REGARDE MOI

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 Léo se lève et récupère son sac sous le regard pesant d'Ivy et moi.

- Tu fais quoi ? Lui demande mon amie.

- Je vais chez Alec. Rien à foutre de déranger, je dois être certain qu'elle n'est plus là bas.

- Je viens avec toi.

Si Ali est encore là bas, et qu'elle ne répond pas ça veut dire qu'une chose. Il s'est passé un truc.

Et je préfère y aller pour vérifier que de rester dans le doute. Alors je me lève et j'attrape ma veste.

Ivy fait une moue puis finalement en soupirant elle se lève.

- Je vous accompagne.

Nous montons dans la voiture de Léo, sur le chemin je tente encore de joindre Alissa en vain. Cette fois je tombe directement sur sa messagerie. Sans aucune sonnerie. Je vais mourir d'angoisse pour elle. Je me ronge les ongles, mon pieds tape nerveusement par terre. Leo le voit et pour essayer de me rassurer il pose sa main sur ma cuisse.

- On va la retrouver.

Je m'en veux. J'aurais dû m'inquiéter de son absence plus tôt. Ali ne disparaît pas sans prévenir. Elle est la première à nous écrire dans le groupe le matin. Elle a toujours des histoires à nous raconter.

J'aurais dû réagir bien avant. Je suis une piètre amie.

Pourquoi la culpabilité a t-elle une place si grande dans ma vie ?

Léo a à peine eu le temps de se garer que je sors de la voiture et me dirige droit vers la porte d'entrée de la grande demeure d'Alec. J'entends de la musique résonner et en jetant un œil sur la route derrière moi, je remarque plusieurs voitures garées sur le côté.

Léo me rejoint et lève son poing pour frapper. Mais vu comme la musique est forte, ils ne doivent rien entendre. Je lève mes yeux dans ceux de Léo. Et en un regard je sais bien qu'il fait le choix d'entrer sans frapper.

Alors il ouvre la porte, sans la moindre hésitation il entre dans la villa. Il y a une odeur assez désagréable qui ne change pas de la dernière fois que j'ai mis les pieds ici. Comme si avec le temps et les habitudes, le tabac s'était imprégné dans les murs. Je plisse les nez, ne supportant pas du tout cet odeur.

Je suis Léo qui semble bien savoir où il va. Si bien, que je me demande comment ça se fait.

Il traverse le salon pour se diriger vers la porte vitrée qu'il ouvre d'un coup sec. Et dehors dans le jardin, assis sur des fauteuils d'extérieurs et sur les transats se trouvent une dizaine de personne. Je repère Ali. Elle est la première que je vois. Et puis lui, Zack. Il est le second. Ils s'arrêtent tous de parler en nous voyant.

Ali est couché sur le transat, sa tête repose sur les genoux d'Alec, ce dernier tient une bière dans ses mains et une cigarette dans l'autre. Avec eux, je reconnais Melvin, Jim, Davina et Leah.

La bande inséparable j'ai envie de dire.

- Tu te fous de notre gueule Alissa Amanda Parks ! S'emporte Léo.

Et je quitte enfin les yeux envoûtants de Zack qui ne cessaient de m'analyser. Cette fois ce sont les yeux de ma meilleure amie qui croisent les miens. J'espère qu'elle voit mon inquiétude et ma déception de voir qu'en faites, elle est ici, tranquillement pendant que nous on se faisait un sang d'ancre.

- Mec, tu rentres chez moi sans frapper, maintenant ? C'est pas les portes ouvertes ici !

- Toi, ta gueule !

Alec ricane. Mais pas le genre de rire communicatif. Un rire plein d'amertume. Quand je le vois poser sa bouteille de bière et se redresser en s'approchant un peu trop de Léo. Je sais ce qu'il va faire. Alors je m'avance pour me mettre juste en face de lui. Mais pile à ce moment la je vois le poing d'Alec se lever. Je me prépare à l'impact en me disant qu'il y a pire dans la vie. J'aurais juste un gros bleu et ça passera. Ça passe toujours.

Heart ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant