Chapitre 36 - Laël

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Neva semble nerveuse lorsqu'elle ouvre la porte de son appartement. Je ne sais pas si c'est moi qui lui fait cet effet-là ou le fait que nous allons nous retrouver uniquement à deux. J'apprécie le fait qu'elle me fasse enfin assez confiance pour me laisser découvrir une partie de son intimité.

– Qu'est-ce que vous voulez boire ? me demande-t-elle en retirant ses talons qu'elle abandonne à l'entrée dans un soupir de soulagement.

– Qu'est-ce que vous me proposez ? répondé-je en ôtant également mes chaussures et en la suivant.

Neva dépose ses affaires sur le porte-manteau puis se dirige vers la cuisine ouverte sur le séjour et fouille dans les placards. Je m'avance vers le salon et découvre un lieu plutôt cosy aux nuances blanches et grises assez simples et épurées. Un canapé blanc recouvert de plusieurs plaids douillets, quelques livres posés sur la table basse et une petite bibliothèque borde le mur du salon. Une plante verte longiligne siège à côté de la grande baie vitrée légèrement givrée. Je rejoins enfin Neva en cuisine lorsque j'entends sa voix.

– J'ai du café, du thé vert et une tisane... verveine-menthe?

– La tisane c'est parfait, je crois que j'ai bu assez de café pour aujourd'hui dis-je en posant mes coudes sur l'îlot central tout en tenant mon visage dans mes mains.

Elle se retourne subitement puis me lance un regard gêné.

– Pourquoi vous me fixez comme ça, Laël ?

Je secoue la tête puis me redresse de ma rêverie éveillée.

– Ne me faites plus jamais ça, Neva.

Elle me tend ma tasse en fronçant les sourcils.

– Quoi donc ? Faites attention c'est chaud...

– Merci dis-je en attrapant la tisane. Je souffle dessus puis bois une gorgée qui me réchauffe tout le corps.

– Entrer dans une maison en flammes, ça aurait pu vraiment mal se terminer...

Neva reste silencieuse puis se sert un verre d'eau, boit une gorgée et le pose fébrilement sur le plan de travail. Sa main effleure son front en vacillant légèrement.

– Neva, vous allez bien ? demandé-je en contournant l'îlot central pour me rapprocher d'elle.

– Ça va... J'ai juste eu un léger étourdissement.

– Je pense que vous devriez vous allonger un instant, la soirée a été plutôt intense...

Neva soupire puis désigne de sa main le couloir.

– Ma chambre est de ce côté.

Je suis Neva qui ouvre la porte de sa chambre. Une pièce plutôt agréable, à gauche deux grandes fenêtres ornées de voilages blancs bordées par un bureau sur lequel sont encore empilés plusieurs livres dont le code pénal et le code civil, forcément, au milieu de la pièce contre le mur un grand lit aux draps bleus nuits, à droite quelques photos accrochées sur une armoire en bois foncé. Neva s'assoit sur son lit puis laisse tomber sa tête dans un soupir contre un grand oreiller et s'allonge de tout son corps. Je demeure stoïque dans l'encadrement de la porte, à la contempler simplement vivre et ça semble me suffire.

Neva se redresse, positionne son oreiller contre la tête de lit grise et capitonnée puis s'adosse contre celle-ci. Elle me sourit.

– Laël, vous comptez rester debout comme ça ? Vous pouvez venir vous asseoir à côté de moi vous savez.

Je déglutis. J'étais prêt à rester debout à l'observer sans objecter si elle le souhaitait tant que je pouvais être avec elle mais j'accepte l'invitation. Je ferme la porte, contourne son lit, posant mon arme de service et mon portable sur sa table de chevet et m'allonge à sa droite en m'adossant à la tête de lit. Le matelas est plutôt confortable mais être à ses côtés l'est encore plus.

Quand le coeur balance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant