Santiago Rodriguez, 15 ans, se tenait sur le toit de la maison de ses parents, regardant le coucher de soleil qui peignait le ciel de Tequila, une petite ville mexicaine nichée entre des champs d'agave. Chaque soir, il montait ici pour s'évader de la réalité, pour rêver de ce qu'il désirait plus que tout : devenir footballeur professionnel. Ses mains serrées sur le rebord du toit, il imaginait les applaudissements des foules, le bruit sourd du ballon frappant le filet, et la gloire d'un but marqué au dernier moment. Mais ce rêve semblait aussi lointain que l'horizon, et plus inaccessible encore à cause de son père, Don Ernesto.Don Ernesto était un homme robuste, au regard sévère, dont la voix commandait respect et obéissance. Il était fier de sa plantation d'agave, héritée de ses ancêtres, et il espérait que son fils prendrait un jour la relève. Pour lui, le football n'était qu'une distraction frivole, une perte de temps. Il répétait sans cesse à Santiago que le travail de la terre était la seule voie honorable pour un homme, une tradition familiale qu'il devait respecter.Mais Santiago avait d'autres plans. Il rêvait de liberté, de voyages, de terrains de football inondés de lumière. Chaque jour, il s'entraînait en cachette avec ses amis Luc et Martin, sur un terrain poussiéreux derrière l'école. Ils n'avaient ni les moyens ni les équipements des grandes équipes, mais ils compensaient par leur passion et leur détermination. Luc, le plus rapide du groupe, était souvent comparé à une flèche lorsqu'il traversait le terrain, tandis que Martin, un gardien de but robuste, semblait imparable devant les cages.
Santiago et ses Émotions
Les moments d’entraînement étaient pour Santiago à la fois une échappatoire et une source de tourments. Il ressentait le poids des attentes de son père, une lourdeur dans sa poitrine chaque fois qu’il rentrait à la maison, couvert de sueur et de poussière, espérant ne pas croiser son regard. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de rêver. Même lorsqu’il voyait la colère se refléter dans les yeux de Don Ernesto, il savait qu’abandonner le football serait comme abandonner une partie de lui-même. Mais ces rêves étaient aussi teintés de peur et de doute. Se demandait-il souvent, était-il égoïste de poursuivre son rêve malgré la volonté de son père ? Et si tout cela ne menait nulle part ? Les sacrifices en vaudraient-ils la peine ?Luc et Martin : Les Amis et Confidents
Luc et Martin, ses amis de toujours, jouaient un rôle crucial dans sa vie. Luc, toujours optimiste, répétait sans cesse que leur chance viendrait un jour. « Il suffit de continuer à croire, Santiago. On finira par percer, tu verras », disait-il, avec son sourire éclatant. Martin, plus pragmatique, ne partageait pas toujours cet optimisme débordant. « Tu sais, Santi, on pourrait aussi bien finir comme les autres gars du quartier. Sans opportunités, coincés ici. Mais au moins, on aura essayé, non ? »Ces discussions nourrissaient les réflexions de Santiago. Luc représentait l’espoir, la foi inébranlable en leur avenir, tandis que Martin incarnait une conscience plus réaliste, un rappel constant que leur chemin serait parsemé d'embûches. Pourtant, ces deux perspectives s’entremêlaient dans l’esprit de Santiago, le poussant à continuer, mais avec une conscience aigüe des risques qu’il prenait.
Premier Conflit sur le Terrain
Un jour, l’école annonça un grand tournoi de football. C’était l’opportunité que Santiago attendait, l’occasion de prouver à tout le monde, y compris à son père, ce dont il était capable. Mais il y avait un problème : le tournoi se déroulerait sur plusieurs jours, et Santiago savait qu’il serait impossible de cacher sa participation à son père.Lors de leur premier match, l'équipe de Santiago affronta une équipe redoutable, composée de jeunes joueurs issus des quartiers plus riches, où l’entraînement était une affaire sérieuse, avec des coachs professionnels et des équipements de qualité. Dès les premières minutes, l’intensité du jeu se fit sentir. Les passes rapides, les duels serrés, chaque mouvement sur le terrain résonnait comme un défi. Santiago, habituellement confiant, se sentait oppressé. Le poids de la responsabilité pesait lourd sur ses épaules. Et alors que le temps s’écoulait, le score resta bloqué à zéro de chaque côté.À la 89e minute, une opportunité se présenta. Luc, après avoir battu deux défenseurs, envoya une passe parfaite à Santiago, qui se retrouva face à face avec le gardien adverse. Le monde semblait ralentir alors qu'il s'apprêtait à frapper. Mais au dernier moment, un défenseur surgit de nulle part, bousculant Santiago juste assez pour le déséquilibrer. Le tir, pourtant puissant, dévia légèrement, frappant le poteau avant de rebondir hors du terrain.Les Répercussions
Le match se termina sur un nul, mais pour Santiago, c’était une défaite amère. Il s’en voulait d’avoir manqué cette occasion. Et ce soir-là, alors qu'il rentrait chez lui, le cœur lourd, il se demanda s'il était vraiment fait pour ce sport. Cependant, ce n’était pas le seul problème qui l’attendait. En rentrant à la maison, il trouva son père, debout sur le seuil, les bras croisés, le visage marqué par la colère. Don Ernesto avait appris que Santiago avait participé au tournoi.« Je t'avais dit que le football ne te mènerait nulle part, Santiago. Il est temps que tu grandisses et que tu prennes tes responsabilités. À partir de demain, tu travailleras avec moi dans les champs, et j'en ai assez de ces bêtises ! »Les mots de son père résonnèrent comme un coup de poing dans l'estomac de Santiago. Il avait tout donné, et pourtant, tout semblait s'effondrer. Mais quelque part au fond de lui, une flamme persistait, petite, vacillante, mais vivace. Peut-être que tout n’était pas encore perdu. Peut-être que ce rêve, malgré tout, valait la peine d’être poursuivi.
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Le coeur d'un rêveur
AdventureSantiago Rodriguez, un jeune garçon de Tequila au Mexique, rêve de devenir footballeur professionnel malgré l'opposition farouche de son père, Don Ernesto. Alors que son talent naturel pour le football commence à se faire remarquer, Santiago se trou...