'embrouille, le sommeil ayant laissé derrière lui un voile de confusion. Je tourne la tête vers la grande horloge murale. Il est déjà 18h. Mon cœur se serre légèrement. Je n'ai aucune envie de quitter ce lit, de quitter cet espace qui, même étranger, semble m'offrir un peu de répit.
Mais je ne peux pas rester ici éternellement. Un soupir m'échappe tandis que je me force à me lever. Mes pieds touchent le sol froid, et je prends un instant pour me ressaisir avant de quitter la chambre. L'idée de découvrir les lieux me pousse à avancer, à chercher un semblant de familiarité dans cette maison immense et intimidante.
Je commence à explorer la maison, mes pas résonnant légèrement sur le sol en marbre. Chaque pièce semble être une vitrine du luxe, impeccablement décorée, mais dénuée de chaleur. Le grand salon avec ses canapés en cuir, la bibliothèque remplie de livres anciens, tout respire une froide sophistication.
Je continue mon exploration jusqu'à ce que mes pas me conduisent à la cuisine. Dès que j'entre, je remarque immédiatement la silhouette de Darius. Il est adossé au plan de cuisine, un verre d'eau à la main, les yeux rivés sur son téléphone. Il est vêtu de manière décontractée, un simple t-shirt gris qui met en valeur la musculature de ses bras, et un jean qui souligne sa silhouette élancée. Il a l'air... tellement détendu, presque normal, et cela me prend au dépourvu.
Je m'arrête dans l'embrasure de la porte, l'observant sans qu'il ne s'en rende compte. Il y a un fin sourire au coin de ses lèvres, apparemment provoqué par ce qu'il lit sur son téléphone. Je ne peux m'empêcher de le trouver beau, même maintenant, même après tout ce qu'il m'a dit. Il lève les yeux, et nos regards se croisent. Mon cœur manque un battement. Son expression change instantanément. Son air détendu se durcit, les lignes de son visage se crispant, effaçant toute trace du sourire précédent.
Je me mords la lèvre inférieure, regrettant presque de l'avoir dérangé. Pourtant, une impulsion me pousse à dire quelque chose, n'importe quoi pour briser ce silence pesant qui s'est installé entre nous.
— Je peux faire quelque chose à manger ? je propose d'une voix hésitante, surprise par ma propre audace.
Darius arque un sourcil, son regard se faisant presque moqueur. Un sourire sarcastique étire ses lèvres, et je sens la chaleur monter à mes joues.
— Tu sais cuisiner ? demande-t-il, son ton empreint d'une ironie déstabilisante.
Sa question, lancée sur un ton aussi désinvolte, me déstabilise plus que je ne veux l'admettre. Son air moqueur fait naître en moi un mélange d'embarras et de frustration. Bien sûr que je sais cuisiner !
— Oui, je sais cuisiner, répondis-je d'une voix un peu plus ferme, tentant de ne pas laisser son attitude m'atteindre.
Darius me regarde pendant un long moment, ses yeux sombres scrutant mon visage comme s'il cherchait à lire au-delà de mes mots. Puis, sans un mot de plus, il détourne le regard, reposant son verre sur le plan de travail.
— Fais comme tu veux, finit-il par dire, son ton indifférent me laissant sur ma faim.
Je le regarde, sentant une pointe de déception.
Je m'avance dans la cuisine, cherchant dans les placards, espérant y trouver de quoi préparer un repas. Darius me regarde un instant de plus avant de se détourner, retournant à son téléphone, comme si ma présence n'avait plus d'importance. Un léger soupir m'échappe tandis que je me mets au travail, mes pensées tourbillonnant.
Je commence à sortir des ingrédients des placards, mes mouvements calmes mais déterminés. Je suis consciente de chaque geste que je fais, de chaque son que je produis dans cette cuisine silencieuse. Le contraste entre mon agitation intérieure et l'indifférence apparente de Darius me pèse lourdement, mais je me concentre sur ce que j'ai devant moi : des légumes, des épices, un morceau de viande.
Je me mets à préparer les ingrédients, essayant de me perdre dans l'acte simple de cuisiner. Chaque coup de couteau sur la planche, chaque bruit d'huile qui crépite dans la poêle, semble atténuer un peu le poids de la situation. Darius reste silencieux de l'autre côté de la pièce, absorbé par son téléphone. Il ne m'adresse ni regard ni parole. Mais je le sens, sa présence imposante, comme une ombre qui plane sur moi.
Je n'avais jamais imaginé ma lune de miel ainsi. Cette maison, qui aurait dû être un havre de paix, une nouvelle étape de ma vie, est en fait un lieu de tension et de désillusion.
— Qu'est-ce que tu fais exactement ? demande Darius soudainement, sa voix brisant le silence.
Je sursaute légèrement, ne m'attendant pas à ce qu'il parle. Je me tourne vers lui, essuyant machinalement mes mains sur un torchon.
— Je prépare un ragoût, répondis-je, ma voix légèrement plus assurée que je ne le pensais. C'est une recette que j'aime bien. Ça ne prend pas trop de temps.
Il hoche la tête, mais je ne peux pas dire s'il est intéressé ou simplement poli. Il se contente de m'observer quelques instants de plus avant de retourner à son téléphone, l'air absent.
— Tu n'as pas à faire ça, tu sais, dit-il après un moment, sans lever les yeux. Ce n'est pas comme si nous étions obligés de partager un repas ensemble.
Il y a dans ses mots une froideur qui me fait frissonner. C'est une déclaration qui renforce cette distance qu'il s'efforce de maintenir entre nous. Mais pour une raison que je ne peux m'expliquer, je refuse de me laisser abattre.
— Peut-être pas, dis-je doucement, mais j'ai envie de le faire.
Darius ne répond rien. Le silence retombe dans la cuisine, seulement troublé par le bruit du couteau qui coupe les légumes et le doux crépitement de la viande qui grille. Je continue de cuisiner, mes pensées tourbillonnant malgré moi.
La vérité est que je ne sais plus comment agir avec Darius. Chaque mot, chaque geste semble être perçu comme une intrusion dans son espace.
Alors que le ragoût mijote lentement, remplissant la cuisine d'un arôme chaleureux et réconfortant, je jette un coup d'œil à Darius. Il est toujours là, immobile, le regard fixé sur son écran. Il n'a pas bougé d'un pouce depuis que j'ai commencé. Une partie de moi se demande s'il a réellement l'intention de manger ce que je prépare, ou s'il va simplement se lever et partir.
Mais alors que je mets la table, j'entends un léger soupir émaner de lui. Il repose finalement son téléphone, le visage impassible, mais je remarque un éclat différent dans ses yeux. Peut-être est-ce juste mon imagination.
— Ça sent bon, dit-il finalement, presque à contrecoeur.
Je hoche la tête en signe de reconnaissance, essayant de cacher ma surprise. Nous nous asseyons à table, le silence entre nous aussi dense que l'air autour de nous.
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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! On va dire que ce chapitre représente un petit moment de répit pour Hazel. 🤣
Quant à l'idée d'établir une fréquence de publication, j'y ai beaucoup réfléchi, et je pense que ce sera un chapitre par semaine. Étant donné que rien n'est encore écrit, je prendrai mon temps pour écrire et publier à ce rythme, mais je n'ai pas encore décidé du jour et de l'heure exacts. J'y réfléchis encore.
À bientôt ! 😘
Angelina ❤️❤️

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Un Mari Inaccessible
RomanceÀ 15 ans, Hazel tombe éperdument amoureuse de Darius, fils du meilleur ami de son père. Malheureusement, son affection n'est pas partagée, Darius lui vouant un dégoût inexplicable. Après des années d'éloignement, le destin les réunit à ses 25 ans lo...