Chapitre 22

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Je m'apprête à répondre, mais Olivia, qui avait jusque-là disparu de mon champ de vision, réapparaît derrière moi.

- Évidemment !

Je sens que la soirée va être longue...

Comment ai-je pu me retrouver dans cette situation...

Je suis actuellement en train de suivre le blond sur la plage parce qu'on a laissé Olivia et Léo, complètement déchirés, profiter de leur soirée de leur côté...

Environ deux heures plus tôt :

La soirée a commencé et je ne sais pas vraiment où me mettre. Olivia s'est mis en tête que si elle n'arrivait pas à embrasser Léo d'ici la fin de la soirée, elle mourrait à l'aube. Léo, lui, n'a pas trouvé mieux que de boire la bouteille d'Édouard, qui est étrangement calme depuis notre arrivée.

« Un action ou vérité, ça vous dit ? » demande soudainement Olivia.

Voyant que les autres sont plutôt partants et ne voulant pas gâcher l'ambiance, je me joins à eux. La partie commence.

Les actions s'enchaînent et des révélations sont faites. Je me détends enfin, prenant part au jeu avec le sourire.

« Action ou vérité, Léo? » demandai-je.

« Vérité, » répond-il, un verre de bière à la main.

« Dis-nous ta plus grande peur. »

Il semble réfléchir, puis il boit la moitié de son verre. Ensuite, il inspire profondément avant de lancer :

« Les renards... »

Je ne peux m'empêcher d'exploser de rire. Olivia me suit, et je vois même Édouard esquisser un sourire.

« Foutez-vous de ma gueule autant que vous voulez, je vous dis que ce truc est une créature du diable ! » se justifie-t-il.

Le fou rire ne s'arrête pas. Olivia se rapproche de moi pour poser sa tête sur mes cuisses, se tenant le ventre. Et sans prévenir, Léo nous saute dessus. Avant qu'il n'atterrisse, Édouard m'attrape par le bras et me tire, laissant les deux s'entrechoquer. Je vois Olivia devenir rouge vif tandis que son partenaire se rapproche de plus en plus.

Je sens mon bras être tiré et en un rien de temps, je me retrouve dehors.

« On devrait les laisser tranquilles, » murmure le blond en me traînant plus loin.

Je le suis sans vraiment réfléchir.

« Ça ne te dérange pas qu'Olivia sorte avec Léo? » demandai-je, curieuse.

Je le vois hausser les épaules, le regard fixé sur l'horizon. Il semble perdu dans ses pensées, qui ont l'air si lointaines depuis le début de la soirée. Puis les miennes reprennent possession de moi, plus sombres mais aussi plus puissantes qu'auparavant. D'un mouvement qui me semble assez discret, je recommence à me gratter comme plus tôt dans la journée.

Tout me semble flou, ce n'est pas la première fois que ça arrive, ce genre de "crise". Je donnerais tout pour qu'elle s'arrête. Ma respiration s'accélère petit à petit et je porte une main à mon collier, comme pour tenter de me calmer. Édouard, qui est posé par-dessus le rebord du bateau, ne remarque pas mon mouvement de recul. Je fais un pas en arrière, puis deux, trois... avant de me retourner et de courir vers la planche où nous sommes montés plus tôt.

« Il fallait que je te dise... » dit-il en se retournant, mais trop tard, je ne suis déjà plus sur le bateau.

Je cours dans la nuit, en quête d'air, pour finir au milieu de la place du village. Comme si le monde s'acharnait contre moi, elle est bondée de monde. Il semblerait qu'il y ait un événement, vu la musique et les lanternes qui illuminent l'endroit. Je commence à tourner en rond, cherchant du calme pour respirer. Mais rien n'y fait, c'est même de pire en pire, les gens semblent se multiplier. Certains me bousculent par mégarde sans vraiment me regarder. Une vieille femme me remarque et s'approche de moi. Elle me tend les mains, que je prends volontiers, et elle m'attire plus loin.

« Ça va aller, mademoiselle, suivez-moi, » dit-elle.

Elle me conduit jusqu'à chez elle. Elle ouvre la porte et entre, alors que moi je reste sur le pas. Elle me fait signe d'avancer, mais je ne bouge pas d'un pouce. Je la vois disparaître dans une des pièces de la maison. Quand soudain, mon collier s'illumine.

« Qu'est-ce que... »

« Yuna, entre avant qu'on te voie ! » s'exclame-t-elle en faisant passer sa tête dans l'encadrement de la porte.

Cette fois, mon cerveau fait tilt. Comment connaît-elle mon nom ? Je rentre et me dirige vers la pièce où je l'ai vue disparaître. Elle est installée sur un fauteuil, une tasse à la main.

« Mais qui êtes-vous ? » demandai-je.

« Oh, ma petite Yuna, tu ne te souviens pas de moi ? »

Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. J'ai déjà entendu cette voix et je suis presque sûre que c'était avec maman. Soudain, un flash m'apparaît.

•••

« Mais maman, je n'ai pas envie d'y aller, il fait froid dans la chambre et puis je suis sûre qu'il y a des fantômes... »

« Non, mon ange, tu n'as pas le choix, j'ai un voyage d'affaires de l'autre côté du pays et cette fois, tu ne peux pas m'accompagner. »

J'ouvre les yeux en entendant cette voix si familière. À ce moment précis, je me revois petite, suppliant ma mère de rester avec moi. Mon ours en peluche à la main, je ne me donne pas plus de 6 ans. Les larmes me montent aux yeux quand une troisième personne fait son entrée dans la pièce.

« Arrêtez de vous chamailler toutes les deux ! »

La jeune moi se tourne vers le propriétaire de la voix et lui court dans les bras en criant :

« PAPA !! »

Cette fois, c'en est trop, je fonds en larmes. Mais seule la mini-moi semble se tourner de mon côté. Mon père continue à me câliner tandis que ma mère reste en retrait, nous regardant en souriant.

Cette scène semble figée dans ma tête, comme si mon cerveau faisait des milliers de photos de cet instant. Quand soudain, la petite moi, ne semblant pas figée dans le temps comme mes parents, se tourne vers moi et murmure :

« Je te vois, Lili. »

Cette phrase me fait l'effet d'une décharge électrique, je tressaille.

« Yuna ! Yuna, réveille-toi ! »

Cette voix sortie de nulle part me fait à nouveau sursauter. Quand j'ouvre les yeux, je suis dans une chambre inconnue et Édouard est au-dessus de moi, une mine inquiète sur le visage. Je regarde autour de moi et remarque qu'il y a aussi Olivia et la vieille femme, mais que Léo manque à l'appel.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demandai-je.

« On t'a trouvée inconsciente sur le pas de la porte, » dit Olivia en me serrant dans ses bras.

Je me fige, je suis presque sûre d'avoir passé le seuil de la porte avant de m'être évanouie. Toute cette histoire me monte à la tête. Olivia me lâche et me regarde, une mine désolée sur le visage.

« J'aurais pas dû te laisser comme ça, je suis désolée. »

Je secoue la tête en souriant.

« Ne t'inquiète pas, tout va bien. Comment ça s'est passé ? »

Je vois ses joues devenir légèrement rosées, puis elle me fait un signe de tête en direction de son frère. Je rigole discrètement et me tourne vers Édouard. Il a l'air inquiet mais ne semble pas le montrer. Je finis par me rallonger, complètement dépassée par les événements.

~À SUIVRE~

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 16 ⏰

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L'amour Au Grés Des Vagues... [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant