Chapitre 49 : Ce vide en moi

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L'apaisement. Voilà ce que je suis venue chercher au sein du Mausolée.

De quoi calmer l'angoisse qui m'empoisonne depuis que j'ai imaginé perdre les miens au cour de l'expédition jusqu'à la cité labyrinthe.

Je suis partie si vite après la séance du Conseil que je n'ai même pas informé Lekha où j'allais. J'espère qu'il ne s'inquiète pas pour moi.

J'entre dans le Mausolée et constate avec soulagement que je suis seule dans les lieux. La nuit commence à tomber dehors, et les derniers rayons du soleil baignent le sanctuaire d'une atmosphère presque mystique.

Le bruit de mes pas résonnent dans le bâtiment vide et m'accompagne jusqu'aux urnes de mes parents.

- Puisse la Terre vous protéger à jamais je murmure les mains posées sur chacune d'elle.

Une fois mon recueillement terminé, c'est le cœur lourd que je me dirige vers l'urne de Hari.

- Puisse la Terre vous protéger à jamais je répète à nouveau.

Mais cette fois-ci, je n'arrive pas à toucher l'urne. C'est à peine si j'arrive à poser les yeux sur elle. Je reste plantée devant, sans savoir quoi faire, jusqu'à ce qu'une voix me sorte de mon inertie.

- Je peux me joindre à toi ?

Se tenant à l'entrée de la pièce, Lekha attend ma réponse.

- Bien sûr. Comment as-tu su que je serai là ?

- Je n'en savais rien. J'ai juste ressenti le besoin de venir. Comme c'est le cas pour toi n'est-ce pas ?

Ce n'est pas une coïncidence si nous sommes tous les deux réunis ici. Mais pourquoi ?

- Le soir où les parents et Hari sont morts ... j'ai ressenti ta souffrance et cette douleur atroce qui a déchirée mes entrailles.

Le lien si fort qui nous unit mon frère et moi va au-delà du simple partage du ventre de notre mère. Depuis notre plus jeune âge, nous partageons nos joies, nos peines mais sommes capables de percevoir un danger ou un malheur qui menace l'autre, même lorsque nous sommes séparés.
C'est à cause de ce lien que Lekha fut le premier à arriver ce soir là.

- J'ai tout de suite compris qu'il t'étais arrivé quelque chose de grave.

Il avance jusqu'à moi, saisit entre ses doigts l'amulette confectionnée par Asha qu'il observe rapidement puis s'empare de la seconde, la mienne, gravée du symbole de Limë.

- Je n'ai rien dit ce soir là mais j'ai remarqué des linges gorgés de sang qui débordaient d'un panier. Tout ce sang ... maintenant je comprends mieux grâce à ceci explique mon frère en levant légèrement l'amulette que j'avais confectionnée.

Mon corps est comme figé mais mon cœur est sur le point d'exploser. Je n'ose plus rien dire, je me contente d'écouter Lekha parler en ayant peur du moindre mot qui sortira à présent de sa bouche.

- Ce symbole, La Limë. D'habitude on le réserve pour les enfants.
L'amulette n'est pas destinée à Hari mais au bébé que vous avez perdu ce soir là.

Et en une fraction de secondes, mon cœur lâche. Comme si on me l'avait arraché d'un coup sec et qu'il ne restait plus qu'un trou béant dans ma poitrine. Un vide qui n'arrive pas à être comblé malgré l'amour que je reçois des miens. Ça et le sentiment de culpabilité qui m'accable depuis cette nuit.

La vérité si douloureuse soit-elle m'explose soudainement à la figure. Et c'est la personne que j'aime le plus et dont je suis la plus proche qui m'oblige à l'affronter. Ici, devant ce qui reste des personnes qui sont mortes cette nuit là.

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