15 ans plus tôt
Deux silhouettes, un homme et une femme, se dirigent vers le grand et lugubre bâtiment.
De vieilles lettre en fer rouillé sont accrochées au-dessus d'une sinistre grille. Elles indiquent « orphelinat ».
Le couple ne pleure pas, mais leurs yeux sont brillants de larmes. Ils se serrent fort l'un contre l'autre pour tenter de se réconforter mutuellement.
La femme se détache de son amant pour déposer le panier en osier qu'elle porte devant la grille.
A l'intérieur se trouve une petite fille de quelques semaines seulement, dormant à poings fermés.
Les deux parents la regardent aussi tendrement sur douloureusement.
Puis la femme se couvre le visage de ses mains et se laisse tomber à genoux.
L'homme, aussi abattu qu'elle, se contente de fixer le panier d'un air affligé.
Il sort une lettre de sa poche qu'il dépose sur les draps du bébé.
Il approche sa main de celle de la petite fille afin de la tenir une dernière fois et ferme les yeux pour mieux apprécier le contact.
La femme le regarde faire d'un air vide.
Elle sait autant que l'homme qu'ils ne vont probablement jamais revoir leur enfant.
Ce dernier se relève et pose sa main sur l'épaule de sa femme.
- Il faut y aller, lui dit-il d'une voix douce.
Elle laisse échapper un gémissement de désespoir en secouant ses longues boucles noires.
- C'est trop dur, je ne veux pas l'abandonner. On a eu tellement de mal...
Elle s'interrompt et inspire brusquement. L'homme la fixe de ses yeux bleu gris.
- Je sais. Mais il faut la laisser. Elle comme les autres. Elle vivra une vie paisible loin de la pagaille de la nôtre. Elle grandira dans le bonheur et l'insouciance, et n'aura pas à subir notre réputation. C'est bien mieux ainsi. Allez, relève-toi, Catelina, on nous attend.
Sur ce, il tend la main à sa femme. Elle la saisit et se relève.
Le visage déformé par la souffrance, elle exécute quelques pas en arrière avant de partir en courant sans se retourner pour noyer sa peine.
L'homme fixe le panier en serrant les poings et murmure :
- On se reverra, Athena. Par tous les moyens du monde, je te jure que je te retrouverai.
Sur ces paroles, il tourne les talons et marche d'un pas pressé en direction du port de Terrebrune.
En arrivant en ville, l'homme rabat son capuchon sur son visage pour le dissimuler.
Il passe devant des tavernes d'où s'échappent des rires gras et des bruits de vaisselle.
Il n'y accorde pas un regard.
Au tournant d'une rue, il aperçoit des silhouettes en uniforme.
D'un bond, il se plaque dos contre le mur pour éviter d'être vu.
- Ça serait dommage de se faire choper maintenant, marmonne-t-il une fois les soldats éloignés.
L'homme arrive bientôt en vue du port et se dirige vers un grand galion noir.
Il monte à bord et salue un des nombreux marins présents sur le pont.
- Catelina est revenue ?
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Red Tear
FantasyAthena une jeune serveuse dans une taverne. Theodore est un capitaine reconnu de la marine. Et Rafael est un meurtrier très recherché. Leur point commun ? Aucun, en apparence. Alors pourquoi le destin s'acharne t'il à ce point à les rassembler ? Mai...