chapitre 16 : jour 1 (partie 1)

5 1 0
                                    

Le lendemain matin, je me lève avant elle. Je la regarde et là, j’ai l’idée de lui apporter le petit-déjeuner au lit. Alors, je sors du lit et vais dans ma chambre pour enlever mon pyjama et m’habiller d’un jean foncé et d’un sweat à capuche noir. Une fois prêt, je descends rapidement les escaliers pour me dépêcher de lui préparer le petit-déjeuner. Personne n’est à la maison aujourd’hui, alors je n’ai pas à me tracasser de ce que je devrais dire si on me voyait faire ça.

Je prépare des œufs, du bacon, du jus d’orange, et je sors les ustensiles pour cuire les aliments. Mais mon plan échoue quand je m’aperçois qu’elle me regarde cuisiner. Je fais donc semblant de rien et continue ce que je faisais.

Elle me dit :

— Tu sais, ce n’est pas en me préparant le petit-déjeuner que tu vas réussir à me convaincre.

La panique monte. Elle est si intelligente... Je vais finalement garder ce petit-déjeuner pour moi, juste pour qu’elle pense qu’elle avait tort.

Je lâche tout, me tourne vers elle avec un sourire en coin et lui réponds :

— Tu as tout faux, ce déjeuner n’est pas pour toi, poupée, mais bien pour moi. J’étais justement en train de mourir de faim. Tu n’as qu’à te préparer ton propre déjeuner.

Elle pose ses coudes sur la table et appuie sa tête sur ses mains pour me dire :

— Et si tu me préparais mon petit-déjeuner, ça ne m’aurait pas déplu.

— Rêve pas, lève-toi et prépare-le toi-même.

— Tu n’es vraiment pas marrant.

Elle se dirige alors vers le réfrigérateur et l’ouvre. Je n’ai qu’une seule envie, c’est de me placer derrière elle. Je m’avance vers elle, pose mes mains sur ses hanches, et d’un coup elle se crispe. J’approche ma tête vers son oreille et lui dis :

— Chuuut... détends-toi, je ne vais rien te faire, même si je brûle d’envie de te détruire... mais je veux juste du lait.

Elle déglutit et me répond en bégayant :

— Tu... tu ne voulais pas de jus d’orange ?

— Non, finalement je veux du lait. Donne-le-moi, poupée.

Ce mot semble la faire réagir. Elle attrape le lait et me le tend si brusquement que je n’ai pas eu le temps de réagir. Je pose ma main sur mon visage et lui dis :

— Avec un peu moins de violence, ça m’aurait plu.

Elle me répond sarcastiquement :

— Une simple brique de lait dans le visage, ce n’est pas si violent pourtant.

Je ne réponds pas à ce qu’elle vient de dire et je retourne à mes affaires pour terminer le déjeuner que j’étais censé lui préparer, mais que je fais finalement pour moi.

Elle revient vers moi et me dit, en prenant la brique de jus d’orange :

— Je suppose que tu n’en as plus besoin. Je le remets au frais, ne t’inquiète pas.

Mais qu’est-ce qu’elle a ? Se venge-t-elle du fait que je l’ai kidnappée ? Ce serait logique, mais alors pourquoi ne l’a-t-elle pas fait tout de suite ? J’ai toujours cru que c’était une fille naïve, alors qu’en fait pas du tout. Ce n’est plus la même Alicia depuis hier soir. Si elle ne m’aimait pas, comme elle l’a dit si bien à Ben, elle ne m’aurait jamais pris dans son lit hier soir. On finit par passer le petit-déjeuner en silence.

Juste après, je me suis posé dans mon salon, sur le grand canapé en cuir en forme de U. J’ai les pieds posés sur la table basse devant le canapé, la télécommande à la main, je zappe les chaînes sur l’écran plasma accroché au mur. Mais une peste dénommée Alicia se met devant ma télévision.

— Tu es priée de te bouger, j’aimerais contempler mon écran plat, lui dis-je, agacé.

— Oh, mais pourquoi ? Depuis tout à l’heure, tu ne regardes rien. Et si je te montrais un film que je kiffe ? me dit-elle en sautillant jusqu’au canapé.

Elle m’arrache la télécommande et met Netflix.

— J’ai trop hâte de te montrer mon film préféré, en route pour Twilight

De la romance... comme si je n’en avais pas assez avec Yaëlle. Elle se pose sur le canapé si proche de moi que c’en est excitant. Elle se blottit carrément contre moi. Je ne dis rien et profite de ce moment en regardant le film, mais je finis par m’endormir. Lorsque je me réveille, je me retrouve seul sur le canapé.

— Ah, tu es enfin réveillé, me dit Alicia.

— Je... j’ai dormi combien de temps ?

— Trois heures.

— Quelle heure est-il ? lui demandai-je.

— Il est précisément 15h30.

— Oh, et puis on n’a rien à faire, c’est bon, lui lâchai-je en me recouchant sur le canapé.

La porte s’ouvre brusquement, dévoilant Yaëlle derrière. Elle est complètement essoufflée. Je la regarde et lui demande :

— Que se passe-t-il, Yaëlle ?

Je me lève du canapé et je remarque que Yaëlle commence une crise d’angoisse. Je ne sais pas du tout comment gérer ça. D’habitude, c’est Ben qui s’en occupe. D’ailleurs, où est-il ? Alicia voit que je suis totalement paniqué. Je ne pensais pas être autant affecté un jour, je tremble. Alicia prend les devants en s’approchant de Yaëlle, la regarde et lui dit :

— Yaëlle, tout va bien, je suis là, regarde-moi.

Yaëlle la regarde et Alicia continue ce qu’elle fait en lui disant :

— Calme-toi... calme-toi... compte avec moi jusqu’à 10.

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

Les deux filles viennent de compter jusqu’à 10 et Yaëlle s’est calmée. Pendant le comptage, c’était si magique... Est-ce si facile à gérer une personne qui fait une crise d’angoisse ?

Éden et le monde magique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant