13 : Un coup dans le dos ?

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Contrairement à l'initiative positive que Nolwenn Olivier avait tenté à son ex-compagnon, Jordan Bardella ne s'était pas davantage mis à travailler le dimanche 11 août 2024. Il regardait les dernières épreuves des Jeux Olympiques avec la ferme intention de ne pas repenser aux critiques qui lui avaient été faites quelques jours plus tôt.

Non pas parce qu'elles manquaient d'un véritable développement pour les appuyer. Même si Nolwenn avait expliqué et justifié avec une pertinence passable, ce n'était rien que le jeune président du Rassemblement National n'ait pas déjà entendu. Si elle avait pris le temps de le faire, si la discussion s'était déroulée dans un lieu dédié à la politique, si elle avait voulu le blesser, la jeune femme aurait pu appuyer sur des exemples plus précis, plus lourds, plus pertinents. Des casseroles qui n'étaient pas visibles pour la majorité des français qui n'en n'avaient jamais connaissance, ni ne décideraient d'y apporter une grande importance.

Elle le savait bien, qu'il avait été systématiquement absent au Conseil régional d'Île-de-France, au premier semestre 2022. Mais sa chère et tendre passée n'avait que ressorti les habituels critiques auxquels il faisait parfois face sur les plateaux de télévision.

En réalité, ce qui le minait, c'était que ce soit Nolwenn qui ait émis ces reproches. Il aurait pu les accepter de n'importe qui d'autre, même de ses parents. Mais elle, c'était le bel amour qu'il avait vécu pendant quelques années à ses côtés, celui auprès duquel il aurait voulu se marier, celui auquel il avait dû renoncer pour des avis qui divergeaient entre eux sur leurs projets de vie. Se voir reprocher, par Nolwenn, qu'il ne travaillait pas pour la hauteur de ses ambitions, c'était une trahison nouvelle qu'il ne voulait pas regarder en face.

Ce qui expliquait qu'il se retrouve dans son appartement de Garches, à regarder les athlètes français enchaîner des médailles d'argent depuis quelques heures, sur un écran de télévision qu'il ne regardait même pas avec attention. Les paroles des commentateurs faisaient un bruit de fond à ses pensées, l'empêchant de se concentrer sur son ex-compagne et effectuer le moindre travail sur soi. Voir la France en 5e position dans le classement des médailles à la fin de la soirée lui sembla être une conclusion décevante aux Jeux tant vantés par le gouvernement, alors même que le pays s'était maintenu plusieurs jours en 3e position. 

Il fallut pourtant bien que le devoir le rappelle, puisque son téléphone sonna, et le jeune homme se précipita dessus avant de lever les yeux vers le plafond de dépit.

Les journalistes l'avaient emmerdé avec sa soi-disant rencontre romantique avec Gabriel Attal, et même si Sébastien Chenu était le vice-président du Rassemblement National, et contribuait à la dé-diabolisation du parti, il n'en restait pas moins un homosexuel, comme le Premier ministre. Et le silence de son collègue sur les rumeurs qui avaient couru sur lui et Attal ne lui plaisaient pas.

Peut-être que Chenu croyait que lui aussi était homosexuel, et attendait de voir s'il ferait un coming-out, ou pire ! Qu'il lui dévoile son amour !

La pensée le fit frissonner de dégout, et il finit par décrocher en voyant que son collègue persistait à l'appeler sur son téléphone.

— Allo ? Un problème au QG ? 

Il tenta de donner à sa voix un ton ennuyé, pour cacher sa nervosité grandissante à cause des pensées envahissantes qui lui avaient traversé l'esprit un peu plus tôt.

— Non, pas au parti, mais c'est au sujet du gouvernement...

— Ah, soupira-t-il de soulagement, rien d'important dans ce cas, ils sont sur le déclin et Macron n'a plus la confiance du peuple...

— Lui, non, mais certains de nos députés sont méfiants. L'article 8 de la Constitution dispose bien que c'est le Président, donc Macron, qui choisit son Premier ministre....

Pour mon pays (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant