22 juin 1633 : Galilée est contraint par l'Inquisition de Rome d'abjurer sa croyance que la Terre tourne autour du Soleil.
Ecrire sur un scientifique que personne ne croit ou sur une personne torturée pour avoir dit la vérité. 1000 mots minimum
Steve se recroquevilla au fond de sa cellule lorsqu'il entendit le bruit des bottes se rapprocher de sa porte. Il savait ce qui l'attendait. Il avait perdu le compte des jours, mais pas celui des tortures. Il n'avait aucun repère, aucune fenêtre ou indice pour suivre le temps qui passait. Il n'avait presque pas mangé depuis le début de sa captivité, à peine dormi, celui qui le retenait connaissait les méthodes de torture. La perte de repères, la privation de sommeil, la douleur, l'humidité, le froid... il utilisait tout pour le faire parler.
Endurer la douleur, réaliser que ses blessures ne guérissaient pas à cause de l'humidité, trembler de froid, garder des secrets, n'avait jamais été un problème pour l'ancien Navy Seal qui en avait vu d'autres pendant ses années en service puis à la tête du 5-0, mais là, il ne comprenait pas qu'il soit torturé ainsi. Il avait été enlevé sur le sol américain, par un militaire et semblait être détenu par celui-ci. Au départ, il n'avait pas compris ce qu'on lui voulait, mais à force des cessions de torture, il avait commencé à assembler les pièces du puzzle. Son esprit embrouillé lui avait fait ressasser les souvenirs de l'enquête que l'équipe et lui avaient bouclée la semaine précédente. Une enquête un peu particulière car elle ne s'était pas soldée par des arrestations, mais par un rapport à l'état-major de l'armée. En effet, le 5-0 avait découvert qu'une unité des Marines devenait inspecteur, juge et bourreau lorsqu'elle était postée à Hawaï. Quatorze personnes étaient mortes de leurs mains, mais lorsque le 5-0 avait eu les preuves nécessaires pour arrêter les cinq militaires concernés, ceux-ci étaient en mission à l'étranger. C'était pour cela que Steve avait rendu son rapport à l'état-major et à priori qu'il était à présent torturé.
Steve redoutait chaque session de torture, car il n'avait rien à cacher. Dès le départ, il avait confié ce que contenait le rapport car il n'avait jamais été classé comme étant confidentiel, mais ses confessions n'avaient pas arrêté son bourreau qui continuait de le questionner. Le pire était là pour Steve, il était torturé pour avoir dit la vérité et parler ne changeait rien à son sort. Il avait l'impression d'être tombé sur un sadique, ou un cinglé, et de souffrir gratuitement.
Les bottes s'arrêtèrent devant la porte de la cave qui lui servait de cellule, le grincement des gonds le poussa à se mettre sur ses genoux et enrouler ses doigts autour de la corde qui lui encerclait le cou, se doutant de ce qui allait arriver. Il banda les muscles de ses bras lorsque le lien se referma sur son cou dans une tentative presque désespérée pour éviter l'étranglement. La corde, qui était nouée de façon à ce que Steve ne puisse pas se délivrer, était reliée à une poulie au plafond et le forçait, lorsque son tourmenteur tirait dessus, à se mettre sur la pointe des pieds pour avoir une chance d'inspirer quelques molécules d'air. En tenant la corde, il parvenait à respirer un petit peu mieux, même si ce geste indispensable lui restait difficile et pénible.
L'homme cagoulé s'avança vers son prisonnier dans la pénombre, un objet à la main. Ce dernier se révéla être une matraque qui s'abattit sur le ventre de Steve. Son souffle se coupa, aucun son ne sortit de sa gorge. Les coups se multiplièrent, mais l'ancien navy seal ne montrait aucun signe de la souffrance qu'il ressentait et la colère de son bourreau augmentait à chaque coup. Un râle de rage échappa au tortionnaire et fut suivi d'un crépitement. La matraque électrifiée s'abattit sur Steve qui ne put retenir des gémissements de douleur cette fois. Les coups et les décharges se mirent à pleuvoir sur lui, la douleur était violente et Steve avait du mal à reprendre son souffle entre deux grognements ou cris. Tout son corps lui faisait mal, et il désespérait de voir la fin de ce passage à tabac arriver ou au moins que des questions lui soient posées. Il ne comprenait pas pourquoi, il souffrait, n'arrivait plus à respirer.
Steve réalisa qu'il avait perdu conscience lorsqu'il revint à lui, allongé au sol, son corps douloureux, un papier sur le visage. Il ouvrit les yeux et réalisa que pour une fois, il y avait une lumière tremblotante dans la pièce. Celle-ci provenait d'une bougie, trop éloignée de lui pour que la longueur de la corde lui permette de s'en rapprocher ou de se réchauffer, mais elle lui permit d'observer le papier qui avait été placé sur lui. Un journal. Une photo de quatre militaires menottés faisait la Une. Steve tourna les pages et lut l'article qui présentait les éléments de l'enquête. En bas de la page, était ajouté à la main : "Tu vas payer pour ça."
Le Navy Seal se laissa retomber au sol, il avait deviné juste et réalisait que son bourreau n'en avait rien à faire de ce qu'il pourrait bien dire. Il voulait juste se venger, venger son unité, le faire souffrir et sûrement le tuer. Il ne savait pas ce qui le tuerait : les coups, les infections dues à l'humidité et au froid, le manque de sommeil, le manque de nourriture... Quelque soit la méthode qui mettrait fin à son calvaire, il espéra que ce soit rapide car il n'avait plus espoir d'être sauvé.