Chapitre 7 : Mémoire de Stelca : C'était de ma faute.

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Notes de l'auteur : Si les parents ne fermaient pas toutes les portes, peut-être que leurs enfants n'ouvriraient pas certaines d'entre elles.

— Alors c'est ça, une corne de Rinokon ? Elle est balèze ! S'exclama l'un de mes amis, les yeux brillants.

— Ton père est trop fort, Stelca. Il va sûrement devenir le meilleur chasseur de la cité, ajouta un autre.

J'étais dans la cour de récréation, entourée de mes camarades de classe, lorsque je leur montrai une photo où je me tenais debout à côté de mon père. Sur celle-ci, nous sourions en faisant le signe de la victoire, juste devant une corne gigantesque qui semblait irréelle.

Leur admiration pour lui faisait gonfler ma poitrine de fierté.

— Il va chasser quoi, la prochaine fois ? Demanda Elmin, le plus curieux du groupe.

— Des Gavions.

— C'est quoi ça ?

— Des reptiles géant possédant la plus longue mâchoire du monde !

— Faut nous inviter chez toi, pour qu'on admire la collection de ton père en vrai plutôt qu'en photo.

Grâce à mon paternel, j'étais fier d'avoir constamment quelque chose à raconter à mes copains de classe. Certains étaient fascinés par mes récits quand d'autre étaient effrayé.

— C'est bientôt ton anniversaire Stelca, non ?

— Oui, je vais avoir douze ans, le 12 février. Dis-je incapable de cacher mon enthousiasme.

Je tenais particulièrement à ce nombre. Mon père m'avait appris qu'il symbolisait énormément de choses. Comme le nombre de mois contenus dans une année, les signes du zodiaque, ou encore les heures divisant une journée. Il donnait également autant d'importance à l'individualité qu'à l'union car il était composé du chiffre un et deux.

Et cela me correspondait parfaitement, aimant à la fois les moments où je suis accompagnée mais aussi les instants où je me retrouve seule.

Quand l'école se termina, je courus rapidement jusqu'à la navette qui me déposait non loin de la maison, espérant voir mon père avant son départ pour sa nouvelle mission.

— Papa ! Papa ! Criai-je dès l'entrée. J'ai encore eu un 18 sur 20 au contrôle de savoir-vivre !

C'était une matière à la fois ennuyeuse et divertissante. À l'intérieur de l'école, nous apprenions à faire nos lits, coudre, plier du linge, cuisiner, ranger et nettoyer. Mais à l'extérieur, en pleine nature, nous étions amenés à allumer un feu, construire un abri, puiser de l'eau, récolter de la nourriture, pêcher et tout un tas d'autres choses intéressantes.

Alors que j'attendais une réponse de mon père, c'était la voix agacée de ma mère qui m'accueillit depuis le salon.

— Ton père est déjà parti. En ne faisant rien comme à son habitude. Je commence à en avoir vraiment marre de lui.

Je m'arrêtai net, déçue de ne pas l'avoir croisé.

— Ses missions sont fatigantes, maman. Il a besoin de repos, tentai-je pour le défendre.

— Du repos ? Tu crois que je n'en ai pas besoin, moi ? Je travaille aussi, Stelca, en plus de m'occuper de cette maison. Viens m'aider à faire le ménage au lieu de défendre ton papounet chéri.

Ma mère s'aigrissait de jour en jour et je ne comprenais pas pourquoi elle travaillait alors que papa ramenait beaucoup d'argent grâce à ses missions. J'avais notamment vu le prix de la récompense, sur l'affiche de chasse, pour exterminer une colonie de Gavions. 58 000 Pencos, l'équivalent d'un bon salaire annuel de cadre.

À la Recherche d'une LégendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant