Mes pensées, Book 2

54. L'écriture

05/03/2024

L'écriture c'est pour certains le seul moyen de s'exprimer. Coucher des mots sur le papier vierge, leur permet de raconter ce qu'ils n'osent dire tout haut. Tout comme moi, ils se taisent mais n'en pense pas moins, bien au contraire, ils observent, retiennent mais ne disent rien. En revanche ce qu'ils ne disent pas, c'est dans l'écriture qu'ils s'expriment et c'est  souvent d'une vérité d'une beauté brute, sans filtre, qui n'en reste pas moins poignante pour ceux qui lisent les écrits des Silencieux. Bien souvent c'est au départ, trop souvent définitif de ces dites personnes, qu'on tombe sur ses récits dégoulinant d'amertume, de ressentiment, de lassitude...

Ça n'est qu'à la lecture complète de cette œuvre tragique que l'on ne comprend que réellement ceux qui ont souffert en silence, dans l'ombre. C'est même personne que l'on croyait connaître, les côtoyant tous les jours sans se soucier, ni même douté des démons qui étaient les leurs, les accompagnants tous les jours de leur misérable vie, qui leur bouffaient l'esprit, alors même qu'au dehors on apercevait que les sourires plus rayonnants les uns que les autres.

Détruits, malmenés, brisés par une vie dure et son pitié, ils ont alors le choix : se battre de toutes leurs forces sans savoir si cela sera vains ou bien abandonné et alors se tourner vers la douche illusion de  paix éternelle que leur offre la mort sur son plateau d'argent ? Bien souvent, et c'est dans la nature humaine d'agir ainsi, les Silencieux choisissent la facilité, l'abandon, parce qu'après tout, pourquoi rester dans un monde qui vous prouve depuis trop longtemps que votre présence n'est pas désirée ? Mais toutes ces pensées morbides qui sont pourtant si réfléchies, ne sont bien trop souvent lues qu'après le départ des Silencieux.

Mais d'autres trouvent dans l'écriture un refuge, un exutoire, une exaltation telle qu'elle les maintient en vie dans ce bas monde.

Cela sont des Survivants, ils s'accrochent, avançant à tâtons dans le tunnel obscur et sans fin qu'est la vie. Leur monde est bien sombre, mais une fragile lueur d'espoir persiste dans l'ouragan de leur existence et les maintient sur terre. Et s'ils arrivent à entretenir cette frivole flamme d'espoir alors ils arriveront à se défaire petit à petit du statut de Silencieux pour s'ouvrir aux joies de la vie qui leurs ont été bien longtemps mises hors de leurs portées. Et seulement à cet instant, ils pourront vivre leur vie, en laissant derrière eux, le Silencieux qu'ils ont été pour endosser leur nouveau rôle offert par la vie. Et seulement à partir de cet instant ils se rendront réellement compte du poids, qu'a eu, qu'a et qu'aura l'écriture dans leur vie, elle fait désormais partie intégrante d'eux et ce à jamais.

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Inspiration : Han Jisung, Straykids

455 mots