L'héritière Des Arcanes

Chapitre 1: La rencontre

C'est une journée qui commence comme toutes les autres dans le pays de l'île d'Astyae. Le soleil est présent, sans être insupportable. La brise, elle, rafraîchit l'air, ce qui rend la température ambiante agréable. Le soleil s'est à peine levé qu'Elara est déjà à l'affût dans la forêt près de Slyward, une ville humaine.

La jeune elfe a quitté sa maison assez tôt pour pouvoir poser les pièges avant le lever du jour, puis s'est installée sur une branche pour observer de potentielles proies. En attendant que les animaux pointent le bout de leur museau, elle réfléchit à la situation de son espèce et à l'injustice des humains. En effet, avant, l'île appartenait aux Elfes, aux Gobelins et aux Ogres. Il y avait aussi quelques autres espèces, mais en minorité, telles que les loups-garous ou encore les Sirènes. Chaque espèce cohabitait dans la plus grande paix possible. Cependant, lorsque les Hommes ont découvert l'île, l'espèce elfique a eu un mauvais pressentiment et s'est retirée dans les forêts du pays, limitant les contacts avec les Hommes; et ils eurent raison. En effet, après quelques mois d'échanges cordiaux sans aucun problème, les chefs haut placés ont révélé que les autres espèces étaient monstrueuses et ont commencé à les massacrer. Les Hommes, ayant des armes bien plus développées technologiquement que celles des habitants de l'île, ont rapidement exterminé Gobelins et Sirènes. Ils ont longtemps réfléchi avant de tuer les Sirènes, mais ont décidé que, certes, elles étaient belles, mais trop dangereuses pour les soldats seuls, entre autres. Les loups-garous et les Ogres ont subi de nombreuses pertes, tellement qu'il doit rester environ 37 individus au total sur les deux espèces. Enfin, les Elfes sont ceux qui ont subi le moins de pertes contrairement aux Hommes qui les ont combattus. Les Elfes connaissaient la forêt, contrairement aux Hommes. Ceux qui ne s'y sont pas perdus et ne se sont pas fait dévorer ont été assassinés par l'armée elfique. Les Hommes ont rapidement fait marche arrière et sont retournés dans leurs grandes villes fortifiées.

Elara sort soudainement de ses pensées à la suite du craquement d'une branche au sol. Elle se penche et remarque l'élorfe qui est à quelques mètres d'elle. Elle saisit doucement son arc, mais ce dernier glisse entre ses doigts et tombe. La jeune biche au pelage argenté, effrayée, fuit et se met à courir. Elara se maudit silencieusement puis descend rapidement de l'arbre et décide de la suivre, car c'est peut-être la seule proie d'aujourd'hui. Elara la suit sans trop de difficulté, puis elles sortent de la forêt et arrivent sur une plaine où il y a une falaise à gauche et une montagne à droite. Elle ne quitte pas l'élorfe des yeux tout en observant ce nouveau paysage qu'elle n'avait jamais vu. Elara reprend son arc et vise l'animal qui, ayant compris ce qui va lui arriver, lui fait face, la tête haute. Elle lâche la corde et la flèche atteint sa cible en un rien de temps. L'élorfe s'effondre dans le bruit sourd d'un corps qui tombe sur le sol. Un long silence s'ensuit, puis Elara s'approche et s'agenouille; elle prie pour l'âme de l'animal. Elle a beau pratiquer la chasse, pour chaque victime, elle prie pour elle.

Elara prend l'élorfe sur ses épaules pour le ramener chez elle, mais un gros bruit la stoppe dans son élan. C'est un grondement assez puissant qui vient d'une grotte un peu plus haute dans la montagne. Elara, curieuse, décide de cacher l'élorfe fraîchement tué dans un buisson puis commence son ascension pour rejoindre la grotte. Au départ, c'est juste une pente qui devient de plus en plus ardue; ensuite il faut grimper. Ce qui est le plus difficile pour elle, ce n'est pas l'ascension, mais plutôt de trouver des prises assez solides et grosses pour pouvoir monter.

Après quinze minutes de montée, Elara arrive enfin sur le petit plateau où se trouve la grotte. Elle s'aventure à l'intérieur prudemment à cause de la noirceur de la grotte et s'avance en tâtant la paroi rugueuse. Elle est humide, et plus le chemin avance, plus il y a une forte odeur de soufre. Le passage finit par déboucher sur une grande salle où un trône émet une aura particulière au centre de la pièce. Un nouveau grognement se fait entendre, beaucoup plus fort que le précédent.